Une traversée de mots au goût de Noël... |
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Quelques douceurs 2024 : Michel Turiel |
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Souvenir des Vosges La neige que tasse chacun de ses pas répond par un curieux grognement
à son cœur. Il cogne fort son cœur, dans sa poitrine. Surtout ne pas traîner, surtout ne pas glisser car la nuit dans la
vallée approche en silence. - Qu’il est donc rigolo avec son fagot plus gros que lui et son bonnet rouge à pompon et son chien noir à la queue en trompette ! L’homme bénit le fardeau qui lui brise l’épaule. Amélie sera contente.
Il la voit devant l’âtre, humble et déterminée, sauvant les dernières braises
sous la cendre. Quand il arrivera, le feu vif jaillira de nouveau et montera
vers le ciel la fumée du foyer. - A gauche il y a un joli petit village, après un petit pont. A droite il y a la forêt et ses sapins verts. Au fond il y a les montagnes blanches et grises… Il n’en finit pas, ce chemin… Heureusement Jeannot a sa lourde cape de drap et son bonnet de laine. Amélie a bien garni de bonne paille ses galoches de bon cuir. Vents qui mordent, grésil qui mitraille, vous avez beau souffler,
Flambeau lui ouvrant la voie, le montagnard garde le pas. - C’est joli, ces flocons. Youpi, encore, encore ! Ils volent en belles spirales avant de retomber sur le clocher, sur
les sapins. Le bonhomme et son fagot sont tout enfarinés, le chien aussi,
Youpi ! Jeannot ne faiblit pas. La tourmente est passée, il poursuit son
chemin dans la poudreuse et les congères. Il voit maintenant la Place et son vieil orme qui lève vers le ciel
ses bras maigres et nus et le clocher, tout blanc, haut jusqu’au firmament. Peut-être entrevoit-il, au-delà de la coupole de cristal deux petits
yeux, Deux petits yeux que gagne le sommeil… De sa main, doucement, l’enfant secoue encore Le joli globe transparent Et les derniers flocons bien sages maintenant Bercent son rêve qui voltige. © Michel Turiel |
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Créé le 1er mars 2002