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Patricio Sanchez
  sélection mai 2005

il se présente à vous.


  « Montpellier, trois minutes d'arrêt », Los Andes, 1996
(Portland, décembre 1995 - Montpellier, mai 1996)

 

Ta blessure serait le reflet
d'une pomme.

Pomme de feu aux paupières
de roc.

                    *

Nous avons vu des cimetières
en flammes.

Un pays effacé de la carte
du ciel.

                    *

Entends-tu partir les trains
du brouillard?

Ce silence de marbre que le fer
nous arrache.

Entends-tu le vol de la chouette
sur les branches?

Ce départ éternel de l'aube chaque
nuit.

                    *

Il neige sur ton épaule
de passage.

Les trains sont les fantômes
de l'hiver.

                    *

Ciel ou colombe,
je n'en sais rien.

Je voudrais te convaincre.

                    *

Nous étions assis au milieu
de l'herbe à attendre
un signal, les yeux fermés.

Le lendemain, l'enclume
de l'aube pesait comme un nuage
sur tes paupières en sang.

                    *

Tu oublies toujours la chimère
de l'écorce, le royaume
où frissonnent
les pavés
de la ville.

                    *

Ils sont venus
par des sentiers
de sable.

Le jour à ta fenêtre.

Un murmure
à ta porte.

Ta volonté un mirage
sous le poids
de tes mains.

Nous devons aller
où commence
le jour.

                    *

J'ai voulu effacer
les traces
des oiseaux
dessinées sur le marbre.

Tu m'as sauvé.

                    *






 ***

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Créé le 1 mars 2002

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