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Novembre-Décembre 2018

 

Hommage à Éric Meyleuc

 

Présentation et sélection des textes : Pedro Vianna

 

http://inverses.fr/images/eric_pedro-2504-phto-article_lmresized_1.jpgÉric Meyleuc est né le 13 mai 1968 à Choisy-le-Roi, dans une famille venue d'Auvergne, région à laquelle il a toujours été attaché, particulièrement au département du Cantal, où ses grands-parents, paternels et maternels, avaient exploité de petites fermes. Souvent il y avait passé des vacances, dont il gardait de très bons souvenirs.

Après avoir fini ses études secondaires et une année de droit il suit des études de géographie, jusqu’à la maîtrise (1996)

Dès 1992, il travaille comme magasinier, contractuel puis titulaire (magasinier spécialisé) dans des bibliothèques universitaires. Dans ce cadre, il suit des formations pour faire de réparations de livres et de la reliure.

Dans les années 1990 il commence à écrire des poèmes, que, cependant, il ne divulgue pas. Ce n’est que plus tard qu’il publie un recueil, Mots-Miroirs Poèmes... ...recueillis en 2004, dans lequel figurent ses premiers écrits poétiques.

Vers la fin de la décennie et jusqu’en 2002 il suit des cours de théâtre et monte sur scène. Il décide alors de travailler à temps partiel et s'investit de plus en plus dans le théâtre. Il travaille également comme récitant pour l’ensemble orchestral Stringendo.

À partir de 2001, il s'engage très activement dans l'association Actes de présence, dont il devient le trésorier en 2006, et ce jusqu'à la dissolution de l'association en 2017. Dans le cadre d'Actes de présence, Éric a assuré l'organisation de divers spectacles, fait des mises en scène et joué dans de nombreuses pièces. Avec son compagnon, Pedro Vianna, il crée en 2002 la compagnie Éclats de rêve. Il participe à la réalisation de plusieurs spectacles ou récitals de poésie dans le cadre des activités associatives (Actes de présence, Poesia 2-Ottobre, Art en exil, ISIS Arts & Cultures).

Il est publié dans des anthologies telles que Liens et entrelacs (Nicole Barrière), Fenêtre ouverte / Ventana abierta (Maggy De Coster), Voix sans frontières/Voci fără hotare (Marilena Lica-Masala). Nombre de ses poèmes ont été publiés par des revues imprimées ou numériques et dans des sites internet (Humeurs de Marissé, Le Manoir des Poètes, Les temps d’art, Plein sens, Poésie pour tous, Poezia, La Ruche des Arts).

Outre plusieurs œuvres écrites en collaboration avec Pedro Vianna, Éric Meyleuc est l'auteur de deux pièces de théâtre : Les Patates (renommée plus tard La pièce d'un fou) et Le monde perdu.

Depuis l'année scolaire 2016-2017, Éric anime avec Pedro un atelier-théâtre hebdomadaire pour le Club des retraités de la MGEN-92, que ce dernier poursuit désormais seul.

En parallèle à ces activités Éric Meyleuc milite pour la défense des dominés et des opprimés et se définit comme libertaire sans affiliation particulière. Syndicaliste actif, il manifeste régulièrement et concrètement sa solidarité avec les victimes de tous les pouvoirs et se soucie en permanence des autres.

Le 9 juin 2018, peu avant d’entrer en scène pour jouer le spectacle Pour rester zen. Des contes à méditer et à faire sourire, qu’il avait écrit et mis en scène avec Pedro Vianna, Éric Meyleuc est victime d'une hémorragie cérébrale qui le plonge dans un coma profond dont il ne sort pas. Il décède le 11 juin.

Nous vous proposons à la suite quelques poèmes d’Éric Meyleuc, choisis de manière à donner un aperçu des diverses facettes de sa création poétique. Il convient de noter qu’Éric aimait à retravailler ses poèmes, parfois des années après, tout en conservant la date de la première version du texte. Ici, nous avons pris le parti de présenter la dernière version en date lorsqu’il s’agit d’inédits et, quand le poème est paru dans un livre ou dans une revue, la version qui y figure.

Pour connaître plus sur Éric Meyleuc, sa poésie et son travail théâtral, vous pouvez vous rendre à la page : http://poesiepourtous.free.fr/em.htm. Dans la section Poèmes d’Éric Meyleuc, vous trouverez, le cas échéant, pour tous les poèmes y figurant la version la plus récente et les variantes des versions précédentes.

 

Pedro Vianna

 

 

 

Il se voulait lampadaire

 

il se voulait lampadaire

en courant continu

alternatif à l’interrupteur partial

sourcier à l’œil de la ressource où se ciaile* la lumière

la bouche des mots

oui

éclairer de leur sincérité

le mot vrai en exemple

juste

justicier donc

ou

le bon mot

approprié

séducteur

simple vanité des mots donc

attirer la projection des regards à soi

à la foi en soi

à la fois perdue aveugle volontaire

les agglomérer à son ego brûlant d’inquiétude

en quête insatisfaite d’un foyer chaleureux

lampadaire public il se voulait

en toute simplicité

toujours

éclairer la nuit des ombres

qui errent dans la peur d’elles-mêmes

d’aller à la source de la fraîcheur du paradoxe solaire

un foyer de fraîcheur chaleureuse

mais lui demande-t-on quoi que ce soit

à cet allumé conique

démiurge d’un clair-obscur fantasmé

sous son faîte

seuls viennent en fait

s’échouer de soi-disant-zzz-insectes

point à la fête

comme lui

d’un monde en fuite vers le néant

oui

un foyer de paroles rafraîchissantes

réfugié.e.s étincelant

l’étranger que je suis

 

* Ciaile : néologisme, verbalisation à la troisième personne de la fusion ciel et aile ; ciailer, se ciailer serait le pendant de se terrer (note de l’auteur)

 

26 décembre 2017

in Présence d’Éric Meyleuc – Pedro Vianna, La ruche des Arts, collection Les numéros spéciaux de Plein Sens, n° 1, 50 p., octobre 2018

 

 

L’homme qui culpabilisait

 

L’homme qui culpabilisait

dans sa peur de se retrouver tout seul

incapable d’assumer ses paroles

il montait en tension

à tel point

qu’il était pris de convulsion

oui son rire éclatait

en sanglot

une fenêtre

une ouverture

oui l’ouvrir

pour faire quoi

respirer

s’évader

sauter dans le vide

cette scène a déjà été jouée

seul dans le vide intersidéral

poussière qui va s’unir

à ce vertige

aux myriades luminescentes

et s’enflammer de sa vérité

d’être sidéré de son doute inconsidéré

il ne savait pas s’en foutre

tout lui importait

jusqu’au moindre petit détail

obsessionnel

il voulait tant se détacher

son obsession christique du mal

qu’il pouvait faire

se sentir coupable à ce point

quelle prétention

 

envie de rire à nouveau

à ce point ridicule

il se donnait en spectacle

à lui-même

il se regardait en spectacle

oui c’est ça

il voulait que l’on vit de lui

cet homme qui se montrait en exemple de la probité

au point

que la plupart de ceux qu’il côtoyait

ne cherchaient qu’à briser ce masque

qu’il leur renvoyait

en reflet inversé

de ce qu’ils appelaient

de l’indifférence

leurs pulsions qu’il essayait

lui

d’exorciser

jusqu’à les dégoûter d’eux-mêmes

ce reflet inversé

ne contribuait

en fait

qu’à exacerber le ressentiment à son encontre

il s’en rendait bien compte

lui

l’homme brisé brimé ?

qui ne se racontait pas des histoires

mais son cœur battait

le compte à rebours

de ses émotions fortes en tensions arythmiques

à l’angoisse d’une violence mortifère des passions

ces passions morbidement entretenues

par crainte d’une vie pleine de vacuité et d’ennui

à attendre la nuit et le sommeil sans rêves

Pourtant

qu’y a-t-il de plus beau

contempler la nature

qui respire de son propre mouvement saisonnier

et participer de cette respiration

 

ah ces conservateurs

au sens plein du terme

d’un ordre social fondé sur la domination

qui perpétue les injustices et les inégalités

 

tout cela manque d’âme

de poésie

logique purement comptable

course contre la montre

contre la mort

course guerrière

 

2018, inédit

À Aurillac

pour François Beisson

hommage aux Ouvrières du parapluie

à Aurillac en 1905

à Aurillac

sous une pluie battante de mépris

des parapluies en ronde

bâillent en rigole

en 1863

on y rajoutait une pelle

aux parapluies

pour abreuver le vert pâturage

un autre temps qui s’en retourne

en haute lutte de longue haleine

baleines déployées

pour ne pas ployer

sous l’humiliation d’un notable vil prix qui se veut charitable

en 1905

après un mois de pépins solidaires

plantés dans la galoche des mauvais payeurs

les ouvrières en pébroque obtiennent gain de cause

elles

au moins

n’ont pas perdu leur temps

et la foule solidaire du pavé résonne au rythme des parapluies en fête

 

1er janvier 2017

in Pour l’émancipation sociale, n° 35, juin 2017, p. 18

 

 

Je me réveille

 

je me réveille

j’allume la radio

infos en boucle avalées par bouchées de petit déjeuner

je lui cloue le bec

ah oui faire les courses gagner sa croûte mériter sa couche

toujours la course effrénée de l’aliénation

soudain

état second

remontée foudroyante

plein éveil

pleine face

d’humiliations de frustrations d’erreurs de peurs de lâchetés

d’agressivités mal placées

souvenirs en ligne de mire frénétique

que j’encercle de mes pas névrotiques

dans un harcèlement de reproches frappadingues

par un réflexe exercé

mon œil extérieur fait surface

constate l’étendue du grotesque

et engage tout mon être à se ressaisir

état premier

au niveau n + 1 de conscience nouvellement distancié

pas facile d’être et de devenir

un homme ou une femme

humainement parlant s’entend

face à la déshumanisation organisée

 

28 mars 2011

in Fenêtre ouverte / Ventana abierta, anthologie bilingue (français-espagnol) conçue, coordonnée et presque intégralement traduite par Maggy De Coster, 46 poètes francophones contemporains ; Idem, Paris, 2017, 334 p.

 

 

 

Oh la belle chemise

 

oh

la belle chemise fleurie

chemise à fleurs prêtes à cueillir

l’appel de la nature

et si on allait nus

inhaler le pavot

inouï

tendres et rouges coquelicots en bouton

à l’éclosion joyeuse

mue par l’inspiration

des saveurs de l’amour

 

mai 2009

in Voix sans frontières / Voci fãrã hotare, anthologie bilingue (français / roumain) organisée par Marilena Lica-Masala, 56 poètes contemporains des cinq continents traduits en roumain par l’organisatrice ; Le Scribe l’Harmattan / Poètes à Paris / revue Poezia, Paris, 2010, 458 pages ; paru également dans la revue Plein Sens, n° 34 et n° septembre-octobre-novembre-décembre 2015 (Les cinq sens), p. 23 et n° 42 mai-juin-juillet-août 2018 (Plaisir[s]), p. 5 ; ce poème est repris également en 4e de couverture de Présence d’Éric Meyleuc – Pedro Vianna, La ruche des Arts, collection Les numéros spéciaux de Plein Sens, n° 1, 50 p., octobre 2018.

 

Aujourd’hui

aujourd’hui

passage entre hier et demain

et c’est tous les jours

sauf qu’aujourd’hui

est fait chaque jour

d’un hui différent

comme ce jour d’hui-ci tiens !

par la fenêtre d’un velux

à travers les cristaux du gel matinal

j’ai perçu la lumière du soleil qui finissait sa nuit

sur les alentours

encore tout engourd’huis

pardon tout engourdis

et je ne vous raconte pas la suite de ce jour d’hui

vous la connaissez

nous sommes en train de nous le partager tout entier

l’hui

mais ne vous inquiétez pas

je ne manquerai pas de le raconter

au jour d’hui de demain

le jour d’hui d’hier

et vice versa

 

Sainte-Marguerite-sur-Mer, 7 avril 2013

in Plein Sens n° 37, septembre-octobre-novembre-décembre 2016, autour du thème Demain, p. 24, sous le titre Le jour d'hui, donné par la rédaction

 

 

 

Lame inclinée

à Pedro qui ne ménage pas l’œuvre de son ménage

lame inclinée de soleil froid

sur le verre

vert de bouteille

scintillant de poussière

l’éclat brisé des tessons d’une bombonne explosée par |l’artiste

pour exposer sa propre chair

l’absence d’une caresse

gravée au corps de l’oubli déchiqueté

d’un cimetière de pierres monnayées

 

9 février 2014

in Le Manoir des Poètes, n° 22,

repris in Présence d’Éric Meyleuc – Pedro Vianna, La ruche des Arts, collection Les numéros spéciaux de Plein Sens, n° 1, 50 p, octobre 2018.

Nota bene : ce poème a été écrit à partir d’une sculpture-poème de Pedro Vianna qu’on peut découvrir ici : http://poesiepourtous.free.fr/poscul05.htm

 

 

oh non

 

oh non

se plaint-il

encore un

un de plus qui se rajoute à la longue liste

des points d’interrogation

qui n’ont toujours pas reçu de réponse

et qui parsèment ma vie de cette courbe sensuelle et indolente

qui me fauche toute velléité d’agir

inconsidérément en bon philosophe que je ne suis pas

oui

ma vie se résume à cette liste de points d’interrogation

passer sa vie à se poser des questions

est-ce une vie

est-ce la vie

et ça continue

tiens

ironise-t-il

un point d’exclamation

aussi

un de plus

bataille poétique à coup de points d’interrogation et points d’exclamation

ou l’inverse

ponctués de points en tout genre

retour permanent au point de départ

ou final

allez savoir

immobilité mortuaire

d’une torpeur qui interroge et exaspère

tortionnaire qui le cloue à cette chaise

vis-à-vis

de cette claie invisible d’une clôture tout aussi invisible

qui ne veut pas s’ouvrir

du moins que personne n’ouvre

ne veut ouvrir

ne veut franchir

démolir

chercher la clef

d’un autre possible que ce casse tête d’alternance de doutes et de constats en tout genre

que ce meilleur des mondes possibles immuable

cette fatalité bâtie de préjugés et de peurs inculqués

imaginaire qui nous entredéchire et nous fêlure

de ses abstractions dominatrices

érigées en prison de la volonté des désirs inassouvis

réduite à l’impuissance du silence interrogatif et du soupir exclamatif

et

concentré dans l’alternance silence/soupir

il crut entendre d’autres soupirs et d’autres silences qui n’étaient pas les siens

et semblaient s’exprimer autrement

mais ne semblaient pas si différents

auxquels semblaient se mêler d’autres échos de silences et de soupirs

errant d’espaces lointains en temps éloignés

attisés par le désir de mettre fin à tous ces semblants

l’excitation de cette fédération le submergea

et mit en suspension

tous ses points d’interrogation et d’exclamation

les exhiba joyeusement dans l’air réticulé

d’autres s’y trouvaient en effet

tout aussi perplexes mais aussi curieux que les siens

les échos anciens comme les novices

alléchés comme les siens

tant d’autres vinrent encore à leur rencontre

et dans un entrelacement sensuel de formes dansantes

s’outillèrent d’un compagnonnage égalitaire

et

supprimèrent toute entrave

ici

s’illuminèrent et s’affranchirent des idées reçues

préconçues

dénoncèrent les a priori

préjugés

effacèrent les mythes aliénants

dompteurs des velléités libératrices

et donnèrent un tour de clef évolutif

qui ouvrit les vannes de la parole échangiste

créatrice

et pacificatrice

douce utopie censée ne pas démentir la multitude qui la compose

 

2 mars 2016

in Liens et entrelacs. Poèmes contemporains, anthologie conçue et coordonnée par Nicole Barrière, 35 poètes contemporains ; CreateSpace Independent Publishing Platform, Ridgmont, 2018, 110 pages.

 

Bouleversement

 

Bouleversement

d’être à deux

chiffre pair

l’équilibre parfait

d’un amour

se perdent

les sens en émoi

par toi

et toi par moi

Protection

contrepoids

des agressions

du monde extérieur

je me promène

nonchalamment

Mais que cet équilibre

est fragile

un rien peut le détruire

Équilibre de nos poids

dans nos jouissances charnelles

contrepoids et centre de gravité

toujours en actes

Équilibre de nos cerveaux

entre la raison et la folie

Entre la folie névrotique de nos passés respectifs

et la folie enivrante de notre amour idéalisé

Entre la raison de nos arguments

et la bienveillance de nos amis

Équilibre

l’arbitrage de la tolérance

et du respect mutuel

cette tierce personne

notre amour

reste finalement

seul arbitre

pour préserver

l’équilibre de notre folie.

 

août 2001

in Mots-Miroirs, édition de l’auteur, Paris, 2004, 112 p.

 

 

Un jour la poésie

 

un jour

la poésie sera

naturellement présente dans notre esprit

elle est déjà présente dans la nature

nous en sommes l’incarnation

mais la conscience nous manque

de notre essence naturellement poétique

oubliant que nous sommes des êtres naturels

naturellement sans autre forme de procès

par enchaînement de combinaisons aléatoires de matières stellaires

la nature nous a généré une nature poétique

tout en couleurs

tout en variantes

qui transforme transcende

le regard

le langage

l’acte

en multiples infinis de vie

ainsi est née la poésie

à nous de la continuer

à commencer par nous en laisser pénétrer

sans honte ni a priori

une simple question de détente

non pas celle-là

une détente cérébrale et corporelle

déverrouiller nos sens et nos neurones

au lieu de les brimer d’orgueil lucratif qui nous aliène et nous tue

libérés de cette lubie possessive et sécuritaire

par la recherche de la satisfaction du bonheur de tous

rien (ne) nous empêche plus alors

d’être tous pleinement présents à l’avenir du devenir

chacun à sa culture

désinhibés

nus de nos oripeaux d’un autre âge

nourris mutuellement de confiance

en pleine communion cognitive

j’en vois que la perspective excite déjà

mais avant

bien avant

il faudra bien du temps

et des catastrophes

pour chasser le mensonge esclavagiste

mensonge ancré aux chaînes de la lâcheté existentielle

chaînes forgées sur l’enclume

plusieurs fois millénaire

des saints mythes de l’ignorance

ignorance qui traite notre soi-disant nature humaine de fatale

au lieu d’exploiter

s’il faut exploiter

le potentiel poétique que nous a donné la nature

 

         et dès lors

que l’on aura chassé cette fatalité destructrice

et pris toute la mesure biologique de notre nature poétique

tout en couleurs

tout en variantes

qui transforme transcende

le regard

le langage

l’acte

en multiples infinis de vie

oui dès lors

plus besoin

de revues de poésie

de clubs de poésie

de comités de soutien de promotion de la poésie

         de la poésie

sans l’appellation poésie

parce que la vie ne sera que poésie

vivre de cette vie enfin respectée

joie de créer du lien

de l’amour

du sens

la vie quoi

une déclaration de vie active

au-delà de la frustration des poèmes écorchés-vifs de la non-vie

cette déclaration sera

La vie

elle-même

la vraie

création d’amours en devenir

souriant à l’inconnu qui se présente

 

jeudi 30 juin 2011 (inédit)

Nota bene : ce poème a été intégré au spectacle Conversations en poésie. En jeu : la liberté, conçu, écrit (2012), mis en scène et joué en 2012 (Espace quartier latin) et 2015 (Théâtre de l’Île Saint-Louis) par Éric Meyleuc et Pedro Vianna ; il a également fait l’objet d’une lecture théâtralisée par Serge Carbonnel et Pedro Vianna en octobre 2018 au Bab-Ilo, pour La Ruche des Arts, dans le cadre d’une Carte blanche qui avait été donnée à aux deux poètes et prévue avant le décès d’Éric.

 

 

 

Salon de lecture : Éric Meyleuc

présenté par Pedro Vianna

 

Voir aussi ses photo-poèmes

dans la rubrique Créaphonie

 

recherche Dana Shishmanian

Francopolis, novembre-décembre 2018

 

Créé le 1 mars 2002

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