Le Salon de lecture

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Mai-Juin 2019

 

 

Invité : Michel Ostertag

 

« Je t’attendrai … »

 

Poèmes intimes inédits

 

Offrande

 

Je t’attendrai à l’ombre de tes mots d’amour

 

Je t’attendrai à l’ombre de tes mots d’amour ;

À l’abri derrière chacun de tes gestes,

Chacune de tes phrases, je me glisserai avec ton peigne

Dans ta chevelure,

Avec le rouge sur tes lèvres, avec le fard sur tes joues,

J’envelop­perai ton corps d’un vêtement

Qui sera comme une étreinte mille fois plus accentuée

Et qui te parlera de moi jusqu’aux plus petits plis

De ta peau.

Je dormirai avec toi et m’immis­cerai

Dans chacun de tes rêves,

Même les plus intimes ; à chaque minute, je serai en toi

Et quand viendra l’heure où nous nous dirons

Notre dernier « je t’aime »,

Plus rien de toi ne me sera étranger.

 

 

Offre-moi

 

Offre-moi un écho à ma parole,

Un signe d’amitié à mon geste,

Une réponse à mes questions,

Un sourire à mes rires ;

Une pré­sence à ma présence,

Une attention à mes silen­ces,

Des couleurs au noir et blanc de mes rêves,

Et puis, et puis… aussi,

Offre-moi ton amour en réponse à mes poèmes ;

Offre-moi ton amour en échange de rien,

En échange de moi,

De mes émois, de mes craintes de te perdre,

De tout l’espoir que je mets en toi, de ma vie à tes pieds,

Des enfants que je te ferai…

 

 

Mourir à deux

 

Mourir à deux, dans un geste, un soupir, une étreinte.

Mourir à deux dans un rire étouffé, une com­­plicité

De tous les instants.

Mourir à deux juste un instant pour mieux revivre

Le temps d’une saison,

D’un jour, d’une heure.

Mourir à deux pour rire, pour brûler sa jeunesse,

Pour jeter aux orties ce trop-plein de vie,

Comme d’un sac de sable jeté

Du haut de la nacelle d’une montgolfière !

Mourir à deux, juste un instant,

Pour mieux s’aimer toute une éternité !

 

Traces

 

 

Pour un peu de vent, un jour de pluie

 

Pour un peu de vent, un jour de pluie,

J’ai voulu vivre à tes côtés ;

Le temps d’une averse, le temps

D’un rayon de soleil, j’ai mis mes pas dans les tiens,

 J’ai respiré ton odeur, ton parfum,

Senti ta peau au travers de ta robe.

Le temps d’une averse, l’éternité s’est tue

Mes yeux se sont embués d’eau salée

De tristesse peut-être.

Je nous voyais tous les deux côte à côte, avançant d’un pas

Parallèle dans la même direction, mais il pleuvait fort,

Et la route manquait de visibilité ;

Je ne voyais que tes cheveux

Et rien au-delà… Le soleil est revenu

Et nos yeux se sont ouverts,

Nos routes se sont séparées ; c’est moi qui avais voulu vivre

À tes côtés, un court moment de printemps,

Quand les âmes s’enflamment

Et que la raison perd pied…

J’évite désormais de sortir les jours de grand vent,

De trop grand soleil ; la pénombre est plus mon royaume !

 

 

©Michel Ostertag

mai 2019

 

 

Bouquet

 

Notre ami Michel, compagnon fidèle et de longue date de Francopolis, a perdu son épouse fin mai, après de longs mois de souffrance – forcément partagée… Nous ne pouvions que l’accompagner par nos pensées et nos prières, tout en admirant sa foi constante et inébranlable en la poésie qui sauve… car il ne s’est jamais absenté de nous faire découvrir la beauté de l’écriture. Preuve, s’il en faut, ses sublimes poèmes ci-dessus, qui viennent comme un hommage dû à l’amour au-delà de toute séparation.  Que ces pâles photos, ombre de mes réflexions de lectrice, les accompagnent en toute discrétion, comme pour faire rehausser la qualité du chant qu’ils portent.

 

Dana, pour Francopolis

 

 

 

Salon de lecture :
Michel Ostertag

 

Francopolis, mai-juin 2019

 

Créé le 1 mars 2002

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