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ARCHIVES : CRÉAPHONIE

 

Automne 2025

 

 

TANT D’OMBRES À DISSIPER

 

Textes de Léon Bralda

Peintures de Pierre Mialon

 

(*)

 

Une image contenant texte, bougie, capture d’écran, conception

Description générée automatiquement

 

 

 

Une bouteille en terre cuite

est posée sur la table

 

ce n’est qu’un vieil objet

qu’achoppe le silence

tendu en écheveau parmi les souvenirs

 

écho latent

des lendemains de fête

chargée d’histoires goguenardes

et de dictons patois

 


 

(*)

 

Ce n’est que le chant persistant

d’une saison recluse

avec quoi

 

il faudra

à l’heure du désir

 

reformuler le vide qui trône

tout en dessous

du jour

 

 

(*)

 

 

Ne rien attendre 

 

je sais

 

mais ne pas ignorer

qu’en raison du silence

les arbres ont bourgeonné

où chute le marcheur

 

« Poètes, à votre temps ! »

 

fouillez là où la chair a pris racine

où le cri essaime son ferment

de douleur

 

œuvrez pour une vie plus dense

sous la sagaie

de nos mémoires 

 


 

 

(*)

 

 

Ce n’est qu’un peu d’argile

séchée au plein soleil

sur laquelle s’agite

l’ombre pennée du frêne 

 

de l’acacia aussi qui habite le mur

et couvre l’appentis

 

ce n’est qu’un parterre épris

 

du vent qui passe

qui pousse

qui évacue

 

 

 

(*)

 

 

Près des grilles en fer

jouxtant le mur d’enceinte

il y a un bassin où se baignaient

les filles

 

heureuses

ces impressions agrippées

à la rouille 

 

volée de quelques rêves

lorsque des yeux brillants

voyaient par la rayère

le vent dehors caresser

 

les peaux claires

 

 

 

(*)

 

 

C’était un vaste enclos

au large de la pierre

 

bâti de mures et d’ombelles

 

où des enfants passaient

dans la mélancolie graduelle

 

des freintes de l’amour


 

 

 

(*)

 

 

Voyez sous la paupière

la saison se termine 

 

belle image augmentée

de l’éclat d’un visage

 

voyez l’heure est étrange

sous les feuillages

brochée au fil du vent céleste

 

quand allongés dans l’herbe

nous écoutions monter

le somptueux brocard

 

de l’imagination

 

 

 

(*)


 

 

Et cet espace demeurant

dans la promesse du souvenir

 

qui trouve en toi

ce qui en moi s’éclaire

 

je t’aime d’un amour terrestre

un de ceux-là

inébranlable     inachevé

 

je t’aime

avec la force de l’étourneau

migrant pour d’autres cieux

 

nuée de rêves

dans le duvet du monde

 


 

 

(*)

 

 

Ce corps

par qui tu es   

tu deviens

 

tu ressembles 

 

vain cimetière

où passent imprudemment

sourires et marmailles

 

 

hors d’atteinte ce corps

qu’un champ d’étoiles

 

n’habite que pour mourir

 

 

 

(*)

 

 

La nuit me parle du temps reclus

et de ces corps sans chair

qui couraient l’horizon

à l’encontre des rêves

 

me parle d’étranges édifices

et d’ardentes chapelles où bêtes

nidifiaient

 

la nuit

tout corps brûlé

dans l’heure de la pierre

tout feu épais qui dure sur la route

 

toute vie émaciée

jusqu’à l’os

 


 

 

(*)

 

 

Ce sera

pour le blé qui porte en lui

le pain

 

pour le bois émondé

et la motte cassée

pour le soufre

étagé sous d’improbables jours

 

poètes

 

que vous aurez

tant d’ombre à dissiper

 

 

 


 

 

(*)

 

Léon BRALDA

 

Une image contenant Visage humain, personne, plein air, lunettes

Description générée automatiquement

 

Né en 1963 à Béziers, Léon Bralda (allias Lionel Balard) vit et travaille à Clermont-Ferrand. Poète et plasticien, il crée les cahiers de l’Entour et les Éditions des Passerelles, livrets associant poètes et plasticiens. Il est également membre actif du collectif de graveurs du Chant de l’Encre et participe au conseil de lecture de la revue ARPA. Il a publié une vingtaine de recueils, principalement aux éditions Alcyone, Henry, Le Petit Pois et Donner à voir

 

Être soi suivi de Paroles à venir, éd. Entour, Clermont-Fd, 2025

Une lente lumière, éd. Henry, Montreux-sur-Mer, 2024

Le feuillage du monde, éd. du Petit Pois, Sérignan, 2023

Au risque de la lumière, éd. Alcyone, Saintes, 2023

Où l’ombre n’était pas, éd. Henry, Boulogne-sur-Mer, 2022

Sous l’écorce du jour, éd. Alcyone, Saintes, 2022

Une nuit sans repos, éd. Poète de l’amitié, Dijon, 2021

Le bruit des nuits, éd. du Petit Pois, Sérignan, 2021

À la tombée des pierres, éd. Les Arts littéraires, Saint-Orens de Gameville, 2020

Le creux des portes, éd. La Licorne, l’Écritoire d’Estieugues-Cours la ville, 2020

À l’aube de la voix, éd. Donner à voir, Le Mans, 2020

Un temps fécond, éd. Henry, Boulogne-sur-Mer, 2019

De silence et de plomb, éd. Alcyone, Saintes, 2018

À l’insu de nos lèvres, éd. Polder, Chalon sur Saône, 2018

La voix levée, éd. Alcyone, Saintes, 2017

Les hautes tours, éd. du Petit Pois, Sérignan, 2016

 

*

 

PIERRE MIALON

 

Une image contenant personne, Visage humain, regarder, habits

Description générée automatiquement

 

Membre actif du collectif de graveurs « Le Chant de L’Encre » à Clermont-Ferrand, Pierre MIALON est un artiste dont la pratique est essentiellement tournée vers la gravure à l’eau-Forte, le dessin et la peinture à l’huile.

Il participe à de nombreuses éditions d’Art, notamment pour les Cahiers des Passerelles, les Carnets de l’Entour et les publications du Chant de l’Encre.

 

Expositions (2012 à 2024)

- Exposition « Hommage à Hokusaï »- AMAC- Chamalières

- Exposition « Bestiaire » - Reginsburg- Allemagne

- Exposition « Chant de l’Encre »-  Centre graphique. Céret (66400)

- Exposition « Leda et le Cygne »- Salle Gaillard. Clermont-Ferrand.

- Exposition "Mort du saltimbanque"- Musée d'art Roger Quilliot Clermont-Ferrand 

- Exposition « Chant de l’Encre » - Maison de la paysannerie- Arronnes

- Exposition de gravures- Musée d'Ussel – Ussel

- Centre culturel de Mirefleurs - Mondial de l'estampe – Billon / Chamalières

- Centre Culturel Camille Claudel - Clermont-Ferrand

 

Editions et publications (2012 à 2024)

- Tant d’ombres à dissiper, Carnet de l’Entour n°71, Texte de Léon Bralda (2025)

- Ce que seuls nous voyons, Cahier des Passerelles n°60- texte de Jean Le Boël (2024)

- Au Diable vauvert, Éditions Chant De l’Encre (2015)

- Lumières de ville, ouvrage collectif avec artistes invités (2014)

- Nuit noire, Carnet de l’Entour n°17- texte de L. Bralda - (2014)

- New Paradis, ouvrage collectif avec artistes polonais (2013)

- Les disparates du Chant de l'encre. Édition d'un portfolio - Hommage à Goya (2012)

 

 

 

Ce dialogue constitue le 71e numéro des Carnets de l’Entour – Collection « Dialogues », vendu au prix de 6 €. S’adresser à Léon Bralda, 3, rue des Foisses, 63170 AUBIERE. Email : bralda.balard@gmail.com.

 

 

 

Créaphonie : Léon Bralda et Pierre Mialon  

Francopolis, automne 2025

Recherche Éric Chassefière

 

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Créé le 1 mars 2002