Une traversée de mots au goût de Noël...

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Quelques douceurs

des membres du Comité
 
en ce temps spécial ! 

 

 

Une image contenant extérieur, arbre, neige, plante

Description générée automatiquement

 

2022-2024 : Éric Chassefière

 

2024

 

Toit d’une légère pluie

tout un matin d’attente

puis tu apprends qu’il neige

sur l’écran le chat joue avec les flocons.

 

Mais ici c’est la pénombre

les masques malgaches qui nous regardent

l’ombre de la main faite page

l’encre qui a couleur d’ombre

 

en sorte qu’on écrit ombre sur ombre

sans rien voir des lettres formées

Le poème n’apparaît que plus tard

ou n’apparaît pas.

 

Peut-être que c’est la neige qui écrit

On n’entend pas la neige

tomber au-delà de la nuit

Tous rideaux tirés on joue Debussy pour mieux aimer.

 

*

 

On marche sous cette neige

qui virevolte sans presque toucher terre

on s’y allège du poids des jours

son fin rideau c’est à peine s’il nous effleure.

 

Si ce n’était le froid mordant

on prend plaisir à se laisser porter

par ce flux léger qui nous enveloppe.

La neige qui tombe en même temps éloigne et rapproche

 

elle peint les rues de sombre

de ses fines graphies blanches

On se croise de plus près dans cette pénombre

on partage mieux l’intimité de l’instant.

 

C’est ainsi que nous dirigeons nos pas

vers la salle où nous entendrons Schumann

Dichterliebe Frauenliebe und Leben

tandis que virevolte le silence de la neige.

 

©Éric Chassefière, décembre 2024

 

2023

 

Calme musique de noël
sur la place du grand théâtre
où s’asseoir sur un banc de pierre
sous le ciel du fronton à colonnades
et écouter passer sa vie

flambent le parterre de fleurs rouges
l’ocre profond des vieux murs
les bouquets d’aiguilles des arbres
le rapide dessin des ombres d’oiseaux
le soleil sur les visages de ceux qui s’aiment

nostalgie du chant qu’accompagne la guitare
élevant doucement la douleur au bleu du ciel
à la pensée de l’oiseau
aux frises des hauts murs caressés de lumière
musique profonde qu’il faut entendre avec la voix

 

Poème extrait du recueil Palermo (Rafael de Surtis 2023), écrit par une fin d'après-midi aux alentours de Noël sur la place Giuseppe Verdi de Palerme, devant le théâtre Massimo.

2022

 

Nuit de Noël entre les murs

entre les images sur les murs

entre les souvenirs

les visages creusés d’absence

 

nuit à écouter ton silence

cette voix en moi qu’est ton silence

entendre la peau sous la voix

tracer cercle d’une solitude

 

au matin c’est la pluie

le pas lent sur les lattes

l’errance intérieure

les chemins à refermer

 

fenêtre ouverte sur la nuit

on écoute la pluie

des mouettes chantent dessous

il suffit d’arrondir la main pour entendre

 

 

***

 

Écrire dans cette absence

cette profondeur légère de la page

les mots les garder proches de la main

ne pas écrire plus loin que le geste de tracer

 

écrire comme le vieux chat claudiquant

cerne de son pas lent

le silence de ses journées

tourner autour de son silence chercher le plein

 

nous deux jour après jour

ce noël passé dans la solitude

cette nécessité impérieuse d’écrire

inscrire la voix

 

doucement se parler par le silence

par les mots retenus de l’indicible amour

écrire doucement l’autre

la pensée de l’autre en nous

 

(extraits de La part d’aimer, édition Rafael de Surtis, 2022)

 

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Créé le 1 mars 2002