De la solitude :
On ne
discute pas le besoin de dormir, de manger, pourquoi doit-on justifier le
besoin d'être seul?
La
soliture, sa solitude, est le seul bien propre qui nous reste acquis pour la
vie.
D'ailleurs vivre sa solitude, c'est vivre à deux, elle et soi, en un
dialogue permanent, renouvelé.
La
solitude ne se partage pas. Les couples à trois ne fonctionnent bien que dans
les Vaudevilles.
Qu'il est
bon de desserrer les dents, de relâcher les mâchoires. Ne pas être crispé sur
le sourire marchand. Laisser refluer l'air, s'expulser de soi, comme
l'hippocampe expulse sa progéniture pour mieux s'accomplir en tant que père.
J'entends
la vraie solitude, comme richesse lorsqu'elle est voulue et non imposée.
Pourquoi
être en conflit avec la terre entière, il ne suffit pas de jeter la clé par la
fenêtre de la maison bouclée à double tour pour s'alléger des pesanteurs du
monde. La réclusion en soi, en solutionnera en rien les questions posées.
La terre
tourne en grinçant, mais elle tourne. Chercher du sens au temps, alimenter sa
réflexion, cheminer avec soi, faire profit de l'acquis des autres et du sien,
pour se retirer en "moi". Ne pas avoir peur de se pencher au
balcon de son intérieur profond, Narcisse ne renvoie plus son image...
Nous ne
sommes pas dans l'oubli de tout, mais dans la recherche de l'équilibre du soi.
Alentours
pas d'aigreurs, l'air est doux, pas de remontées amères de vieilles blessures,
la lumière est perceptible, l'air du temps se densifie à en être palpable tant
son odeur est suave.
La
solitude : une quête mortifère digne du moine qui se met du sel sur une
blessure pour tester sa foi, ou plutôt, une recherche de l'absolu qui
s’alimentera de l'éphémère ?
Tout nous
est donné ou retiré dès l'enfance. Nous avons reçu le tout de l'extérieur, il
suffit de le comprendre, de se l'expliquer ou pas, mais de le vivre au mieux
dans un parcours imprévisible.