Thierry
Roquet sélection novembre 2003
Il se présente à vous.
Tout est écrit, mektoub.
Que vais-je écrire de plus?
Sans répéter.
Je suis loin d'avoir lu tous les livres, juste du bout des lèvres.
Et j'ose à peine, mais il le faut.
Je passe un coup de fil
"je vais tuer quelqu'un"
"..."
"ce sera vous"
Le hasard, au bout du fil, ne répond pas.
Je lui raccroche au nez.
Je laisserai quelques indices, mes lunettes de soleil sur la
moquette ensanglantée, un livre de Brautigan près
de la fenêtre, un traité de philosophie dans les
chiottes, mes empreintes génitales sur le lavabo.
Je me cacherai dans la salle de bains. Je ferai semblant de
prendre une douche, l'air de rien. J'aurai du savon plein les
yeux, je serai nu.
-Qui êtes-vous? me demandera un flic
-Celui qui prend sa douche à côté d'un mort!
-Pour qui vous prenez-vous, la mort n'existe pas!
Je vérifie dans le barillet; Il me reste une balle.
Je referme le barillet, j'appuie sur la détente.
Rien.
J'appuie de nouveau.
Rien.
J'appuie, je ferme les yeux, la balle ricoche, j'entends des
cris de douleur.
J'ai étudié la balistique, je sais que la trajectoire
d'une balle est fonction de plusieurs critères, mais
celle que je préfère c'est la trajectoire la plus
imprévisible.
J'aurais tué le hasard par lui-même mais son cadavre
ne se voit pas de suite.
Viendra l'ennui. Tout est écrit.
(22/08/2003)
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