Annonces Glanés sur la toile quelques ponts de signes |
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ANNONCES DE PARUTION :
Parutions des éditions Encres vives
(dans la succession de Michel Cosem), de novembre 2023 à mars 2024 :
Spécial Michel Cosem. Une vie consacrée à la poésie (collection Encres vives n° 529, novembre 2023)
Sous la supervision de Annie Bret, avec les contributions
de : Annie Briet, Éric Chassefière, Jean-Louis
Clarac, Chantal Danjou, Gilles Lades, Claire Légat, Cédric Le Penven,
Jacqueline Saint-Jean, Christian Saint-Paul.
Ce premier numéro de la nouvelle série, conçu par l’ancien et le nouveau comité de rédaction réunis auprès d’Éric Chassefière, est composé de textes et témoignages de poètes du comité de rédaction ancien et nouveau.
Michel Cosem, L’heure de la tourterelle. Préface de Annie Bret
(collection Encres vives n° 530, décembre 2023)
Ce numéro – le deuxième de la nouvelle série – présente les derniers poèmes de Michel Cosem. Retrouvés par sa compagne Annie Bret, ils trouvent leur juste place dans la collection Encres vives. Ce numéro contient aussi une bibliographie exhaustive de l’œuvre poétique de Michel Cosem.
Véronique Joyaux, Si loin si proche (collection Encres vives n° 531, janvier 2024)
« Une sensibilité à fleur de mots. J'aime cette ouverture au monde, au désir de vivre (…) Votre écriture me touche par sa sobriété, y viennent se prendre les gestes, les paroles de ce quotidien qui est bien plus que le décor de nos vies. Il y a chez vous un sens de l'infime et du devenir » - Jacques Ancet.
« Votre poésie est simple comme l'eau. J'aime votre sensibilité au détail, au tout-venant de vivre. » - Antoine Émaz.
« Chez elle, tout est signe, tout est tendresse, douceur, chaleur, corps blottis, mais elle sait préserver, sous la peau vive, le secret, faire silence » - Jacqueline Brégeault-Tariel.
« Une écriture proche de jean Rousselot (...) Tout se déroule dans la douceur, dans l'éphémère, dans l'infime, mais, parfois, une fêlure. » - Daniel Martinez.
« Le poème se déroule, dépouillé et d'une grande rigueur. On pense à Follain ou Antoine Émaz. » - Georges Bonnet.
Née en 1953, Véronique Joyaux habite Poitiers où elle a enseigné. Auteure de poèmes, textes d'expositions, livres d'artistes (collaboration), une vingtaine de nouvelles publiées dans la revue Diérèse.
Alain Brissiaud, Toute la misère (collection Encres vives n° 532, février 2024).
Autrement dit l’attente du
ciel rouge
la vieillesse
mais d'abord l'incendie
celui du sacrifice
derniers mots chuchotés au
miroir
le miroir d'avant le feu
juste avant qu'il ne s'efface
dans le sommeil des enfants
Alain Brissiaud travaille la terre dans le sud de la Drôme.
Bernard Malinvaud, Les chemins des eaux vives (collection Encres vives n° 533, mars 2024).
« Ces poèmes ont une histoire qui s’appelle Michel
Cosem. » Proposés à Encres vives avant la disparition de leur fondateur,
ces poèmes retrouvent la collection relancée par Éric Chassefière et le comité
de rédaction renouvelé.
Bernard Malinvaud est né à Limoges en 1952. L’écriture l’a
accompagné tout au long de sa vie.
Denis Hamel, Soixante caprices pour esprit désaccordé (collection Encres blanches n° 808, février 2024)
Poèmes écrits entre 1999 et 2008, retrouvés, écrémés et retravaillés, témoignage d’une période troublée et incertaine de la vie de l’auteur, marquée par la solitude et le doute.
Né en 1973, Denis Hamel a publié trois recueils de poème et un récit.
Éric Chassefière, Penser l’infini. Éditions Rafael de Surtis, mars 2024 (19 €)
« Un espace de temps entre deux vies, la moitié d’un double-living transformée en chambre, l’autre en salon de musique, avec le piano dont on ne se sépare pas, côté chambre un canapé lit qu’on ne replie pas dans la journée, une table basse au plateau de verre, sur la table une lampe, un livre, face au lit une porte-fenêtre donnant sur un balcon, appuyé au mur sur le côté un haut miroir reflétant la lampe, sur le balcon des pots aux plantes élancées disposées le long du garde-corps, apportées là de l’ancien jardin, et destinées à un autre qui n’existe pas encore, jardin léger de l’entre-deux temps, le large feuillage de la cime d’un pin face au balcon qu’il vient presque toucher, occultant une partie du ciel, le ciel aux lentes métamorphoses de la lumière, voûte du jour entier, dans sa profondeur comme dans sa temporalité, que mouettes, pies et tourterelles bercent de leurs vols en un incessant ballet, le bruissement du vent dans le fin rideau de plantes du balcon et dans l’arbre proche, les voix mêlées de ces oiseaux dans l’immensité de l’écoute, le jeu de l’ombre et de la lumière sur les feuilles, ces deux fauteuils sur le balcon, dans lesquels venir s’asseoir, faire seuil de sa présence, mémoire de sa vie, n’être qu’être, écouter et voir, penser l’infini, les deux infinis, celui de la profondeur de soi, celui de l’immensité du ciel, les penser ensemble, les relier d’un trait de souffle. »
Yvon Le Men, Les continents sont des radeaux perdus. Éditions Bruno Doucey, mars 2024 (192 p., 8,90 €)
Quand Yvon Le Men parle de son enfance dans le Trégor, de son père trop tôt parti, de sa mère chevillée au réel, de la pauvreté, des galères et des guerres, la lumière dessine des rigoles sur son visage. Mon ami a alors le cœur à marée basse. Mais écoutez parler de poésie et de peinture, de Guillevic ou de Claude Vigée, de Millet, de Rembrandt ou d’Hokusai, accompagnez-le dans le récit de ses voyages, en Haïti, en Afrique ou en Chine, et vous verrez la marée battre les digues de la mélancolie. Quand la voile du poème se gonfle, Yvon n’est jamais seul à monter à bord. Il embarque les autres pour un voyage à travers mots, relie les pays et les langues, les terres et le ciel, les paysages immenses et les choses minuscules. Et s’il part, c’est pour revenir, le regard empli d’autres promesses.
La
poésie contemporaine albanaise. Anthologie de Reshat Sahitaj. Traducteurs : Adem
Xheladini, Behare Rexhepi, Ismail Ismaili. L’Harmattan (collection Accent
tonique), mars 2024 (136 p., 14 €).
Soixante-quinze poètes de langue albanaise sont rassemblés
dans cette anthologie contemporaine pour nous faire connaître un art poétique
très populaire, embrassant les idées et les sentiments des peuples d’Albanie,
du Kosovo et de Macédoine du Nord. Contre l’oppression et la censure des périodes
antérieures, la liberté d’expression retrouvée pousse de nombreux et nouveaux
poètes à écrire. Un esprit de liberté et de renouveau flotte sur ces poèmes et
ouvre de vraies possibilités de coopération entre poètes de langue albanaise et
avec d’autres pays d’Europe. Les grands thèmes poétiques sont présents mais
également des sujets émergents comme la place des femmes ou la méditation sur
l’avenir. Les poètes albanais appellent à l’éveil des consciences face aux démons
de notre époque en insufflant à leur poésie des intuitions originales où les
vers respirent les rythmes et la sensibilité modernes.
Richard Taillefer, Les Invisibles. Éditions Gros
textes, mars 2024 (76 p., 8 €)
« …Il nous faudra rester caché du regard du vulgaire. J’entends, tambours et trompettes dans toutes les rues de nos villages nous annoncer l’orage sur nos têtes. Mais je vous le demande, qui suis-je, qui sommes-nous ? je ne suis qu’un solitaire qui va et vient. Vieillard aux cheveux blancs, je repose auprès des nuages et je bois tout seul sans un ami pour m’accompagner …/… Derrière ces portes closes aux visages masqués combien de tragédies se succèdent, hélas. Toujours ne rien dire, ne rien voir, rester à l’écoute des ordres et contre-ordres des expertises des toutpuissants. Aux portes de la capitale, les mains unies nous croisons des regards tournés vers de lointains voyages. » Richard Taillefer
Voir la chronique de Jacmo (Jacques Morin) dans Décharge - Revue de poésie
(dechargelarevue.com).
Colette
Nys-Mazure, La
Grâce et Le Rencontre. Éditions Poesis - la page.
(Distribution Pollen Diffusion),
mars 2024 (16 p., 5 €)
« La
grâce surgit aussi en marchant par la campagne ou les rues, en croisant un
visage étranger ou connu, à l’écoute d’une musique échappée d’une fenêtre
entrouverte. » Colette Nys-Mazure nous offre dans cet ouvrage, une réflexion
sur la grâce, nourrie dès l’enfance par ses premiers émerveillements devant la
nature, mais aussi ressentie au fil du temps de manière quotidienne, lors d’une
simple rencontre, celle d’une silhouette furtivement aperçue ou d’œuvres d’art
aux résonnances inoubliables. Elle nous livre également une réflexion sur le
rôle fondamental de la poésie vécue, enrichie par la lecture et l’écriture.
Henri
Gilbert, L'immensité
intime.
Éditions Poesis - la page
(Distribution Pollen Diffusion),
mars 2024 (160 p., 19 €)
L’«
immensité intime », expression empruntée au philosophe Gaston Bachelard, est la
rencontre d’un individu et de son environnement : elle définit ces moments où
nous sommes dans le paysage et où le paysage est en nous. Un dialogue
s’instaure alors entre notre sensibilité et la nature, et l’espace du dedans et
du dehors. Dans cet essai vagabond, l’auteur fait appel à des œuvres variées
(romans, poèmes, tableaux, films, chansons…) afin d’explorer l’infinie richesse
de ce dialogue. Le lecteur peut ainsi cheminer, entre intériorité et ouverture
au monde, avec les peintres Caspar David Friedrich et Shitao, les écrivains
Chateaubriand et J.M.G. Le Clézio, la chanteuse folk Joni Mitchell, le poète
René Guy Cadou, le plasticien du land art Nils-Udo… et bien d’autres artistes.
Cet ouvrage propose de forger un imaginaire où le paysage ne constitue plus un
simple décor mais relève d’une expérience intime, sensorielle et spirituelle à
la fois.
Pascal Perrot, Les mémoires assassines. Éditions du Cygne, mars 2024 (60 p., 12 €)
Confinement, Emily Dickinson, cut-up : trois mots clés, à l’origine de ce recueil atypique. Pourtant, Les mémoires assassines n’évoque en rien le premier ; son écriture ne s’apparente pas davantage au style de la géniale poétesse américaine du XIXe siècle. Il ne prolonge pas non plus les fascinantes expériences littéraires des poètes beatniks. Paradoxe ? Oxymore ? Ce ne sont que les premiers d’une longue série, dans un univers où les contraires cohabitent en permanence, dans un maelstrom d’images et de mots.
Enfermé, isolé, gavé de petit écran et de lectures éclectiques, les quatrains d’Emily Dickinson constituent pour le poète un choc et une impulsion de départ. Pendant deux ans, il écrira en direct sur les murs des réseaux sociaux jusqu’à cinq poèmes courts quotidiens. Une matière qu’il laisse ensuite reposer quelque temps. Sortir les textes d’Internet, les numéroter (1612 à ce jour !) par ordre d’apparition ; ce travail d’archivage fait naître une idée folle, celle d’un gigantesque cut-up à ciel ouvert. Créer des séries de quatre chiffres (compris entre 1 et 1612), chacun d’entre eux correspondant à un poème bref. Chaque série assemblée forme de façon presque aléatoire un nouveau texte qui sera affiné, élagué. Les thématiques, les images, les styles s’interpellent et se font écho, s’interpénètrent dans une dimension textuelle connectée à l’inconscient par ces gestes de hasard.
Yvon Le Men, Les continents sont des radeaux perdus. Éditions Bruno Doucey, mars 2024 (192 p., 8,90 €)
Quand Yvon Le Men parle de son enfance dans le Trégor, de son père trop tôt parti, de sa mère chevillée au réel, de la pauvreté, des galères et des guerres, la lumière dessine des rigoles sur son visage. Mon ami a alors le coeur à marée basse. Mais écoutez parler de poésie et de peinture, de Guillevic ou de Claude Vigée, de Millet, de Rembrandt ou d’Hokusai, accompagnez-le dans le récit de ses voyages, en Haïti, en Afrique ou en Chine, et vous verrez la marée battre les digues de la mélancolie. Quand la voile du poème se gonfle, Yvon n’est jamais seul à monter à bord. Il embarque les autres pour un voyage à travers mots, relie les pays et les langues, les terres et le ciel, les paysages immenses et les choses minuscules. Et s’il part, c’est pour revenir, le regard empli d’autres promesses.
Grâce... Livre des heures poétiques. Anthologie établie et préface par Bruno Doucey & Thierry Renard. Éditions Bruno Doucey, février 2024 (272 p., 20 €)
118
poètes parmi lesquels : Garous
Abdolmalekian, Olivier Adam, Maram al-Masri, Victoria Amelina, Katerina
Apostolopoulou, Samantha Barendson, Stéphane Bataillon, Gilles Baudry, Brigitte
Baumié, Gioconda Belli, Nawel Ben Kraïem, Jeanne Benameur, Levent Beskardès,
Christian Bobin, Caroline Boidé, Katia Bouchoueva, Georges Brassens, Didier
Cahen, Hélène Cadou, René Guy Cadou, Emanuel Campo, Roja Chamankar, François
Cheng, Marion Collé, Hélène Dorion, Estelle Dumortier, Louise Dupré, Mohammed
El Amraoui, Eom Won-tae, Albane Gellé, David Giannoni, Xavier Grall, Elisabeth
Granjon, Sophie Grenaud, Ève Guerra, Hubert Haddad, Nâzım Hikmet, Marie
Huot, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Vénus Khoury-Ghata,
Christophe La Posta, Yvon Le Men, Denise Levertov, Laura Lutard, Maria Mercé
Marçal, Jidi Majia, Rita Mestokosho, Aksinia Mihaylova, Hala Mohammad, Marie
Nimier, Carl Norac, Simon Ortiz, Orianne Papin, Marie Pavlenko, Anthony Phelps,
Paola Pigani, Dimitri Porcu, Karine Reysset, Arthur Scanu, Jean‑Pierre
Siméon, Valeriu Stancu, Ceija Stojka, Murielle Szac, Hadassa Tal, Maud Thiria,
André Velter, Claude Vigée, Ella Yevtouchenko...
Hadassa Tal, Danse danse sinon nous sommes perdus. Traduit de l'hébreu par Eglal Errer. Éditions Bruno Doucey, février 2024 (72 p., 14 €)
Hadassa Tal ne cite pas son nom, mais tout désigne celle qui
a révolutionné les codes de la danse à partir des années 1970. Le café Müller,
théâtre de son enfance à Solingen, devenu le titre d’une de ses œuvres, son
goût de la musique et de la chanson, sa façon d’insuffler la vie sur scène.
Pina Bausch n’est pas nommée mais elle traverse ce livre comme elle habitait
tout espace scénique : par petites touches, inventive et légère, toute en
déséquilibres maîtrisés, dans une gestuelle inouïe, quasi hypnotique, qui
s’apparentait souvent à une tentative d’envol vers le bonheur. Les mots aussi
dansent sur le papier. Ils s’arrachent à la matière inerte, saisissent le
mouvement sans le retenir, s’élèvent au-dessus des peines. Ils dansent,
dansent, pour ne pas disparaître dans l’infini des étoiles.
« Hypnotique le mouvement
des mains
qui défont
une écharpe fait apparaître dans l’obscurité
une tête savonnée de lumière
elle bouge,
sa chair ajoute des notes anciennes
nouvelles nées
une planète minuscule enveloppée de vide
assez grande pour danser »
Éric Dubois, Nul ne sait l’ampleur. Éditions Unicité, février 2024 (46 p., 12 €).
Je
partage avec la lumière
l'envie de me reposer
à l'ombre de quelque arbre
de porter au bout des bras
des fruits magiques
et des fleurs épiques
Je
donnerai tout mon être
à l'explication des sentinelles
qui veillent sur tous les silos
aux esprits miraculés du bonheur
aux anges perdus de l'amour
Voir
des extraits du recueil, accompagnés de peinture de l’auteur à notre rubrique Creaphonie
de ce même numéro.
Richard
Taillefer, Les
invisibles.
Éditions Gros textes, février 2024 (76 p., 8 €)
« …Il nous faudra rester caché du regard du
vulgaire. J’entends, tambours et trompettes dans toutes les rues de nos
villages nous annoncer l’orage sur nos têtes. Mais je vous le demande, qui
suis-je, qui sommes-nous ? je ne suis qu’un solitaire qui va et vient.
Vieillard aux cheveux blancs, je repose auprès des nuages et je bois tout seul
sans un ami pour m’accompagner …/… Derrière ces portes closes aux visages
masqués combien de tragédies se succèdent, hélas. Toujours ne rien dire, ne
rien voir, rester à l’écoute des ordres et contre-ordres des expertises des
toutpuissants. Aux portes de la capitale, les mains unies nous croisons des
regards tournés vers de lointains voyages ». (extrait)
Tu risques l'étoile. Anthologie poétique pour célébrer le dixième anniversaire de l'Espace Andrée Chedid. Éditions érès, février 2024 (88 p., 15 €)
À l’occasion du 10e anniversaire de l’Espace André Chedid, cette anthologie rassemble des contributions de poètes et écrivains invités, des textes issus d’ateliers d’écriture et des créations de poètes en résidence. Il s’inscrit dans le sillage du recueil Oser encore (érès, 2020).
Cet ouvrage témoigne de l’activité culturelle bouillonnante de l’Espace Andrée Chedid dans ses différents champs d’exploration et restitue en poésie l’esprit du lieu. Aux côtés d’auteurs confirmés et de poètes en résidence qui ont été accueillis, une place est réservée aux amateurs aussi passionnés qu’éclairés. En résonnant de concert, toutes ces voix montrent comment l’espace est devenu un véritable laboratoire des Droits culturels, avançant sur ces « sentiers de lumière » si chers à Andrée Chedid.
L'Espace Andrée Chedid est un établissement ouvert en 2014 par la ville d'Issy-les-Moulineaux et qui, géré par l'association Cultures, Loisirs, Animation de cette ville (CLAVIM), impulse, coordonne des animations poétiques et philosophiques, et propose spectacles, lectures, mises en espace, théâtre d'objets, marionnettes ou contes. Ouverte à toutes les configurations familiales, l'EAC s'adresse aussi bien aux enfants, aux adolescents, parents et grands-parents.
Anna Maria Celli, Fulena. Éditions Fior di Carta, février 2024 (10 €)
Voir son site
et sa page d’autrice
aux Éditions Douro, admirer ses poèmes et réalisations graphiques sur sa page Facebook.
Cathy Jurado, Intérieur
nuit. Éditions L’ail des ours, février 2024 (10,50 €). Couverture
par Anne Slacik
Intérieur nuit est un récit crépusculaire : celui d’une perte, qui est aussi une renaissance. Entre chien et loup, la langue y cherche le chemin d’une géographie fantôme, les contours de l’amour lorsqu’il nous quitte. On tente d’entrevoir, par la fenêtre du poème, la forme d’un exil que dessinent, à l’intérieur de soi, ceux que l’on doit laisser partir. Et de chanter le monde qui meurt, avec celui qui vient.
Sabine Péglion, Cet
au-delà de l’ombre. Éditions L’ail des ours, janvier 2024 (10,50 €).
Sans toi
il nous faut désormais
poursuivre la traversée
Ce que tu fus demeure
chante encore en moi
Ne meurt que l’apparence
Née
à Monaco, Sabine Péglion vit en région parisienne. Des études de lettres à Nice
et un doctorat sur l’œuvre de Philippe Jaccottet à la Sorbonne lui ont permis
de concilier écriture, poésie et enseignement.
Alena Meas, Pour
toi. Éditions Unicité, janvier 2024 (326 p., 20 €)
Avec
ce nouveau recueil, Alena Meas nous raconte un amour passé, déchiré. Les poèmes
sont comme autant de cris sourds et écrits dans une langue dépouillée de tout
artifice. Ils expriment l’ineffable au bord de la folie qui ne dit jamais son
nom pour aimer à ce point dans la transparence des choses ensevelissant la
mémoire pour mieux la faire renaître de ses racines.
Chaque
poème est maîtrisé au plus haut point comme un cadeau que nous fait l’auteure
qui est revenue du plus sombre, du plus sublime, du plus beau.
Chaque
poème est une trace derrière l’invisible, qui nous émeut parce qu’il met
quelque chose en péril enfoui en nous.
L’auteure
nous a écrit un amour au-delà des mots, et pourtant les mots sont là, dans la
douleur qui, paradoxalement, frise une sorte de joie que le lecteur éprouve à
son insu.
Isabelle Poncet-Rimaud, L’écorce
du silence. Éditions Unicité, janvier 2024 (106 p., 13 €)
C'est
arrivé comme ça :
Le vent épluchait le silence
sur l'arbre des vies...
Des morceaux d'écorce tombaient
formant doucement tapis
où poser pied tant que continuerait
la marche.
C'est arrivé comme ça :
Et depuis, j'écoute craquer le bois du monde
et son chant nourrir le feu des jours...
Et
si des silences imparfaits du monde naissait la parole, celle de l'être enfoui
sous l'écorce
des apparences ?
Céline De-Saër, Tremblement d’éther. Éditions Unicité, janvier 2024 (72 p., 13 €).
Céline a la passion poétique en
elle. Elle a raison. La poésie est toujours un risque calculé. La passion
l’emporte sur le calcul à la fin.
C’est le matin dans son
premier livre. Matin de mer, de ciel, de vent. On est au nord. Il y a même la
table des marées disposée en poème.
Il y a chez Céline à la fois
le sens de la « tribu », des autres, de la chaîne qui nous unit aux
ancêtres, comme du « moi » et du « toi » qui noue notre
relation lyrique au monde.
Les phrases sont courtes, à
l’infinitif quelquefois, il s’agit de « crier dans le ciel crevé de
colère. » À chaque page, à chaque aube suffit sa peine, son interjection.
Céline a raison de s’être engagée dans un long voyage. (Postface de Jacques Darras).
Parutions de Toi Editions,
janvier 2024 :
Bruno Mabille, L’amour des idées. (68 p., 12 €)
Bruno Mabille a longtemps vécu en région parisienne où il fut secrétaire général du groupe Gallimard. Il a publié plusieurs livres principalement de poésie et reçu le prix Louise Labé en 2012 pour À celle qui s’avance. Dans son nouveau recueil L’amour des idées, Bruno Mabille nous emmène sur sa vision et philosophie de la vie. Chaque texte se tient entre les mains, nourrit et dialogue avec nous sur l’hier, le présent, la beauté, le bonheur, la mort… Le poète transmet ses idées que nous prolongeons de nos lectures. Vient à mourir le fruit d'un mouvement pluriel.
Martine Rouhart, Des chemins pleins
de départs. (72 p., 12 €)
Martine
Rouhart, romancière et poète a publié une quinzaine d’ouvrages et contribue à
des revues littéraires belges et françaises. Aimant faire dialoguer les
différentes formes d’art, elle collabore régulièrement à des œuvres d’artistes.
Elle est Vice-Présidente de l’Association des Écrivains belges Dans son nouveau recueil elle nous offre l’énergie de ses
textes courts et denses, en quête du mot juste. Elle sème chacun d’entre eux
sur les mouvements de la vie et fait naître en nous...
Parme Ceriset, Nuit sauvage et ardente. Éditions du Cygne, janvier 2024 (100 p. 13 €)
Feu de la guerre contre le non-sens, feu des passions, nuit ardente de condition humaine qu’embrase depuis l’aube des temps l’espoir indomptable des louves, des Amazones, et de leurs amants... Liberté si fragile, perdue puis retrouvée au sein de la nature sauvage, des hauts plateaux de la vie et du temps. Cette femme éternelle, à la fois déesse et mortelle, est-elle libre ? C’est dans cette ambiance incandescente qu’évoluent les mots de Parme Ceriset.
Parme Ceriset vit entre Lyon et le Vercors. Médecin de formation, elle a été sauvée en 2008 par une greffe des poumons après quatre ans sous oxygène. Elle est l’auteure de plusieurs autres ouvrages dont les recueils Boire la lumière à la source (éditions du Cygne), Femme d’eau et d’étoiles (éditions Bleu d’encre, prix Marceline Desbordes-Valmore 2021), le roman autobiographique Le Serment de l’espoir (L’Harmattan).
Hamid
Larbi, Les
florilèges du mirage. Éditions du Cygne, janvier 2024 (72 p., 13 €)
En ces moments dramatiques où les conflits entre les civilisations entrent en mouvement, où la vision de l’unité de l’humanité chavire, occultée par les schismes à venir, la poésie de Hamid Larbi poursuit sa quête des essences lumineuses face aux mirages après un dramatique passage initiatique sous l’implacable duo de la mer et du soleil... Restent les splendeurs de Lumière que l’on guette à travers les florilèges, les reflets, les scintillements, les idées, les appels malgré les ébats ténébreux des ombres, ces servantes malignes à première vue que la promesse de l’aube dissiperait un jour. (Dmytro Chystiak)
Diane Régimbald, Elle voudrait l’ailleurs encore. Avec des œuvres de Sophie Lanctôt. Éditions du Noroît, janvier 2024 ($24.95)
Être fille, devenir mère, être fille toujours. Elle voudrait l’ailleurs encore joue avec la permutation du féminin dans un continuum de
renversement. Quelle est la force vive de la mère, quelle est sa langue, sa
volonté de puissance et d’absence ? Où s’échappe la fille, avec ses
failles et ses cicatrices, dans son désir inassouvi de l’ailleurs ? Le
recueil plonge dans l’expérience de la maternité, révélant la douleur de la
perte de la mère et les complexités de l’amour filial. Donner la vie, (se)
donner la mort, est-ce bien cela, faire corps avec l’amour du vivant ? La
poésie de Diane Régimbald offre une traversée singulière dans les espaces de
mémoire où se nouent des récits de femmes et leur soif de liberté à la
rencontre plurielle d’elles-mêmes.
Parutions d’Échappée belle édition,
collection Ouvre-boîtes (poésie), janvier 2024 :
Luc Marsal, Les
neiges éternelles (46 p., 10 €)
Luc Marsal traverse la vie comme on remonte un fleuve. À
chaque pas, il observe, s’émeut, saisit l’instant et dépose des mots, fragments
universels, qui scintillent au grand jour : ses « neiges
éternelles ». Des blessures de l’enfance jusqu’à la volonté
farouche de vivre malgré les vents contraires, le poète trouve dans la poésie
un exutoire pour sublimer et partager ce qui fait pour lui le sel de la vie.
Joëlle Richard, Perdre
des plumes. Partir Les retrouver (67 p., 10 €)
…Pourquoi retient-on certains événements et pas d’autres ?
Comment les lieux façonnent-ils nos personnalités ? Entre identité,
déracinement et temporalités qui s’entrechoquent, les spectres s’invitent, le
besoin de raconter se fait impérieux. Mais les images zombies qui s’imposent
n’ont pas de rouge à lèvres, elles ne se sont pas faites belles pour qu’on les
couche sur le papier... Loin de proposer une image d’Épinal de la Suisse, Perdre des plumes – partir – les retrouver convoque nos disparues, nos extrêmes, nos passions,
entre joie intense et noir profond, et s’appuie sur le particulier pour tendre
à l’universel, vers quelque chose qui ressemble fichtrement à la vie.
Parutions des éditions Nouveaux délits,
janvier 2024 :
Josette
Soulas Moyes, Des ombres et des anges
Pierre Melendez, Soliflore 136
Isabelle Grosse, Soliflore 135
Louise Brun, Soliflore 134
Philippe Minot, Soliflore 133
Parutions des éditions L’Harmattan, poésie, janvier
2024 :
Philippe Sabourdy, Volonté
dans le noir enlisée.
Le livre de deuil (70 p., 11 €)
Ce livre de deuil comporte de nombreux échos : entre des sonorités au sein d’un même vers, entre des mots dans plusieurs poèmes, mais aussi dans la structure même du recueil. En effet, les deux parties portant le titre Cartes postales se répondent comme sous l’action d’un miroir, de même que les deux parties intitulées Le cancer. Le livre expose le cheminement intérieur d’un homme ayant perdu un être cher, et les conclusions douloureuses qui viennent peser sur lui qui est encore en vie, sur lui qui est resté en arrière, transi de peine, au centre d’une absence que rien ne vient combler. Le titre du livre s’applique donc à la fois à l’auteur et à son sujet.
Jean-Yves Lenoir, Un
temps de grammaire (collection Accent tonique, 78 p., 12
€)
Il fait « un temps de
grammaire », disait L’Instituteur. Les
nuages venaient de l’Atlantique, s’amoncelaient au-dessus des campagnes, formant des grappes qui
ressemblaient aux baies de sureau que l’on voit à l’été, à l’automne, s’attacher aux
tiges rouges des arbres et s’égrener, se défaire, s’attacher encore.
« Un temps de grammaire » était le signe qu’il fallait regagner le logis, s’installer sous la
lampe du bureau et se mettre au travail. Lire, écrire, jouer au
prestidigitateur devant les feuillets de son cahier. Trente poèmes
en prose, au fil desquels l’auteur parcourt les campagnes, les halliers, les
bois, et la Loire, le grand fleuve, tandis qu’il nous livre les éclats de ses
amours, la douceur de ses prières, son émerveillement devant son village,
devant la nature. Ainsi chante constamment une mélodie élégante, celle des
syllabes, des mots, de la grammaire : la langue française.
Dominique
Zins, Dévoilement. Suivi de Ce qu’ignore le scribe (90 p., 13 €)
Dévoilement
…Quand l’homme-machine l’emportera sur l’être
de chair
Quand les oracles de la
toute-Prévoyance auront ordonné en tout point le cours apparent des choses
Quand le choix sera de s’abêtir
pour oublier la servitude
de s’auto-détruire pour échapper à
la soumission
d’entrer en dissidence, de lutter
sans espoir ou de mourir,
Quand la vie semblera privée de
sens,
alors sera venu le temps de la
libération…
Ce qu’ignore le scribe
« Donner corps au mot qui gît là, exténué par trop d’usage, dessinant sur son onde des figures inconnues », telle est la quête du scribe, tout occupé à rechercher la part manquante dans le fût d’alcool vieilli ou dans le kaléidoscope d’impressions, de sensations, d’images du quotidien. »
Mohamed Benzemrane, L’Islam
des troubadours. Les origines
arabo-musulmanes de l’amour courtois - XIe-XIIe siècles (352 p., 38 €)
Ce livre retrace l’épopée créatrice
des rencontres entre l’Orient et l’Occident à l’âge des troubadours et inaugure
une réflexion fondamentale sur cet héritage oublié.
Marilyne
Bertoncini et Ghislaine Lejard, À fleur de bitume. Itinéraires urbains. Poèmes (avec des
photographies de Marilyne Bertoncini). Lieux-dits
éditions, 1er trimestre 2024 (20 €).
« Sous
l’œil intrigué d’un oiseau qui se tait, deux voix errantes, à travers les rues
d’une ville sans nom, accordent ici leur rêverie et leur chant. Deux voix de
sœurs très proches, en quête de lumière. » (Extrait de la préface de
Jacques Robinet)
Frédéric Dieu, Car le jour touche à son terme. Éditions Corlevour, décembre 2023 (80 p., 15 €)
Car le jour touche à son terme est composé de treize textes
répartis en trois mouvements qui font entendre le souffle et partager la
foulée, tantôt courts tantôt amples, de ces êtres que poursuivent l’abandon et
sa violence. Ils s’accrochent aux terres anciennes, qu’elles soient héritées ou
confisquées (c’est l’arrière-pays de la première partie) ; ils empruntent aussi
la voie de leur disparition, qu’elle soit sans issue ou sans retour ; ils
consentent enfin, peut-être, à ce que la lumière ne vienne plus du jour mais de
son terme. Alors peut arriver un soir inespéré, de gratitude et de visitation.
Car le
jour touche à son terme est porté par une écriture attachée à dire l’effondrement
aussi bien que le relèvement, une écriture qui est dépouillement (notamment
dans son lexique) aussi bien que vêtement (notamment dans son ampleur).
Nathalie Swan, Innombrable
en ta lumière. Éditions Corlevour, décembre 2023 (128 p., 16
€)
« La "charge d’âme" en quête du « lieu » où s’incarner est le seul acte qui importe aux humains. Que nous en soyons conscients ou pas, il nous oblige, tant il est vrai que le poème ne parle jamais que d’amour. Il est notre unique séjour, notre orgasme et le creuset de nos tourments. L’identifier au fait de vivre, de créer ou de bâtir c’est reconnaître que l’amour crée l’âme, de même que la terre crée la vie. L’amour est énergie. L’intuition du ressourcement en soi, en Dieu ou dans les molécules du hasard sera toujours pour les hommes la révélation des révélations. D’après nos mythologies relatives à l’âme et l’esprit, c’est du dehors que la vie est provignée. Appréhender ainsi la vie et l’amour est très séduisant, car nous nous offrons la transcendance à peu de frais. Or, rien n’est plus faux. Innombrable en ta lumière de Nathalie Swan nous fait voir le contraire. » (Extrait de la préface de Nimrod).
Anne Barbusse, Recluse. Éditions PVST (Pourquoi viens-tu si tard ?), décembre 2023 (68 p., 12 €)
Ce qu'il reste d'une
bergerie ardéchoise au seuil du nouveau millénaire, dans l'après-confinement du
monde.
Ce que peut représenter
une bergerie pour celle qui, sans famille, est en quête d'un pays natal et
d'une terre essentielle, malgré le saccage écologique et les douleurs.
Christoph Bruneel : Anthologie Ukrainienne. Des voix de la guerre en Ukraine. Éditions Ane Qui Butine, décembre 2023 (196 p., 19 €)
Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, des voix d’écrivain.es se sont levées pour témoigner en mots forts et puissants de cette guerre, qui comme toutes les guerres, est injuste. Les encres qui accompagnent des textes sont poignantes, sincères comme les auteur.es regroupés dans ce recueil. Chaque ligne de ces écrits, chaque trait de ces illustrations sont une résistance à la guerre.
Traversées n° 106, mars 2024
Le dernier numéro de la splendide revue belge Traversées dirigée par Patrice Breno vient de paraître ! Un tour d’horizon rapide – en attendant l’occasion d’une lecture plus attentive – pour signaler entre autres :
- un dossier consistant (inédits, entretiens, témoignages, lectures critiques, biobibliographie détaillée) consacré à l’écrivain Lionel Bourg, qui refuse « la littérature "lisse" » d’un certain conformisme politiquement correct pour afficher son attachement à la « sérénité crispée » – en adoptant la formule de René Char – à savoir dire « l’exaspération » (« souffrance et révolte… ou ruptures avec l’ordre établi ») mais aussi « un amour des êtres et des choses » (pp. 52-53) ;
- beaucoup de poèmes… en vers ou en prose, signés parmi d’autres par : Martin Zeugma, Nadine Travacca, Marie Spitzer, Nathalie Quintin-Riou, Béatrice Pailler, Serge Muscat, Patrice Maltaverne, Gérard Le Goff, Alix Lerman Enriquez, Erick Gaussens, Sonia Elvireanu, Éric Chassefière, Muriel Carminati, Patrick Aveline ;
- un texte en guise d’édito qui finit en poème – car comment dire / agir autrement « dans l’affreux continuum d’atrocités et de nonchalances mélangées auxquelles on est sans cesse confrontés », qu’en continuant de notre côté « à lancer nos bouteilles d’encre à l’amer » – « comment sinon par l’étincelle d’un mot ? » (pp. 263-265).
Et en guise d’illustrations, de superbes photos de Patrick Aveline, Chem Assayag et Erick Gaussens.
Poésie/première n° 87, janvier 2024
Thématique du numéro : « Poésie et
Liberté », on dirait presque un pléonasme – ou au contraire, un paradoxe…
Les facettes de la question, qui s’étalent sur un vaste éventail entre
contraintes formelles et expression d’un engagement face au monde, sont analysées
avec acuité et passion par Gérard Mottet, Monique W. Labidoire, Dominique
Zinenberg, Guillaume de Pracomtal, et rappelées dans l’éditorial-synthèse de
Martine Morillon-Carreau, qui met en évidence du même coup le fil rouge du
numéro. En effet sont ici mises en valeur des écritures poétiques destinées
presque à illustrer ces propos : Aimé Césaire « maillon de la
cadène » et libre poète (article par Martine Morillon-Carreau), Alain
Duault et son poignant poème De la guerre, l’argentin Hector Berenguer
avec sa quête de vérité en poésie (passionnant entretien mené par Pascal Mora,
accompagné d’un poème en version bilingue), Pierre Dhainaut évoquant la
naissance magique du poème et tirant du devenir une poétique (entretien avec
Dominique Zinenberg, suivi de deux poèmes),
Patrick Narval (poèmes) et Marjan (peintures) chantant ensemble Une
enfance en oraison (double entretien avec Jacqueline Persini autour de leur
livre sorti en 2022), ou enfin, In memoriam : Kenneth White
(portrait par Pascal Mora), Jean-François Mathé (par Pierre Perrin), et
Frédéric Tison (par Gérard Mottet et Jean-Louis Bernard, avec des
poèmes-dédicaces de Martine Morillon-Carreau, Pierre Perrin, et Monique w.
Labidoire).
Les articles critiques s’enchaînent avec de belles et
pertinentes lectures de poètes comme Marc Alyn et Patricia Castex-Menier (par
Bernard Fournier), Guillevic et Frédéric Tison (par Rémi Madar). À cela
s’ajoutent de nombreuses notes de lecture brèves à la fin du numéro, signées
pour la plupart par les membres du comité de rédaction.
Parmi les plumes publiées dans ce numéro, aux chapitres Moments
poétiques et Poésie plurielle, nous signalons : Bernard
Grasset, William Souny, Sophie Djorkaeff, Paul Bocognani, Christophe
Pineau-Thierry, Isabelle Normand, Philippe Minot, Arnaud Vendès.
Pour une plus ample recension de cette riche édition, voir
l’article de Dominique Zinenberg à la rubrique Lectures-chroniques dans ce
même numéro de notre revue.
Nouveaux Délits n°77, janvier 2024
Nous
signalons avant tout le poignant éditorial de Cathy Garcia Canalès :
« Aucune vie ne ressemble à une autre et la douleur
n’est pas toujours visible, quantifiable, sauf quand elle est si collective
qu’on ne peut plus l’ignorer. Aucune vie ne ressemble à une autre, certaines
sont tellement pleines de ces épreuves qui jettent à terre, rouent de tant de
coups que cela semble n’avoir plus aucun sens. Les épreuves cependant qui nous
tordent, nous forgent de l’intérieur jusqu’à parfois toucher la grâce. Toujours
au bord pourtant de basculer, grâce ou folie, la frontière est si fine.
En ce début d’année où il est de coutume de souhaiter et
s’entre souhaiter, mes pensées vont vers toutes celles et ceux qui souffrent
dans leurs corps, dans leurs têtes, dans leurs vies, dans le corps des êtres
qui leur sont chers. Mes pensées se ruent vers celles et ceux qui vivent dans
la peur, la terreur, l’horreur, celles et ceux qui sont accablé-e-s par les
injustices, celles et ceux qui éprouvent une solitude inhumaine, celles et ceux
qui ont le cœur en miettes, l’âme mutilée, celles et ceux qui sont oubli-é-e-s,
piétiné-e-s, humili-é-e-s, écrasé-e-s, broyé-e-s, perdu-e-s, poussières…
Et je me souhaite — car qui suis-je pour dire à d’autres ce
qui leur est nécessaire ? — je me souhaite, donc, le courage de garder
dignité quoiqu’il arrive et le sens du respect, la volonté d’être juste,
d’accepter ce qui en moi est fragile et blessé, ce qui chemine dans les
ténèbres et la force d’endurer ce qui me tord, me forge, me polit et qui,
peut-être à la longue, finira par me sublimer.
Aucune vie ne ressemble à une autre mais la vie est une seule
et même énergie qui nous traverse, nous anime, qui que nous soyons, où que nous
soyons : humains, animaux, végétaux et même, à leur façon, les pierres de
cette Terre qui n’en peut plus de nous. C’est ce que je ressens au plus profond
de moi. Tout est vibration, tout porte un message alors je voudrais veiller
toujours mieux à celui que moi-même je porte et transmets à travers mes
pensées, mes choix, mes actions, mes mots, mes cellules… Veiller sur les causes
car il est toujours trop tard quand il s’agit de réparer de néfastes
conséquences… J’essaie de ne pas me décourager trop vite ou trop longtemps.
Aucune vie ne ressemble à une autre, que chacune soit belle
et sereine comme un lever de soleil, un chant d’oiseau à la nuit tombée, un vin
d’amour à partager. »
Poésie :
Michel Abécassis,
Alain Flayac, Judith, Alexandre Poncin, Erwan Gourmelen, Marianne Duriez, Oriane Barbey.
Chronique-essai :
Résonance : Kogis, le chemin des pierres qui parlent, Éric
Julien (Actes sud, coll. Voix de la Terre, 2022).
Illustratrice du numéro : Corinne Pluchart
Étienne
Ruhaud, Panorama
I. Articles et entretiens 2005-2021. Éditions Unicité (collection L’éléphant blanc), février
2024
Présentation sur le site de l’éditeur : L’ouvrage
paraîtra sans doute fourre-tout : nul fil directeur, ici, sinon la volonté
d’explorer la littérature contemporaine, parfois au hasard des rencontres, des
coups de cœur. Panorama compile effectivement la totalité des articles, notes
de lecture et entretiens menés avec des auteurs souvent très différents, et
généralement méconnus, de 2005 à 2021. On y trouvera ainsi des critiques de
romans, de pièces de théâtre, d’essais, ou, plus encore, de recueils de poésie,
parent pauvre de la production actuelle, si abondante. Au hasard des pages, le
lecteur fera quelques belles découvertes, entendra la voix, ténue, des oubliés,
des obscurs, se baladera, un peu, dans le passé et dans les rues de Paris...
« Ce
livre d’un ami est une véritable bible de la critique littéraire contemporaine
décomplexée. Deux décennies dans l’œil et dans l’oreille d’un excellent
critique et écrivain au jugement jamais altéré et toujours sûr. Je le lis en
parcourant les articles et les entretiens selon mon humeur et selon ma
curiosité. » Éric Dubois (sur FB)