Poèmes extraits de
Éclats de rêves
Le simplet
Sous les obus, dans un sous-sol caché
Le simplet rêvait d’amour, égaré
Face à lui, une fille au regard interdit
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Un
baiser, sois ma fiancée ; ma vie
La jeune cria, tremblante d’effroi
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Maman,
viens vite, un fou veut de moi
Il parle de bises, d’amour et de noces
Il lave mon honneur comme on lave une rosse
Sa mère accourt, les yeux pleins de colère
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Qui
ose troubler ma fille en cette guerre
Ton fils, oh non, il a perdu la tête
Appelle-le, qu’il quitte cette quête
Mais la mère du simplet, tout sourire béat
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Voyons,
ta fille est belle, quel beau choix
Mon fils l’aime, que veux-tu de plus
Marions-les donc, un bonheur au surplus
La mère de la fille, rouge de fureur
-
Tu
plaisantes, c’est un voleur
Il vole la paix, il vole ma raison
Ton fils n’a d’honneur que dans ses illusions
Dans le sous-sol, les rires éclatèrent
Même les obus semblent se taire
Mais la mère du simplet, obstinée et fière
-
Un
mariage, voyons, apaisera la guerre
Et le temps passe
Le temps s’efface, glissant sans retour
Il emporte nos vies, nos rires, nos jours
La jeunesse s’effrite, tel un songe éteint
Un murmure du vent, qu’on retient en vain
Demain s’avance, silencieux et serein
Un matin qui renaît, un monde incertain
La vie, éclat fragile, étoile suspendue
S’éteint doucement, d’un souffle inattendu
Laissez-moi m’égarer dans ce doux jardin
Où l’air sent la lavande, le jasmin lointain
Où les visages aimés dans l’ombre se dessinent
Immortels et tendres, quand le cœur s’incline
La nuit descend, douce, et d’un voile discret
Une fée me berce de ses cheveux d’argent
Dans le silence, j’entends ses mots apaisants
« le temps
n’emportera que ce qui n’est jamais »
Émotions ravageuses
Ma peau frissonne, chaude et troublée
Sous la caresse de tes mains embrasées
Errantes et sauvages, elles me consument
M’emportent dans une fièvre qui s’allume
Tes doigts m’enchaînent, tremblants de désir
Créent autour de moi un puissant empire
Ta voix, un murmure, éveille chaque frisson
Comme une tentation défiant la raison
Je lutte, tremblante, aux portes de l’abandon
Quand tes lèvres déposent la douce pression
Chaque baiser enflammé me lie et me ravit
Je me perds en toi dans cette nuit infinie
Ton corps contre le mien, je suis emportée
Dans une passion, une alchimie endiablée
Sous ton souffle, je fonds éperdument comblée
Je m’envole, dans cette félicité, je renais
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