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Panier fleuri de sourires, lucioles et flocons de
Thierry Cazals
Haïkus
Grenouille verte
Egarée dans l’herbe
Où commence son corps, où finit le pré ?
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Un peu de vent a suffi
Pour transformer ce bonhomme de neige
En ruisseau
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Tête en bas sur le bord de la cruche
La guêpe tente de boire
Son reflet
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Du bout de sa brindille
L’enfant garde un troupeau de lucioles
Au loin, la lune s’échappe
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Les oies sauvages ont dévié leur vol
Le ciel aussi
A ses raccourcis
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À travers mon chapeau de paille troué
Le sommet de mon crâne
Bavarde avec le ciel
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Dans les jardins du temple
Va et vient des fourmis
Le voyageur recoud ses chaussettes
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Matin d’hiver
La bouilloire chante
Le chat rêve dans un rayon de soleil
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Premier rêve de l’année
Je l’ai gravé sur un bout de bois
Et partagé avec le feu
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APHORISMES
Arrachée au sol par l’aigle, la taupe aux yeux clos continue de creuser des galeries dans le ciel.
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Le silence est l’écaille la plus glissante des poissons.
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Si tous les oiseaux prenaient leur envol en même temps, la Terre se sentirait brusquement plus lourde.
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Le caméléon s’approche de ses proies en revêtant la couleur de leur solitude.
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POÉSIE
À peine sorti de terre
le bébé arc-en-ciel
a la courbure idéale
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Au creux de mes bras
ton petit corps
de trois fois rien
guère plus lourd
qu’un flocon
à peine moins
qu’une montagne
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Sous tes paupières
parade
tout un peuple
de baleines blanches
vers luisants, étoiles filantes...
attendre
attendre longtemps
avant d’être admis
dans la troupe
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Tout le monde dort
tu sautes par-dessus ton berceau
ouvres grand les fenêtres et les murs
aères les tapis, les placards, les miroirs
redonnes vie aux objets
fatigués de n’être que des objets
pour finir
du bout de tes ongles de diamant
tu ôtes
un grain de poussière
qui alourdissait inutilement
l’une de mes paupières
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Tes yeux
insatiables
ne se content pas de regarder
ils lèchent, lapent, picorent
tètent la lumière
à grosses goulées
et toujours
en redemandent
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Nous irons
par des sentiers sauvages
enjamberont les barrières,
les ornières du déjà vu
ricocherons de forêt en forêt
emportés par une farandole
de chênes centenaires
écraserons entre nos doigts
le thym des garrigues
d’où jaillira
un alphabet de feu
grimperons
sur la tête des coquelicots
pour tirer la barbichette aux nuages
le premier qui rira
sera toujours toi
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Ces haïkus, aphorismes et poèmes dansent dans deux recueils de Thierry Cazals :
« Le rire des lucioles » (contes, aphorismes, haïkus) aux éditions Opale
“Visage de la neige (poèmes pour un nouveau-né) aux éditions l’épi de seigle.
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Vous pouvez les commander directement auprès de son auteur.
Thierry Cazals
12, Boulevard de Strasbourg
75010 Paris
courriel
Thierry Cazals
pour francopolis mai 2007
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