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Septembre-Octobre
2021 Les
paréidolies de Kathleen Hyden-David. « … les visions
étranges et surprenantes que les arbres et leurs écorces m'ont révélées, en
forêt de Fontainebleau… » Photos et
poèmes (*)
(*) On appelle paréidolie – du grec para-, « à côté de », et eidôlon, « image, apparence (d’où :
« idole ») – « le processus survenant
sous l'effet de stimuli visuels ou auditifs, portant à trouver une forme
familière dans un paysage, un nuage, de la fumée, une tache d'encre, etc.,
une voix humaine dans un bruit, ou des paroles (généralement dans sa langue)
dans une chanson ou un discours, prononcés dans une langue qu'on ne comprend
pas » (selon Wikipedia). Bref, c’est le sensorium des
artistes ! Comme Monsieur Jourdain, on parlait cette « prose »
depuis toujours sans savoir qu’elle portait ce nom… savant ! Encore faut-il avoir les
moyens d’expression en plusieurs « langages » qu’appelle par
définition cette capacité associative et synesthésique qui nous fait voir,
entendre, toucher des formes, sons et signes dans les objets les plus
insignifiants pour le commun des mortels, ou qui tout simplement sont faits
pour servir, non pour exprimer, quand il ne s’agit de créatures ou phénomènes
de la nature… Mais il se trouve justement que, pour l’artiste, ils expriment…
ils parlent… ils chantent… ils portent des visages et des formes vivantes et
intelligentes, et surtout, hautement signifiantes. Kathleen Hyden-David a justement cette capacité à transcrire ce qu’ils
expriment de plusieurs manières : visuellement – par les prises
photographiques dont elle les surprend, de son œil attentif – et
textuellement, dans l’écriture poétique. Le démontre amplement son récent recueil
Écorce, paru en juin 2021, dont sont extraits les « duos »
ci-dessus (éd. France Libris, 91 p., 23 € : commander sur le site Librairie
Fontainebleau ou auprès de l’auteure). Comme le remarque très
pertinemment le préfacier – le poète et écrivain Claude Luezior – il y a ici
une « alchimie subtile (…), spontanée et homogène, comme si les images verbales du poète se
mêlaient tout naturellement à la capacité créatrice d'une lentille attentive
aux choses qui ne se voient guère. Kathleen Hyden-David, dans sa démarche
émerveillée, croque un bestiaire végétal invisible pour certains : sur
d'humbles écorces se révèlent la peau des saisons, un caléidoscope de formes
tout à la fois concrètes et oniriques, un monde secret de confettis et de
déchirures, la tendresse des mousses et la colère des moisissures, l’hallali
d'une clairière et l'attente sacrée d'une salamandre qui attend son heure au
bord du chemin. » Le secret, c’est donc le sens de l’émerveillement. Émerveillons-nous,
à notre tour, en toute reconnaissance pour ces belles découvertes, images et
mots poétiques ! Lire aussi deux belles chroniques à ce recueil : de Nicole
Hardouin sur le site : couleurs-poésie,
et de Jeanne Champel Grenier dans la revue Traversées numéro 8/2021. (D.S.) |
Créaphonie : Kathleen Hyden-David
Francopolis, septembre-octobre 2021
Recherche Dana Shishmanian
Créé le 1 mars 2002