Une traversée de mots au goût de Noël... |
|
Quelques douceurs 2014-2024 : Dominique Zinenberg |
|
Les éclats
des rosaces De l’œil
au cœur Du chœur
au ciel Bourrasque
de l’hiver Sur les
rayons des pierres Dans le
secret du bois Qui
chuchote un poème D’oiseaux
nichés Là-bas à
jamais Les orgues
ont repris Le relais Frisson
dans la nef Agrandie
par les mains Artisanes Par les
regards de fièvre Par les
candélabres De l’âme Le bourdon
a réveillé Les
gargouilles La ville
entière Au faîte
de la flèche Le coq
d’or Sur des
nuages La nuit d’étoiles De vent de
pluie Loin des
épaves Le feu est
devenu Pierre
vibrante Vermeil
des vitraux Bleu
céleste des Chapelles L’humain Le minéral Le végétal La
transparence Tout tinte En
enluminures Délestées
de souillure Même les
chasubles Des
officiants Portent
l’éclat des couleurs Primordiales On dirait
que chaque geste Cinq ans
durant Ne fut
qu’une longue Prière Des anges
au sang clair Traversent
les travées Les
silences ont habité les Lourdes
cloches Elles carillonnent
dans les tours Voyagent
dans le rêve Des
enfants Noël a
trouvé son nid Sa crèche
et ruisselle D’une
neige dorée ©Dominique
Zinenberg 9 Décembre
2024 |
|
Se lèvera-t-il un jour sans cri un jour sans crime une aurore rose sur la neige sur le sapin dont les racines sont baignées du doux baiser d’enfance de la buée d’un sourire pour le cœur Se lèvera-t-il un jour de lumière un jour de joie et de partage ô veillée fraternelle en attente éternelle ©Dominique
Zinenberg |
|
Obscures
clartés ukrainiennes Noël est une approche En spirale Avec flocons et guirlandes * Quand la nuit Quand le brouillard Enclosent la terre Le rêve est lampe Et clarté * Tant de petites filles Aux allumettes Et de petits garçons Gavroche En loques * Noël est une fête Cruelle Dans le froid De l’Ukraine * Flocons d’antan Neiges d’antan Dans le froid D’aujourd’hui * La trace de l’Avent Est larme et cal Des pauvres * Noël est une approche En spirale Mêlant Sanglots et sourires * Dans Kiev enténébrée Les yeux ardents Sont le nouveau Noël * Ils déploient Cet amour infini À même Les tranchées * Les ruines, les débris Les ténèbres La voie ukrainienne De lumière * Dans le froid de l’Ukraine Dans la nuit de l’Ukraine Une étoile est caresse * Comment distinguer Les malheurs ? Ils se rejoignent Par le froid, Par la faim * Ici sur les trottoirs Là-bas dans les décombres Des fondrières Pour Noël * Qui ne craint Que les orangers Les orangers de lumière Ne soient plus Atteignables * Noël est une approche En spirale Ne séparant plus Le fiel du miel * La lampe sera rêve Au sein de la nuit Au cœur du brouillard * Marioupol Odessa Kiev Kharkiv Lviv Zaporijia Donetsk Villes d’Ukraine Dévastées Noël enténébré Rutile d’une Obscure clarté * Vos noms Sont écorchés Par les détonations, les supplices Les éclats de sang Les viols, les tortures Les mutilations Vos noms sont des poèmes Saccagés qui fleuriront à Noël en gerbes de roses et ils seront louanges et caresses * Monte un chant pur D’enfant Dans la nuit étoilée Un chant en ukrainien Qui se répand Comme un baume De joie * Noël est une approche En spirale Avec son candélabre De psaumes Éclairant à jamais La nuit. ©Dominique
Zinenberg Décembre
2022 |
|
Les avents, Les aveux Et les vœux Que c’est beau !
Que c’est beau ! Que c’est beau ! La messe de minuit La crèche comme un nid Noël et jour de l’an Que c’est beau !
Que c’est beau ! La neige, la luge, le
ski Le champagne et les
ors des festins Que c’est beau ! Le foie gras (en
question) Les fagots dans le
poêle Le sapin (en question)
Les cadeaux, les
cadeaux Que c’est beau !
Que c’est beau ! Traditions en ton nom Combien de détritus Pour faire crever plus
vite Les océans ! Que c’est beau ! Et tous ces gens
dehors Dans le froid Étrangers, désolés,
rejetés Indigents, esseulés à même le sol gelé Que c’est beau !
Que c’est beau ! Que c’est beau ! *** À l’approche de Noël Les arbres sont vêtus De brumes et de nuages Leurs branches noires Sont en prière. À l’approche de Noël Les boules de gui Se voient de loin Dans la campagne Ils ont encore grossi Cette année. À l’approche de Noël Les nefs sont des
crèches Sentant la paille, le
lait D’ânesse et le talc Des rêves. À l’approche de Noël La pauvreté se revêt
de grelots Scintillants, de rides
nouvelles, De cristaux blancs. Ce sont diamants pour
mieux mourir À l’approche de Noël. *** Qui a dessiné Au fusain Sur fond gris perle Les arbres nus De l’hiver ? On croirait de gros
nids Ces boules de gui Trognes des paysages, De lourds corbeaux Fendent les airs Les prés ont goût de
cendres Les eaux sont grises Un cri Nous précipite Dans l’abîme. Qui a chassé les
étoiles Pour les villes
éclairées La lune se retire, Mélancolique. Un enfant recueille Un jouet cassé Sa joie illumine La tente humide. La petite fille Aux allumettes Est de retour. ©Dominique Zinenberg, le 15 décembre 2021 |
|
Décorer le sapin imaginaire L’enguirlander de
légendes Le faire scintiller de
mots inouïs L’enraciner dans le
dictionnaire encyclopédique De l’amour Le parer des boules
translucides de la connaissance Respirer les effluves
de sa poésie La grande forêt de ses
ancêtres La clairière de son
essor Et lui accorder la
grâce De la musique
exponentielle, Du trait épuré du
peintre Et du grelot du rire
des enfants. Du brouillard à la neige De la forêt à l’âtre De l’humus au cœur De la sève au sang ô sapin, cette joie que tu
donnes est d’un vert si vaste qu’il traverse le
temps et accompagne toutes les âmes qui s’en sont allées cette année, les âmes tant aimées qui sont neige et brouillard désormais. Décembre attend Sa neige heureuse Décembre espère Son sapin bleu Des lumières
clignotent Et des enfants
gigotent Le vent soulève les
jupes Aucun marché de dupes Juste un cerf dans les
lointains Brame un désir
époustouflant La cheminée respire La luge est de sortie Et les arbres sont
noirs Décembre est un chœur À crampons À prendre À l’unisson. ©Dominique Zinenberg |
|
La hotte vide du Père Noël Le père Noël sourit. Il venait juste de jeter un coup d'œil sur la
liste qu'il avait établie avec soin avant de se mettre en route et il avait
constaté avec satisfaction et soulagement qu'il ne restait plus désormais
qu'un village à pourvoir en cadeaux : la dernière escale, après quoi il
pourrait se reposer.
Comment était-elle venue jusque-là ? Nul jamais ne le sut ; mais elle
ne s'était pas trompée de maison et c'était bien celle où avait grandi le
Père Noël qu'elle avait ranimée et lavée...
|
|
Damier de nuit et
de neige. Le réverbère, tout près, diffuse un halo de lumière sur le jardin.
Traces de pas, de pattes de chats et l'arbre frêle se détache, noir, sur
l'espace blanc figé dans le silence et le froid.
Dehors, le vent lève la neige qui reste suspendue, un instant, comme
du sucre glace sur un gâteau imaginaire. La neige ne s'est pas arrêtée. Elle est devenue si pressante, si
tourbillonnante, si folle que Tom est obligé de s'asseoir sur son fauteuil en
rotin pour ne pas être pris de vertige. Maintenant ils terminent leur bonhomme de neige. En guise de nez, le
ballon rouge, comme un nez de clown ; autour du cou la belle écharpe irisée,
de l'écorce de chêne pour les yeux, une branche noire pour que le bonhomme
ait l'air de se tenir à l'aide d'une canne. Annabelle défait sa chevelure
pour offrir une bouche rouge formée par son chouchou.
|
|
Accueil ~ Comité Francopolis ~ Sites Partenaires ~ La charte ~ Contacts |
Créé le 1er mars 2002