Le Salon de lecture

 

Des textes des membres de l'équipe ou invités surgis aux hasard de nos rencontres...










FLANERIE …de Lilas
Il y avait ce jour-là, dans les boîtes à lettre de Francopolis,  tellement  bruissantes de mots, de vos mots,  des voix qui ont parlé plus fort , ou plus intime, ou plus tendre, ou plus déroutantes ou exotiques en ce temps de neiges et de sommeils précieux. Voulez-vous en écouter quelques-unes?

Celle d’Eric Dubois, que vous connaissez déjà, disait un désarroi qu’il apaise de rythmes obsessionnels, d’écarts dans les marges de l’intime .


ERIC DUBOIS

Dans la marge

Quelques notes raturées                       tu écris qu’il est impossible d’écrire dans cet état       
 Tu ne veux pas de ce monde consumériste                    des lignes d’écriture                serrées                    plus de dyslexie infantile                  il t’arrive parfois de bégayer des mots improbables dans une langue incertaine dans une syntaxe schizophrène

 Parfois de songer à ton adolescence et à ta jeunesse périlleuse              sur le cahier des restes de cahiers de poèmes écrits à dix-sept ou à vingt ans
            

 Matériau pour une analyse plus approfondie

 Mine d’or minée pour les thérapeutes patentés                               tu écrivais pour les filles n’est-ce pas ?

 On écrit pour coucher des mots                              pour coucher avec                      pour se coucher                      et dormir avec l’amour

 Sur le blanc du papier                                        le noir de tes pensées               le calque de tes désirs                      l’encre de ton avancée            sur des territoires fragiles

 Tu as toujours avec toi un petit cahier     le cahier        tu écris qu’il est impossible d’écrire dans cet état       il t’arrive parfois de bégayer des mots improbables dans une langue incertaine dans une syntaxe schizophrène

 Où écrire le poids de ton âme sur le balancier des mots

 Sur les lignes après la marge                           du définitif              Matériau pour une analyse plus approfondie

 Mine d’or minée pour les thérapeutes patentés   
         

 Un texte                                     le texte de ta peau irriguée du sang des mots

 Tu as toujours avec  toi un petit cahier     le cahier        tu écris qu’il est impossible d’écrire dans cet état       il t’arrive parfois de bégayer des mots improbables dans une langue incertaine dans une syntaxe schizophrène


                                                                                                                                 JUIN 2007

 ****

IL y a eu , aussi , la voix, toute en images précieuses, 
d’Evelyne André Guidici



EVELYNE ANDRÉ GUIDICI

Tout l’univers descend des arbres

Mes peurs
Racines
Palétuviers
Remontent au grenier
La sève qui m’excave
 
Pas de course
Point de fuite
Du nombril jusqu'aux nombres
Du monde jusqu'aux ombres
Le temps cerne les noeuds
Ferme les yeux.
 
Tronc
Superposition
Je suis
Toutes ces enfants
Toutes ces mues
Fossiles
 
L’ambre de moi-même




***

J’ai aimé l’intimité débordante de vie du style de Pasmonkov


PASMONKOV

L’ile d’elle

J’aime (nous)
J’adore ta barbe de minuit (elle)                   
Ton silence posé sur du velours  (lui)        
Le petit mot sur le papier toilette          
Le jazz qui tombe les seins                   
L’embuscade des réverbères                  
Le trottoir à sens unique                         
Les terrasses bouclées comme des gabardines  
Les têtes dans les paumes                      
La musique dénouée sur toi                    
Une écharpe prise dans un parfum          
 
Le petit caillou dans la chaussure du dernier tango à Paris (nous)
 
J’aime (nous)
on dirait un vieux film (elle)

Sur un miroir rouge : Château Câlin (lui)
Puis une fleur jetée dans un vase

Une reprise en laiton désespérant
Enfin un rai de lumière perçu par un haut de porte
Monopole de la foire du trône
Défaite aussi comme boîte à sardines
Couronne les nostalgies bleues
Soulève tout le froid de ta jupe
Fait de petits chiens sous sa laisse.
 
Ce pas de danse appris sur les doigts de pied en bout de quai.

J’aime (nous)
J’adore ta barbe de minuit on dirait un vieux film (elle)
Ton silence posé sur du velours sur un miroir rouge : Château Câlin (lui)
Le petit mot sur le papier toilette puis une fleur jetée dans un vase
Le jazz qui tombe les seins une reprise en laiton désespérant
L’embuscade des réverbères enfin un rai de lumière perçu par un haut de porte
Le trottoir à sens unique monopole de la foire du trône
Les terrasses bouclées comme des gabardines défaites aussi comme boîte à sardines
Les têtes dans les paumes couronnent les nostalgies bleues
La musique dénouée sur toi soulève tout le froid de ta jupe
Une écharpe prise dans un parfum fait de petits chiens sous sa laisse.
 
 Le petit caillou dans la chaussure du dernier tango à Paris
Ce pas de danse appris sur les doigts de pied en bout de quai.



***

et pourquoi, si vous avez apprécié cette flânerie, 
n’iriez-vous pas laisser une trace de vos pas dans  notre Librairie,
au hasard des découvertes ? …



FLANERIE de LILAS 
pour francopolis janvier 2008

    
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Créé le 1 mars 2002

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