FLANERIE
…de Lilas
Il y
avait ce jour-là, dans les
boîtes à lettre de Francopolis, tellement
bruissantes de mots, de vos mots, des voix qui ont parlé
plus fort , ou plus intime, ou plus tendre, ou plus déroutantes
ou exotiques en ce temps de neiges et de sommeils précieux.
Voulez-vous en écouter quelques-unes?
Celle
d’Eric Dubois, que vous
connaissez déjà,
disait un désarroi qu’il apaise de rythmes obsessionnels,
d’écarts dans les marges de l’intime .
ERIC
DUBOIS
Dans
la
marge
Quelques notes
raturées
tu écris qu’il est impossible d’écrire dans cet
état
Tu ne veux pas de ce monde
consumériste
des lignes
d’écriture
serrées
plus de dyslexie
infantile
il t’arrive parfois de bégayer des mots improbables dans une
langue incertaine dans une syntaxe schizophrène
Parfois
de songer à ton adolescence et à ta jeunesse
périlleuse
sur le cahier des restes de cahiers de poèmes écrits
à dix-sept ou à vingt
ans
Matériau
pour une analyse plus approfondie
Mine
d’or minée pour les thérapeutes
patentés
tu écrivais pour les filles n’est-ce pas ?
On
écrit pour coucher des
mots
pour coucher
avec
pour se
coucher
et dormir avec l’amour
Sur
le blanc du
papier
le noir de tes
pensées
le calque de tes
désirs
l’encre de ton
avancée
sur des territoires fragiles
Tu
as toujours avec toi un petit cahier le
cahier tu écris qu’il
est impossible d’écrire dans cet
état il t’arrive parfois de
bégayer des mots improbables dans une langue incertaine dans une
syntaxe schizophrène
Où
écrire le poids de ton âme sur le balancier des mots
Sur
les lignes après la
marge
du
définitif
Matériau pour une analyse plus approfondie
Mine d’or minée
pour les thérapeutes
patentés
Un
texte
le texte de ta peau irriguée du sang des mots
Tu
as toujours avec toi un petit cahier le
cahier tu écris qu’il
est impossible d’écrire dans cet
état il t’arrive parfois de
bégayer des mots improbables dans une langue incertaine dans une
syntaxe schizophrène
JUIN 2007
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IL y a
eu , aussi , la voix, toute en images précieuses,
d’Evelyne
André Guidici