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ARCHIVES : CRÉAPHONIE

 

Mai-juin 2023

 

Gérard Olivier – poèmes

 

Cerise Alexandra – peintures

 

(*)

 

 

Pourquoi le Poète ?

 

 « ... Qu'il soit d'hier ou d'aujourd'hui, le poète est celui qui n'est aliéné à aucun système, pourtant il clôt celui de la poésie car il sollicite autant qu'il suggère ; c'est à dire qu'il attire et provoque l'attention aussi bien qu'il inspire l'esprit, l'invitant à la réflexion.

Pour que sa raison d'être ne soit pas remise en cause, il précise – à qui veut bien l'écouter – que jamais on ne limitera aux barreaux de la cage, le chant de l'oiseau.

La question reste donc posée, bien qu'elle contienne la réponse.

Pourquoi la poésie ? Parce que le poète ! Pourquoi le poète ?

Parce que la vie... »

 

©Gérard OLIVIER

 

 

*  *  *

 

 

 

Le pays triste


Il est un pays triste

Où l'on dessine sur le mur du soleil

Des injures qui n'ont pas d'ombre.

Pays triste.

Le naturel

Se vêt d'étrange,

La mer 

Se farde de rafales,

Le vent

Se charge de navires

Aux équipages de songe

Et d'oubli ;

Les roses 

Refusent la rosée,

La rosée

Refuse de penser,

 

Et les oiseaux

Pensent pour les ruisseaux

Qui désirent ce que défend la peur.

Pays triste.

Les cendres

Réchauffent les souvenirs glacés,

Et la glace

Craque

Au passage de la mort

Qui verrouille

Les sillons de l'automne…

Pays triste.

 

  


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Divinement diabolique

 

L'ange de l'amour à ma gauche, l'ange de la mort à ma droite, avec ça je suis bien gardé !

En face de moi le présent, le passé et l'avenir judicieusement rassemblés dans l'immuable et unique œil de Dieu ; œil terrible sans cil ni paupière, qui regarde le Diable tiré par la queue.

...

Et bien Monsieur, tout cela n'est pas sérieux ! Deux choses l'une : ou bien le Diable est divinement malin ou bien Dieu est diabolique !

 

 

 

  

 

Les inconscients

 

Ils ont fait pleurer les oiseaux,

Ils ont dévêtu la planète

Pour l'habiller d'une aigre fête,

De duvet mort et triste peau.

...

Il n'y a plus de jours nouveaux,

Beaux souvenirs que l'on regrette,

Ils ont fait pleurer les oiseaux,

Ils ont dévêtu la planète.

...

Il ne subsiste qu'un roseau

Témoin d'une forêt déserte,

Qui pleure et baisse la tête

Car dans l'eau douce des ruisseaux,

Ils ont fait pleurer les oiseaux.

 

 

 

 

 

Blessure

 

Pour une science divine 

Dont les hommes seraient le fond,

Dans un brouillard des plus profonds 

Depuis le temps où je chemine,

Il est des étoiles qui sont

Plus que tout ce que l'on devine,

Et si leurs rêves se confinent,

Et si leur âme se morfond,

En voyant l'horrible morsure

Que le temps fait qu'envenimer :

Ah ! Je suis bien cette blessure

D'où saigne la douleur d'aimer.

Les heures vont comme elles vont,

Chacune étant une orpheline.

Allant par-delà les collines

Elles s'en vont, elles s'en vont

Semblables aux jours qui déclinent

Quand le soleil à l'horizon

Des soirs emportent le poison

De ce bonheur que j'imagine ;

Alors se fait la déchirure

Qu'il m'est interdit de nommer :

Ah ! Je suis bien cette blessure

D'où saigne la douleur d'aimer.

Pareil au temps que l'on dessine

J'en ai tant vu qui de leur nom

Griffaient le bronze des canons

Tachaient de sang d'autres poitrines.

J'en ai tant vu dans l'abandon,

Sous le poids d'une discipline

Lorsque la misère assassine

Ceux qui de leur Foi, font le don ;

J'en ai tant vu de ces injures

Qui ne tenaient à rien rimer :

Ah ! Je suis bien cette blessure

D'où saigne à la douleur d'aimer

….

La colère enfante des sons

Et le silence sa routine,

L'une à du sang dans la rétine

Et l'autre songe à des chansons ;

Suivant ainsi une doctrine

Dont il ne tirera leçon

Chacun s'en va vers le frisson 

Qui lui donnera triste mine.

Chacun regarde ses brûlures

Qu'aux quatre vents il a semé :

Ah ! je suis bien cette blessure

D'où saigne la douleur d'aimer.

 

 

 

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Les enfants du malheur d’aimer

 

Ils s'en vont par milliers, en recherchant leur nom,

Ces enfants de la nuit qui n'ont pas de patrie ;

Ils s'en vont par milliers, ces enfants du démon

Que l'homme a dessinés en repos des tueries.

...

Si leurs pieds sont petits pour marcher sur le monde ;

Ils ont un cœur si grand qu'il y fait souvent froid

Et la main de l'ami n'est pas assez profonde

Pour tenir un soleil face à leur désarroi.

...

Ils ont des yeux si beaux que l'on y voit toujours

La réponse aux questions qu'ils ne se posent plus,

Mais leurs chansons n'ont pas, comme au déclin du jour,

Les longs refrains soumis, des musiques vaincues.

...

Entre deux coups de feu et quelques grains de riz,

Leurs petits doigts tendus vers une identité,

Sur le sable poudreux ils déposent leurs cris

Puis s'en vont au hasard, vers la réalité.

...

Ils portent dans leur cœur le secret des étoiles

Qui résulte d'un soir et d'un très court baiser

Pour un peu de tendresse où deux corps se dévoilent

En se parlant d'amour dans un monde brisé.

...

Ils s'en vont par milliers en recherchant leur nom

Ces enfants de la nuit qui n'ont pas de patrie ;

Ils s’en vont par milliers ces enfants du démon

Que l'homme a dessinés en repos des tueries...

 

 

 

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Sous un soleil fourbu

 

Sous un soleil fourbu, je me suis promené

Dans l'immense jardin où fleurissent les rides.

J'y ai vu des vieillards aux corps longs et voûtés

Qui ramassaient les pleurs de leur malheur livide ;

J'y ai vu un enfant – qui bien avant son âge –

Pour faire l'important, le regard se couvrait

De soucis, de tourments, d'orages en voyage

Et marchait comme un vieux vers un grand bol de lait.

Un vieillard attendri s'approcha de l'enfant.

De son front tourmenté une ride tomba.

Il venait d'accrocher en un très court instant

Un sourire à son cœur que le vent emporta…

 

 

 

 

 

Aucun doute

 

L'hiver revient à pas de loup.

Comme chaque année

Sur le muret du verger,

Le rouge gorge chante à gorge déployée ;

Oui, mais pas n'importe comment ! 

Il chante en français 

Et surtout, il ne fait jamais de faute de syntaxe. 

Quel bonheur !

 

 

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La vie et la forge

 

La vie est une forge

Où l'on y voit que du feu.

...

Dès qu'il vient au monde,

Qu'il entre dans cet espace

Incontournable

Qu'est le temps,

L'homme

Est aussitôt pris

Entre

Le marteau

Et 

L'enclume.

...

Dès lors,

S'il tient à survivre, 

Il ne lui reste plus

Qu'à battre le fer

Pendant qu'il est chaud,

Et 

Faire des étincelles...              

 

© Cerise Alexandra - peintures

© Gérard Olivier – poèmes

 

 

(*)

« Gérard Olivier porte un regard éclairé et incisif sur notre société, son verbe est des plus révélateurs, des plus signifiants… une écriture avisée, lucide et raffinée qui se dispense de toute concession. » (Jean-Charles Dorge, Président de la Société des Poètes Français)

Pour faire connaissance avec le poète et écrivain Gérard Olivier et ses dernières publications : visiter son site

Pour les œuvres graphiques de Cerise Alexandra : visiter son site.

 

 

 

Créaphonie : Gérard Olivier – Cerise Alexandra

Francopolis, mai-juin 2023

Recherche Dana Shishmanian

 

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Créé le 1 mars 2002