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ARCHIVES : CRÉAPHONIE

Sabine Peglion - Marie-Claude Rousseau - Sylvie Grégoire... et plus



  COLETTE KLEIN

 poèmes...
« Je cueille les mots qui tombent de l’obscur »

&
 tableaux
« A force de cris, contenir la luminosité des mains »


Voyage dans le temps (huile sur toile,1996)


[Les miroirs]

Il ne sert à rien de briser les miroirs : les doubles depuis toujours paressent dans la chambre des agonisants, entre la fenêtre et le gouffre, acculés ou cloués, mannequins d’étoffe noire qui grimacent sans que la nuit puisse les porter au-delà de l’aurore.

Mais abandonner tout désir, dans l’attente du vivre, ne résout pas l’énigme.

Une feuille de lierre posée sur leur front les désigne pour victimes.

Ils disent que la vie est ailleurs et même, ils l’écrivent, sur de petits papiers blancs qu’ils accrochent aux arbres. Mais les cimetières bruissent de mots inaudibles qui s’effacent, mesure après mesure, sous la lampe des morts.

Mémoire tuméfiée
(Ed. EDITINTER, 2013)




Sélénites (huile sur toile,1984)



[La caresse]

La caresse,
c’est un peu de vie qui tremble
à la lisière de l’être
et qui dénoue le silence …
l’automne sans les regrets,
une lumière
qui chuchote à l’oreille du temps
    que les nuages comme les horloges
    ne servent qu’à la brise
    et aux voleurs de parfums.

                                             C’est la terre qui marche sous nos pas
                                                                                        (inédit)

 
 
Magnétisme (huile sur toile, 2016)


[D’île en île]

D’île en île, approcher de l’horizon et pourvoir au désir
qui gagne les corps atteints de nudité sous la pluie.

A force de cris, contenir la luminosité des mains
et la porter
comme une étoffe
qu’on froisserait
sans prendre garde au ricanement de l’ange
retranché dans un deuil impossible.

C’est la terre qui marche sous nos pas
(inédit)



Sorcellerie (huile sur toile, 2016)



[Haletante, L]

Haletante, L,
s’accroche à l’étoffe qui se plisse contre ses reins.

Sa guêpière de dentelle frotte contre la toison de l’autre, moite et tout imprégnée d’arômes.

Et l’éclat qui les déchire d’un coup, comme la foudre, les épuise, les reconduit sur la rive, tout au bord du lit.


Les tentations de L
(Ed. Alain-Lucien BENOIT, 2009)



Consolation (huile sur toile, 2015)



[Apprenti du désastre]

Apprenti du désastre,
je compte les jours qui me séparent de ton ombre.
Je cueille les mots qui tombent de l’obscur,

Je suis le médium qui veille sur toi
et qui s’immisce entre le mur et la lumière,
à l’écoute du sang
qui me délivrera.

C’est la terre qui marche sous nos pas
(inédit)




Le dernier cercle (huile sur toile 2016)


[De petits pavés]

De petits pavés entre les herbes marquent le chemin qui conduit à la douceur, à la félicité de l’être soudainement saisi par l’évidence du monde.

De petits pavés de neige et de pierre, qui prennent, sous les pas, l’empreinte du réel.

Les Jardins de l’invisible
(Ed. Alain-Lucien BENOIT, 2002)



Radiographie du visible  (huile sur toile 1996)


[Il sera dit]

Il sera dit que la nuit
donnait un sens
à nos marches dans le désert.

Mais je suis née entre les herbes,
sous les cendres,
avec la guerre dans le sang.

Et mon sang
ne servira
qu’au silence
amadoué
par le rêve,

et toutes les fleurs qui renaîtront
de la terre gelée
diront aussi l’incohérence
de la traversée.

C’est la terre qui marche sous nos pas
(inédit)



Traversée de la mémoire ( huile sur toile, 1997)

Colette KLEIN
nous dévoile ainsi sa double nature de poète et de peintre


(Photo prise par Gérard Cléry le 14 mars 2011
lors d'une animation autour de Concerto pour marées et silence, revue
)

(« …j’ai commencé par l’écriture. Lorsque j’ai abordé la peinture, cela m’a paru d’emblée le complément indispensable de mon œuvre, le second versant d’une même quête. L’écriture fait appel à l’esprit, tandis que la peinture, plus physique, exige un engagement charnel, des vibrations qui utilisent les couleurs pour atteindre à l’idéal, qui aident à naître au monde dans la totalité de son corps »
(extrait reproduit d’après le catalogue de sa dernière exposition de peinture à la Galerie du CROUS de Paris en mars 2016, intitulée Radiographie du visible).

Colette Klein est l’auteure à ce jour de quinze recueils de poèmes (dont elle nous offre ici quelques extraits du dernier, encore inédit), de nouvelles et récits, de pièces de théâtre. Elle est publiée dans de nombreuses Revues et Anthologies (une bibliographie complète à jour peut être consultée sur son site )

 En tant que peintre, elle a exposé des dizaines de fois dans des salons, galeries, théâtres, librairies, cafés, restaurants (voir la liste sur son site )
Enfin, elle a également à son actif une riche carrière de comédienne

Son œuvre plastique évoque, comme sa poésie, un univers onirique mais qui n’est peut-être qu’une autre « empreinte du réel »… Citons une lecture révélatrice de ses peintures : « L’univers est transparent, dit-on, vers le futur. Il surgit, ici, de rapides processus fusionnels et dénonce, par des effets concentrés, sa cosmologie lyrique, presque expiatoire. Ce feu éruptif, paroxysmal, semble conduire une migration d’âmes dont l’origine se dessaisirait. »
(Raymond BEYELER, membre du comité de rédaction de la revue Phréatique, pour l’exposition à la galerie Pierre-Michel D. de 1996).

Elle est par ailleurs présidente de l'association Arts et Jalons,
Secrétaire générale et trésorière du Cercle Aliénor d'Esthétique et de Poésie, membre de la Société des Gens de Lettres, et créatrice de la revue annuelle « Concerto pour marées et silence, revue », signalée dans la page-Annonces de Francopolis (septembre 2015).

La récente parution de son livre-document intitulé La guerre, et après… est signalée dans la page-Annonces Francopolis (mai 2016)

C’est avec joie que nous tenons à la faire connaître à nos lecteurs par ce groupage de poèmes et de peintures.

      Créaphonie mai 2016                   
recherche Dana Shishmanian             
 

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Créé le 1 mars 2002


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