Le Salon de lecture

 

Des textes des membres de l'équipe ou invités surgis aux hasard de nos rencontres...








 

 

Retour au salon

 

 

 

Journal d'un fou...
(extraits)

ouvrir le journal ....  de Jean Pierre Clémençon

 

 


A plusieurs reprises (il m'est impossible d'en dire plus)
oui, à plusieurs reprises j'ai cogné ma tête contre les murs
La seule chose absolument certaine, c'est qu'il n'y a pas d'hier soir
Vous ne pouvez pas le savoir bien sûr,
Mais.. pas de contestation possible,
la nuit était noire !
Vous pouvez toujours rétorquer que les deux putes faméliques
officiant à l'étoile d'or n'étaient pas des illusions,
mais qu 'en savez -vous bordel, que vendent-elles ?
De l'amour ?
A vingt euros la passe
Cela vous suffit-il pour rendre les soirs crédibles ?

Il est tout de même un point sur lequel j'aimerais revenir
Cela peut évidemment vous paraître dérisoire,
voir même désagréable, mais j'y tiens
Il est des signes tendant à prouver que cette non
existence d'un soir n'est pas absolument certaine;
quelques indices auraient même tendance à
démontrer le contraire !
Le visage trop pâle, le rouges, le noirs, ( ce trop brillant noir fièvre
refusant d'autres cibles,) ce regard qui vrille le ventre, le long chemin
des jambes et puis surtout, surtout cette avidité qui griffe,
( que j'aurais rêvé caresse !)
Le râles rauques d'une jouissance qui même répétée jusqu'à la mort
ne peut étouffer le sifflement tranchant de cicatrices réouvertes.

Il a fallu déchirer la peau et plonger pour étouffer
le hurlement des hordes disséminées

Mais , le trop est évidemment une frontière infranchissable ...

Vous est-il arrivé d'observer attentivement
l'ouverture d'une fleur de la passion,
Non bien sur je ne parle pas des cinq premiers pétales
(qui dans la solitude, bien avant l'aube, et le secret d'un rite
humide s'offrent au jour), mais des cinq suivants qui lorsque la chaleur
devient insupportable,
dans un déclic, s'offrent un à un, pistil tendu, provoquant le basculement
des étamines trop longtemps retenues...

[....]


À l'instar de mes relations, qui elles ont des amies
dont la beauté est discutable, voir même banale.
Toutes mes amies sont belles, incommensurablement belles
Il ne s'agit pas d'une beauté référentielle analysée
sur une photo particulièrement bien cadrée ou éclairée,
non, je n'ai jamais vu  aucune d'elles à part peut-être une photo à la voix rauque et
confuse dans ma mémoire, mais je l'ai regardée, à travers ses mots ,
ses anges perdus,
ses cris dressés et le son ébréché de sa voix,
et l'impression qu'elle m'a offerte est inoubliable et d'une grande beauté,
alors, j'ai compris son visage.

[....]

 

C'est à vingt et une heure trente cinq( dans l'arrière port de Rotterdam)
que nous devions embarquer,
j'ai raté le bateau...alors, j'écris mon journal

[....]

 

"je pense aussi à des tatouages. ou même à un rêve
dans lequel des femmes de la taille de bijoux
se promèneraient sur un corps
d'homme . "
Hélène 27/02/2003


[....]

Faute de scarabées......

Je n'ai jamais porté de bijoux,
ni gourmette ni gargantua
ni équitable chevalière,
Problème d'éducation
Ou de manières...
Par contre,
Je dois vous avouer un secret
Un vrai secret,
sans diamants ni strass,
Muré dans un pensionnat.....
..La mienne......
Je dois rectifier :
Je ne l'avais pas à proprement parler,
Nous étions !
...Vraisemblablement par simple destinée,
Écriture étrangère ou fatalité.

(j'ai même un temps rêvé que c'était par amour,
mais cette hypothèse me semble aujourd'hui peu probable)
Elle mesurait environs trois pouces et demi*
Et vivait en tenue d'Ève dans la poche intérieure de mon veston

[....]


 
l'infiniment las ........
impossible d'avancer sans que sous le sol un écho
infiniment lourd s'enlace à mes pas
certains ont gratté la symétrie,
archéologues de pacotille bien sur
mais pas fossoyeurs non plus ,
six pieds de glaise n'étouffent Rien ,
pire, le sol tremble;
joue collée à la terre
embrassée par la pierre

Cameron Brown à la basse
un chemin tracé au scalpel entre les notes


[....]

sa peau de séduction n'était plus de toute première fraîcheur
il l'abandonna là, comme ça
cheminant avec pour toute compagnie
une idée à poil ras
Quelques indiens mous
Quelques chiens fous
Errants ....
....à fleur de désert

Fini de mordre


Manque de dents...

[....]

   


les idées,
je les cloue sur ma porte d'entrée
comme d'autres les chauves souris
(celles qui ont fait leur temps)
chaque fois que j'entre
elles font une petite croix desséchées
sur mes rêves
en criant "à ta santé"

[....]


"le catimini se traîne .......
l'inconscient se vautre .............."
Henriette


Amsterdam, Henri Moore, un roi , une reine, deux ou
trois putes et une
horloge......

Assis entre deux ponts
chercher

(à la surface d'un miroir d'eau
à travers les yeux vide d'un roi mort)

à suivre ......en catimini
les traces d'une traînée

(se vautrant je ne sais où)
à suivre ......
les talons aiguilles d'or
sur fond noir
(le temps?)

la tension de l'amarre
au rythme du lent balancement
du cul des péniches ...
à suivre........

......un cul latex où simples cache sexe





 

 

Jean-Pierre Clémençon

 

 

 

 

 

Créé le 1 mars 2002

A visionner avec Internet Explorer