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"Roberto
Juarroz, Tout l’œuvre porte le nom de « Poésie Verticale » qui traduit la verticalité de la transcendance (incodifiable précise-t-il). Il a reçu plusieurs prix de poésie, en Argentine et à l'étranger. En 1992, il a fait partie du "Groupe de réflexion sur la transdisciplinarité auprès de l'Unesco". Son oeuvre a été traduite en une vingtaine de langues étrangères. Il est mort à Buenos Aires le 31 mars 1995. Pour saisir cette vision poétique particulière, il faut avoir à l’esprit une démarche proche de Novalis(1772-1801) pour qui la poésie est l’absolu réel, l’absolu c’est à dire qui existe indépendamment de toutes conditions. Novalis unit le mysticisme à une explication allégorique de la nature. Bien entendu chez Roberto Juarroz il n’y a pas d’approche théologique mais plutôt une démarche que je qualifierai de métaphysique, c’est à dire une approche transpoétique de l’être en tant qu’être placé dans un « infini sans nom » Roberto Juarroz précise que la poésie est « une méditation transcendantale du langage, »une vie non fossilisée ou dé fossilisée du langage » L’Œuvre est un chemin de l’éveil, un questionnement intuitif qui sans cesse se renouvelle sur une réalité cachée, cet indicible qui échappe à l’entendement humain, hors de tous les idéaux, la politique, une poésie qui n’est engagée que dans elle même. Et c’est ainsi dira-t-il « que la vie peut paraître dénuée de sens, inutile,…,le vide entre en nous,….il se forme dans le monde une multitude occulte et silencieuse, sous cet angle l’important , c’est plutôt la qualité du silence auquel la poésie vient répondre » le silence étant l’inconnu en nous(démarche introspective) et hors de nous. "Tout communique
avec quelque chose. Il faut bien comprendre que l’absolu représente chez
Juarroz une vision poétique qui ne dépend pas de la connaissance
humaine mais qui intègre une certaine relativité puisqu’il
y a une interaction des choses entre diverses échelles du regard, tantôt
à l’extérieur (l’univers) tantôt à l’intérieur
(l’être) . Il écrit cette superbe strophe: Alors je préfère écrire qu’il s’agit d’une poésie
du réel absolu c’est à dire une réalité indépendante
de la connaissance humaine mais relative puisque dépendante des lois
de l’univers. En avoir conscience permet d’atteindre une vision dépolluée
, étouffée par le « moi quotidien », une sorte
d’ hyper lucidité qui me touche particulièrement puisqu’il
y a la conscience d’une gravité utile et parfois dérisoire des
choses qui nous entourent. Cohérence chez Roberto Juarroz veut dire un désordre
coordonné dans un tout faisant partie du tout, indéfini, sans
fin ni début et l’être est cet « œil qui voit et qui
ne voit ». Avec Roberto la vision devient cosmique, atemporelle
« le présent est comme l’origine » écrit-il. Il y a un réel désir de pénétrer la
matière par un étouffement du moi « il faut explorer
par une étreinte détachée du corps, les courants sans
image du total abandon » écrira-t-il . Le revers sera également défini mais je le citerai
à la suite du commentaire. On devine aisément qu’il ne s’agit
de l’œil habituel mais de cet œil qui voit autre chose que l’habituel et
les petits tracas quotidiens…. En outre je remarque que cette poésie
est écrite dans un vocabulaire simple comme si Roberto Juarroz avait
pour souci d’éclairer, d’épurer à l’extrême
cette pensée qu’il écoute et pour accomplir cette tâche
il lui faut un langage porteur dans l ‘idée Et un vocabulaire simple
et bien défini le permet car écrit-il « la voix est
l’ombre qui projette la pensée »ou encore « la
voix fait de l’ombre » Pour y parvenir donc, il faut épurer la langue, ne pas se perdre dans des logorrhées verbales confuses et qui desservent le message de l’auteur. Roberto Juarroz a eu cette superbe phrase, une de celles que je préfère « le regard d’un mot est son sens entre les paupières tremblantes d’une perte ». Il semble que le silence soit indissociable du langage, cette part
qui nous échappe est hors de la connaissance humaine. Ils étaient pour
un autre monde
Roberto Juarroz, dans Onzième Poésie
Verticale, éditions Lettres vives, collection Terre de poésie,
page 6.
par Lionel Morello
Mon commentaire au sujet de Poésie
Verticale écrit par Roberto Juarroz disponible aux éditions
Fayard, livre traduit de l’espagnol par Roger Munier .
Quelques
idées sur le langage de la transdisciplinarité par
Roberto Juarroz Parfois il paraît
que nous sommes au centre de la fête,
mais au centre de la fête il n'y a personne, au centre de la fête il y a le vide, mais au centre du vide il y a une autre fête . ** Un essai critique de Martine Broda sur l'oeuvre poétique
du poète argentin Roberto Juarroz
- Une présentation original en tableaux
de sa poésie
- Découvrir quelques extraits
sur le site Notre relation
avec l'Univers -Quinzième
poésie verticale, Roberto Juarroz, poèmes traduits par
Jacques Ancet, éditions José Corti
Placés sous le titre générique
de «Poésie verticale», ceux-ci déclinent une approche
du quotidien qui verse dans l'infini. Quinzième
poésie verticale, par Marc Blanchet
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Créé le 1 mars 2002
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