ACCUEIL
Pieds des Mots : Actu 2010 - 2011

Omar M'habra par Ali Iken -  Khadija Mouhsine - Mohamed Loakira ... et plus

LES PIEDS DES MOTS
         Où les mots quittent l'abstrait pour s'ancrer dans un lieu, un personnage, une rencontre...


MAI 2012

Les Chroniques du

Poisson Silencieux

par

Patrick Duquoc, dit Pant.

 

Jour 7

Trempé.
Dégoulinant.
Et là tout me transporte en Ys. Vois tu entre les rafales je me suis senti accueilli. Celtiquement parlant.
La roue dans les vagues était acceptée hors du flux flots. Ou c’était me dire que le flux flots c’était partout qu’il fallait juste mettre son coeur au diapason.

Et l’écureuil me diras tu.
C’est vrai cette précipitation dans la préparation c’est aussi un bout de moi. Je suis aussi le cueilleur de noisettes. Celui qui provisionne.

Et là mes lunettes pleines d’eau.

Un souvenir. Les flots. Une question. Les flots ou le flux ? Une autre question. Le flux ou les baisers ? Je ne veux choisir.

Je roule. Je tourne. Disque anté solaire.

Je ne dispense pas de lumière j’en attrape à chaque tour car là soleil est lune alors que chez toi lune est soleil et là voilà tu es lumière du matin. Comme un éclat d’aube sur lequel j’ai pu poser une main.

Et comme ça, en séchant. Je peux déposer sur cette aube toi le flux de mes baisers flots.

Tendrement dans la lumière.


***


Jour 8

Traverser le miroir.

S’en approcher c’est déjà poser le regard sur. C’est soudain se retrouver déposé dans un coin du dit miroir, là de l’autre coté, c’est la lune, dans ce coin déposé.
Le rythme c’est comme une forme de courage, ça englobe le cercle des ombres, ça se définit par la tonalité, la couleur, l’intensité. La forme c’est souvent celle de la roue dans les vagues, et quand tu la vois c’est que je suis là aussi. En fête avec ce moi-même qui se fait tournant. Passant.

Parfois on pourrait penser que j’ai trouvé là un point d’équilibre qui me permet de peser sur certaines choses. Corporalité ou esprit, c’est sur la même étagère, juste à coté de l’écureuil gardien. Est il une des formes de mon inconscient, j’en abrite tant, et temps. Je suis impermanence comme je te l’ai déjà écrit. J’ai du mal à être ce moi permanent et là, je flotte, je roule, je trouve et je tourne, je cours et je nage, et vole et je m’enterre.

Dans les horizons je me croise, dans les océans je me rencontre, dans les jardins je pousse avec les roses, dans les écoles je suis sous la craie cette poussière qui s’attache et colore les choses, dans une chambre je suis sur le lit épousant l’autre à chaque seconde faisant de mon corps une lance d’énergie qui ne jaillit que dans l’intention, qui ne se livre que dans le geste, l’attention et la plume. Et de mes mots la couleur bleue, comme tu la portes si bien, et de tes mots le voilà qui te convient tant, et si je m’y retrouve c’est que je m’y perds, et si j’y suis c’est que j’en ressors à chaque fois. Comme une ombre clignotante, je suis à la fois dans la présence lumineuse et dans l’absence de moi.

Si je cherche la totalité je trouve d’abord une ombre portante. Importante. Si je te croise c’est que je te suis, peut être rêver à cet instant où je te précéderai, ou cela mènera à la procédure ou douce.

Chronique sans trop de lumière, chronique où l’eau dans les vagues est presque sèche, l’humidité s’enfuit parfois avant de mieux revenir. Et si je n’est dans les ombres tu n’es toi que dans le soleil.


Jour 8 1/4

- S’approcher du mur peut être ? Porter comme un anneau, d’un horizon clément, porter comme une danse au bout des doigts, une sarabande dans les lumières portées, une danse de passion et de joie, toute de sensualité exacerbée.

- En douceur, dolce, dulce, sweet, en douceur, s’effacer tout en restant là, disparaitre dans le soir, revenir dans la nuit, par la brume je me redéfinirai, je me reparaitrai, devenir lune à mon tour, sortir de la roue y retrouver ce que j’ai quitté, y revenir ensuite pour perdre encore un geste, perdre un signe pour en retrouver d’autres.

S’étouffer dans la crise d’air, dans la prise d’air, se retrouver vide et sensible.

Ensuite se transe porter en luit comme en ailes, s’envoler vers ses plumes, vers ses cieux, se mettre autour, et devenir étincelles et étincelant, braises d’un univers naissant. S’y retrouver avec dans la respiration, dans l’ample mouvement des poumons, du ventre, et des espaces claviculaires ; s’y retrouver plein loin de toute plainte. Se remplir de soi, comme si je pouvais être air, si je pouvais retrouver en nous la légèreté d’ensemble.





à suivre en juin : Jour 9



 
Les Chroniques du
Poisson Silencieux

        pour Francopolis mai 2012
par  Patrick Duquoc, dit Pant
recherche Gert

 

Le principe des Pieds des mots,
est de nous partager l'âme d'un lieu,  réel ou imaginaire,  où votre coeur est ancré... ou une aventure.... un personnage.

 Table des chroniques "Gueule de mots" et  "Pieds de mots"
               
               Archives Les pieds de mots 2006-2004

 

Créé le 1er mars 2002- rubriques 2010