Une traversée de mots au goût de Noël...

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Quelques douceurs

des membres du Comité
 
en ce temps spécial ! 

 

 

Une image contenant extérieur, arbre, neige, plante

Description générée automatiquement

 

2022 : Anne-Emmanuelle Fournier

 

                                                  

Il y a longtemps que je t'aime

 

 

Je pourrais vivre

Pour l'odeur doucement animale de tes cheveux

Que mon ventre abrita

Avant le temps

 

 

Je pourrais vivre

Pour ton souffle qui soulève

À pas ténus

l'obscurité de la chambre

 

 

Je pourrais vivre

Pour au faîte de la nuit éponger ta sueur

Et baigner ton petit corps en révolte

Dans l'absolution de draps renouvelés

 

 

Je pourrais vivre

Pour m'asseoir dans l'herbe

Et écouter

Le surgissement des saisons

 

 

Je pourrais vivre

Pour ta joie comme une flèche

Au cœur du jour

Festin d'étoiles

Dans ma poitrine

 

 

Je pourrais vivre pour respirer ta peau

Étreindre l'arrondi joyeux de ton corps

Et renaître ainsi

À cet enfant que je fus

 

 

Je pourrais vivre

Pour célébrer ta présence

L'offrande de ton rire, celle de tes larmes

Et ton regard venu du fond diffus de l'univers

Qui n'ignore déjà rien

Des grands mystères

 

 

Je pourrais vivre

Pour ton désir de parole

Plus vibrant

Que toute langue domestiquée

 

 

Je pourrais vivre pour te regarder

Apprivoiser la lumière du matin

La capturer, la relâcher de ta main balbutiante

La voir t'échapper dans un rire

 

 

Je pourrais vivre

Pour ce soir encore offrir ce geste

Poser ma main sur le rêve naissant à ton front

Tandis que la nuit se penche sur nous

 

 

Je pourrais vivre

Pour t'apprendre à souffler sur une aigrette

Tandis que tu m'enseignes

Comment continuer à respirer

lorsqu'une épine troue le cœur du ciel

 

 

Je pourrais vivre

Pour lorsque les heures sont mûres

Aller cueillir ton corps encore tiède

Et attendre que tu reviennes 

De ce lointain pays de sommeil

Où je ne peux t'accompagner

 

 

Je pourrais vivre

Pour le silence d'or de l'arbre

Derrière le carreau où s'avance l'automne

Et pour la joie sans fond

De le contempler à ta hauteur

 

 

Je pourrais vivre

Pour à chaque aube assister

À la naissance de ton visage

Affamé du jour qui vient

 

 

Je t'ai aimé

Longtemps avant que le monde ne murmure

La possibilité de ta venue

Je t'aimais déjà

Avant de dire je

Oh enfant

Cet amour est plus grand, plus ancien

Que tout ce que je crois être

 

 

Il y a longtemps que je t'aime

Jamais je ne t'oublierai

 

 

Même lorsque le temps aura dissous

Mon nom sur mes propres lèvres.

 

 

 

 

(extrait du recueil L'offrande aux fantômes,

suivi de  Il y a longtemps que je t'aime,

éditions Unicité, 2022)

 

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Créé le 1 mars 2002