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ACCUEIL Coup de coeur : Archives 2010-2011 |
Une escale à la rubrique "Coup de coeur"
poème qui nous a particulièrement touché par sa
qualité, son originalité, sa valeur.
( un
tableau de Bruno Aimetti)
À Francopolis,
la rubrique de vos textes personnels est une de nos fiertés.
Elle
héberge un ensemble de très beaux textes, d'un niveau
d'écriture souvent excellent, toujours intéressant et en
mouvement.
Nous redonnons vie ici à vos textes qui nous ont
séduit que ce soit un texte en revue, en recueil ou sur le web.
Poème Coup de
Coeur du Comité
MAI 2012
Michèle Lalonde, poète québécoise, ce poème très d'actualité dans les années 70, est malheureusement encore d'époque par le recul du francais au Québec. La défense du français est toujours d'actualité. (choix Gertrude Millaire)
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Flavie Cros, cette poésie
faite de mots simples me repose des textes trop
souvent
alambiqués, hermétiques où la poésie n’est
pas toujours apparente. (choix Michel Ostertag )
Musique
La musique me place en face de moi-même Face au concret Face à l’abstrait Face à ce que je devrais être Et que je ne suis pas La musique c’est la nuance, le souvenir, l’émotion Le passé, le présent, l’avenir, l’indéfinissable, la crainte Le pardon, l’abstraction C’est le rythme, l’histoire, le prologue et la conclusion C’est le chatoiement de notes, de couleurs, L’expression d’un sentiment secret « l’impalpable bonheur » Clavecin, piano, harpe Violons, flûtes ou guitares J’aime la poésie du son Mais non le tintamarre C’est un souffle d’air pur Pour le cœur qui s’asphyxie C’est l’élan du cœur d’un enfant vers sa maman C’est l’au pure qui jaillit C’est la fusion de deux opinions C’est un autre soi-même, au-delà du réel C’est la connaissance face à l’ignorance C’est l’interprétation d’un tableau fantastique Ce sont des doigts mystiques Qui se promènent dans l’espace Des robes mousseline qui valsent Et puis l’oubli, le vide profond De la musique interrompue… Le chemin du cœur Cœur en écharpe, Cœur en émoi Cœur brisé, délaissé Cœur de l’été Cœur sur la main La main du cœur Cœur dur comme une pierre Cœur d’une mère Cœur dur Cœur pur Cœur à cœur Cœur gai, cœur gros, cœur à rire Cœur d’or Et que dirai-je encore Un sans cœur Comment trouver le chemin du cœur ? Ces deux poèmes ont été tirés du recueil de Flavie Cros intitulé « Le bonheur » édité chez Thélès Ce recueil relate une vie dans un petit village de l’Hérault. Une vie heureuse, près des gens et de la nature. Flavie Cros évoque ces lieux et ces époques sans jamais les nommer, avec une grande pudeur et beaucoup de délicatesse Avec des mots simples, des expressions qui ne sortent pas d’une longue maturation intellectuelle mais simplement du cœur, elle a le don de recréer une atmosphère, des paysages contemplés, décrire des moments où l’âme du poète est toujours présente, ce qui donne des poèmes d’émotion qui provoquent en nous un écho à ce que nous sommes, nous aussi, amoureux d’un bonheur que nous teintons souvent de nostalgie… A la justesse des mots s’ajoutent la couleur et la musique, elle sait trouver une grande variété de rythme, de la rivière qui court à l’hirondelle dans le ciel, mais aussi la pluie qui crépite, les bateaux décorés comme harnachés prêts pour la course, une mer indomptable et fantasque, également la solitude à deux ou seul à seul, le temps de vivre ou de mourir tout un bonheur parfois insaisissable. Flavie Cros réside aujourd’hui entre Martigues et son petit village de l’Hérault, et continue de cultiver son jardin secret avec discrétion.
Un récit sans
histoires
Un récit sans histoires De simples passés De soulagements bouleversés Le son de rêves en sommeil Cette sortie pour de bon au bon début de débit d’encre J’écris ici la profondeur d’une muse Si confuse Si éminente Si teneuse Tumultueuse et sonore Le nord de la tête plongé dans les murs En rime En prose Le sens contre bouleversera D’ici De là De là-bas Chanter les marges de la vie sur folies des êtres Et dépressions et déceptions écrites dans la boue comme dans l’eau froide plein de peines Sépulture qui ne peut apprendre à mourir affranchira néant qui enveloppe le temps La mort Tel un faucon plane Et guette sa proie de tout son poids Ici partout Ailleurs nul ailleurs L’enlèvement de ce balai Immortelle solitude aux creux d’une histoire assidue L’apodicticité de misère Fruit de la parure Lenteur de délivrances vers onde ensoleillée de paix et de joie Illusion à l’envers Illusion à l’envers d’une histoire de sel J’irai à l’irréversibilité du temps à l’accord de l’ordure aux palmiers vers les buissons étendus Voilà l’or qui n’est pas diamant en ce jour de meurtrissures ovales Je récuse tranches de vie Bouleversée Consignée dans la page La magie de la force attrayante aux vers clairs qui créent la peur dans l’âme Ces angoisses dûment vécues La perte Les gaspillages Les croyances bâclées Pour ne pas les lire J’espère au temps d’apaisement Mon revirement vers l’eau de la vie invisible Les basculements Les refoulements de la fin du mois Du moi en ville Très vil sobre De cris silencieux d’adieux et d’amours brutales Du mépris de la grammaire Du mépris de la grammaire j’en ferai ma règle. Jeux de mots Jeux de vagues La certitude anucléée Je me supplie d’écrire lieux que protègent lierres Espace privilégié de l’attente Ce chant pour amuser le jour dans l’absence d’un alphabet Contemplations néfastes en accents muets Fascinations exigées d’averses qui font pleurer lamenter viser le non-sens Cesse de croire mes droits apprivoisés des larmes Seul pierre-mot Mon chant Je me souviens Des remugles rances du soleil sur le bois des galetas De la fermeté des voiles Des longs linceuls de sel Dans cette ville de chimères Et je rumine encore le chant Du destin qui m’attend Quelque part de l’ignorance de l’aube Pour ceux que je combats Je n’ai aucune haine Pour ceux que je défends Je n’ai aucun amour Nulle loi Nul devoir ne m’oblige à me battre Ni conseils de notables Ni clameurs de la foule Seul le puisant appel D’une joie solitaire M’a conduit dans le tumulte des nuages Je fais de mon chant un smoking Une casaque couverte de dentelles De mythologies rénovées Des pieds jusqu’aux épaules Des sans-aveux me l’ont arraché Et s’en sont vêtus aux yeux du monde Laisse-le, veux-tu Mon chant Il y a plus de courage à marcher nu. |
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Thélyson
Orélien, poète haïtien. Il est
également la
tête de file et principal animateur des jeunes poètes
haïtiens groupés autour du blog Parole
en archipel. «
Rassembleur de vie et de voix », comme il se définit
lui-même. |
mai 2012
Pour
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