Ce n’est pas la destination mais
la route qui compte !
(Proverbe gitan)

(d’après Levure littéraire)           

L’or dans les yeux des gitans ne brille ni ne tinte; il remplace le soleil de la magie. L’abeille, comme messager du ciel, quand elle récolte le miel du regard d’une fleur, ne secoue pas ses pétales, elle les rend plus féminines.

Un œil lave l’autre et ensemble, ils lavent le visage. Une fois propre, le visage montre son âge, comme s’il montrait une rivière traversant une forêt épaisse. Les yeux illuminent les vagues du temps. Qui a honte de son « je »(u) vagabond, a honte du vent et de la pluie, et du chemin qui mène à l’enfance.

Une fois traversé le JEU, qu’importe le joueur… Deux, c’est beaucoup, un – jamais assez !

Une histoire ? Une porte arrachée ? Un pas qui court encore… Cent joies, cent caractères…, l’enfant nous rend jeunes…

Chanceux est l’être qui descend d’une belle gitane… Et inversement ? La main pour raconter les secrets des oiseaux de passage… Les doigts sentent les ailes du lointain.

JOUE, cache-toi, montre-toi, cache-toi, cours, va-t-en, cache-moi, montre-moi, cours, reste mais parle en au moins, ne reste pas immobile, l’aventure a besoin de ton JE(u). Chante ta tristesse et va là où la larme danse avec ton ombre…

Jamais ici, toujours maintenant… Mes cheveux, tels un proverbe tsigane…

J’ai mangé la lune, tellement j’ai eu faim… Et alors ? & Connaissez-vous celle qui se blottit contre mon JE(u)?

Nous sommes comme Vous mais tout à fait différentes. Nous maîtrisons l’inconnu avec la peur d’avoir ce courage fou… Je suis petite, je serai grande, je serai adulte, je serai vieille, je serai seulement mon nom, après… Mon nom sera aussi le tien et le leur. Un verre de lait chaud et sucré, dans lequel quelqu’un mettra, un jour, une goutte d’eau amère…

 

Ils nous ont mis à dessiner des fleurs pour la journée de toutes nos mères…
Nous n’avons pas fait cela.
Avec nos mains et une paire de ciseaux, nous avons plutôt coupé un bouquet d’idées de champ fleuri…
Les grands nous ont soufflé : « COLLAGE »… C’est-à-dire ? Un mot qu’il fallait photographier avec nous.

Photos : Dumitru Ungureanu - Son blogspot  romancier, critique musical, publiciste et artiste photographe roumain. Né le 4 mars 1956, dans le village de Cacova (département de Dâmbovita), Roumanie. Après le collège dans sa commune natale, il ira étudier dans un lycée de Bucarest...et plus ici. Textes : Rodica Draghincescu - Son site Levure littéraire poète, romancère, essayiste roumaine. Elle est devenue conseillère littéraire auprès de plusieurs institutions de culture depuis qu'elle habite en France. Venez découvrir la poète et sa poésie à notre Salon de lecture. Portraits de Jeunes Gitanes Revue Francopolis novembre 2012 recherche Dana Shishmanian

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Créé le 1 mars 2002

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