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Nommer
l’innommable ; montrer l’invisible ; caresser l’irréel ;
entendre la parole muette et ne rien faire jamais qui ne soit
blâmable ; se prononcer au milieu des foules pour des choses
insoupçonnées et marquer du regard les limites à
ne pas dépasser ; ne courtiser que soi-même pour atteindre
les buts fixés ; ne pas rêver seulement la nuit mais aussi
à des heures différentes ; montrer son délire
poétique comme un genre à imiter.
Et ne jamais avoir peur d’être soi-même au-delà des
autres.
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Quand bien
même la ligne droite serait courbe et le ciel muet, et la couleur
de ta peau noire et tes yeux rieurs subitement tristes et la joie
d’être ensemble rejetés aux calendes grecques…mon cœur
reste ouvert à toutes propositions du destin, à tous
signes de toi lancés de l’horizon, sémaphore
découpé à la clarté de ma mémoire.
Quand bien
même je serai seul, dans un an ou dans dix, Ici ou au loin, de
toi séparé pour jamais, un pied dans la vie et
l’autre…Chaque moment de mon existence pesé à l’aune de
mon plaisir est comme pierre précieuse enfouie au gousset de mon
âme.
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Je faisais de mon mieux, Je
m'étais coulé dans le moule Je riais quand il fallait
rire. J'applaudissais à toutes les propositions qu'on me
soumettait. Je jouais la carte du bonheur et de la satisfaction de soi.
La poésie que j'avais en moi avait été mise sous
le boisseau, bien calée entre les frustrations et les espoirs
déçus. Les mots n'avaient plus les mêmes couleurs,
la même portée ; la même signification. Le
réel avait tout accaparé, imposé ses lois, ses
exigences, ses règles. Quelques choses en moi mourraient, chaque
jour un peu plus, tandis qu'un feu intense me consumait, le feu du
Mot-poésie, des mots qui chantent la douce chanson et qui laisse
entre les mots choisis un espace de liberté à votre
propre imagination. Ne souriez pas! C'est ainsi que les poètes
vivent.
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Pierre à pierre mon
rêve s’échafaude l’irréel s’achemine lentement sur
des chemins dégagés de la brume. La douce musique glisse
hors du chaotique discours symphonique La sagesse perfectible
répand sa douce parole pour des cœurs apaisés.
La nuit comme le jour
mêlés en une tendre union redonne à l’homme la
quiétude dont il rêvait depuis l’origine des temps. C’est
le moment tant attendu où passé et présent se
fondent pour mieux s’illuminer dans un avenir serein.
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Petite chose
à ne pas dire, à s'efforcer d'oublier, à enfouir
au fond de sa mémoire, à gommer, à fracturer,
éparpiller, émietter, à rendre insignifiante,
à décolorer, à brûler, à
froisser…Petite chose qu'on garde en soi, pour soi, qu'on cache et
qu'on redécouvre, au hasard d'un rangement, d'un classement et
qu'on voudrait jeter, qu'on jette et qu'on reprend aussitôt,
qu'on défroisse, qu'on relit, qu'on pèse, soupèse
et qu'on garde discrètement comme en fermant les yeux, en le
glissant, entre deux livres, l'attention détournée, le
regard arrêté, le souvenir en hiatus, pour plus tard, bien
plus tard, quand je serai vieux, bien vieux, enfin, si j'y pense !
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Michel
Ostertag
pour
francopolis octobre 2007
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