Franceleine Debellefontaine -
sculpteur intuitiste
Il y a
bien des années que Franceleine Debellefontaine sert de son beau talent
l’art de la sculpture, que personnellement je place en premier dans la
hiérarchie créative, car ce bel art implique depuis son origine, une
discipline implacable et une rare maîtrise, où le créateur, l’artiste,
rejoint inévitablement l’artisan d’art, le compagnon qui domine et prolonge
son métier par l’intelligence de la main.
Initialement
Franceleine Debellefontaine s’orienta vers le bois où elle trouvait une
certaine noblesse, où elle pouvait surtout se situer en taille directe,
technique qui semble beaucoup mieux lui convenir que le modelage. Sans
doute peut-elle avec le bois mieux exprimer les volumes souples, les
arrondis variés, la nécessité intérieure d’une esthétique féminisée.
À ce
titre puisque tout est succession d’influence au cours de son évolution son
regard porta sur des maîtres tels que, Constantin Brâncusi,
Henry Moore, Ossip Zadkine, Étienne Martin, Jean Zorko, Nicolas Alquin,
etc.
Pour
aimer le bois Franceleine Debellefontaine ne s’y installe pas
nécessairement et ce sera dans son sillage une la succession d’un
tourbillon d’œuvres variées par la technique, le fond, la forme, mais
également par les matières utilisées. C’est ainsi que nous croisons sur
notre chemin des travaux, en marbre, albâtre, pierres diverses, terre et
par extension en bronze, ce noble métier de fondeur que la mythologie place
aux portes de l’enfer et dont Auguste Rodin dédia une de ses réalisations
les plus importantes, mais pérennisant les œuvres en les enjolivant. Grand
dilemme de tous les grands sculpteurs : « Déposer sur l’œuvre
un voile de pérennité. »
Son site : https://www.franceleine.com/
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Barnabé Laye – le poète.
Barnabé
Laye a un parcours littéraire particulièrement intéressant, publiant ses
premiers romans chez Seghers / Robert Lafond et ayant la chance d’être reçu
par le grand poète-président Léopold Sédar Senghor qui pressentait en
lui un écrivain et poète très prometteur pour l’âme et l’esprit de la jeune
Afrique. Depuis, bien d’autres ouvrages virent le jour, la prémonition
s’est confirmée et la promesse fût tenue. Ses pairs peuvent s’en
féliciter !
Pour
notre poète Barnabé Laye, la poésie est un acte de vie, elle n’a aucune
signification si elle n’est pas l’expérience d’un engagement absolu. C’est
aussi une forme d’être qui permet à l’homme un accès possible à sa
transformation, à sa mutation vers un humanisme plus profond, plus vrai.
C’est une
poésie qui nous impose un espace de réflexion et de recueillement sur la
fragilité humaine, mais également sur son inconsistance légendaire. Ici je
pense à Kundera et son « Insoutenable légèreté de l’être »
à Malraux avec « La condition humaine » ou encore à
Nietzsche avec « Ecce homo » sans écarter Mahmoud Darwich sur « La trace du papillon. »
Lorsque
Barnabé Laye donne la Parole à son pays, c’est bien de l’Homme et de
l’Homme seul dont il s’agit et qui soulève tant d’interrogation.
En
abordant la poésie de Barnabé Laye, ce que je vous suggère le plus
vivement, ne perdez pas de vue une seconde que notre poète appartient bien,
au plus profond de lui-même, à ces griots ou dyâlis
de l’immense terre africaine qui porte toujours les cicatrices et stigmates
des origines lointaines et insondables de toute l’humanité.
Chez
notre poète l’acte d’écriture est un cri porteur des valeurs
testamentaires !
C’est
l’émouvant Kaddish « El male rahamim »
pour toutes les âmes de l’humanité.
La poésie
selon Barnabé Laye c’est aussi réapprendre l’humilité avec les essences de
l’âme et des passeurs de prophéties.
Son site : https://www.barnabelaye.com/fr/
©Michel Bénard.
Lauréat de
l’Académie française.
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