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Jean-Claude
Tardif , Compagnon du quotidien... A propos d'un recueil de Jean-Claude Tardif, acheté sur le marché de la poésie :"L'homme de peu", aux éditions La Dragonne.
Je vis les écritures comme des rencontres, intimes, délectables inévitablement. J'aime ingérer avec lenteur et jubilation les mots qui trouvent un véritable écho en moi. Peut-être est-ce pour cela que je cherche sans cesse et trouve si peu souvent. Ca demande d'aller à l'encontre de tout ce qu'on s'est laissé apprendre : le temps le mieux vécu est le temps qui passe le plus lentement, celui dont on peut détailler chaque parcelle de seconde comme l'étendue d'une fête, et en évoquer avec émotion, bien plus tard, l'interminable intensité. « Pour retenir le quotidien Compagnon des mots du quotidien, Jean-Claude Tardif nous fait entrer
dans un monde d'une pauvreté presque franciscaine mais enjolivée
d'un livre de Jules Vernes qui donne soudain un autre poids aux paroles
échangées à la vesprée ou d'une pomme, «
qui résiste au couteau »
Une critique ? Peut-être ces quelques textes dont on devine la force du souvenir, l'amertume ou la nostalgie sous l'écorce de références clairement destinées à une seule personne, citée là en dédicace. Et c'est alors comme se sentir jetée hors de l'entendement que l'on partageait sans ombre avec le poète.
« Ecrire Faire jaillir la lame de l'encre,
Ecrire simplement * Dans une seconde partie, le poète nous invite à entrer dans la lumière si particulière de l'Hiver. Véritable psaume allégorique à la lumière, ces textes sont des bornes d'un voyage intérieur qui ne manque pas d'accents sensuels : « par la fenêtre, j'observe ce
sang, nul ne lui prête un regard, un moteur claque, le rouge-gorge s'envole » Empreinte d'une nostalgie, d'un temps d'enfance et d'adolescence caressé avec tout l'amour de sa plume, Jean-Claude Tardif touche ici bien plus à l'universel que dans ses dédicaces de L'homme de peu. Que dire de l'invention de ce carnet ensevelissant les jeunes filles caressées autrefois et qu'on ne feuillette plus que pour vérifier : « que le papier n'a point jauni qu'il conserve une part Magnifique écriture dont on peut à chaque instant sentir le rythme harmonieux, le chant qui s'élève des pages La conclusion est à l'auteur, fidèle à sa vocation d'humilité : « Nous savions confusément que
tout, toujours Nous ne doutons pas que ces recommencements feront naître d'autres lumières entre les pages feuilletées.
* Tardif, né en 1963, vit en Normandie , animateur de la revue "A l'index" et a publié une dizaine de livres |
Créé le 1 mars 2002
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