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Automne 2024

 

Olivier Dessibourg, L’ours et l’oursin. Fables

(éditions L’Harmattan, mai 2024, 80 p., 12 €)

 

Dans la lecture de Nicole Hardouin 

 

 

 

À l’œuvre on connaît l’artisan.

La Fontaine, Les Frelons et les Mouches à miel

 

Rédiger une fable est une œuvre très ardue, du fait qu’il faut condenser en peu de lignes une histoire où les antagonistes sont clairs et ensuite terminer par une morale résumant l’intrigue en peu de mots.

Olivier Dessibourg réussit parfaitement cela dans ce recueil : L’Ours et l’Oursin.

Ce qui frappe, à première lecture, c’est la richesse du vocabulaire de notre moderne descendant d’Ésope, « une brume d’été, pareille au liseron/ en son costume ouaté, monta aux environs » (Le Mouton et le Nuage), puis la finesse et la drôlerie des personnages : « au cœur d’une prairie, Biquette, sans  vergogne / tout comme une furie, houspillait une cigogne » (La Chèvre et la Cigogne), la description de certains animaux, tel par exemple celle du « Hibou Grand duc … ainsi l’oiseau superbe, dans sa grande allégresse, / dégoisait de son verbe aux accents de noblesse : je suis un hibou grand-duc à longues oreilles à pointes… » et là nous laissons, au lecteur amusé, la suite de la lecture des titres que s’octroie le Hibou Grand-Duc, un vrai régal tellement drôle !

Les morales de chaque fable sont de véritables petits bijoux de par leur finesse, leur véracité, leur modernité : « Affronter les dangers en gardant son courage/ permet de regagner très souvent le rivage » (Le Jaguar et le Piranha).

Toutes les fables reflètent avec humour les traits de caractère des humains, comédie du quotidien, sagesse dans chaque phrase et sourire au coin de la plume et ce, sans concession, mais avec véracité, chaque lecteur va se voir ici et là dans un miroir en esquissant un sourire, un éclat de rire.

Cette lecture est un chemin de vérité, peut-être aussi un chemin de vie : « parfois mieux vaut se taire au lieu de jacasser » (Le Blaireau et les Bécasses).

Comme on souffle dans l’âtre pour activer le feu, l’auteur réveille les mots pour les faire flamboyer. Dans chaque fable, Olivier Dessibourg ouvre une porte qui fait lever le soleil et l’espoir d’un monde meilleur : « à observer l’histoire, c’est à se demander/ quel est le bon regard et par quels procédés/ on pourra, pour la suite,… s’aimer sans reproduire de nouvelles injustices » (Le procès du panda).

Recueil à lire et relire pour son plaisir personnel et celui de ceux qui écoutent.

Nous exprimerons un souhait : vite un autre livre de fables pour le bonheur du lecteur et parce que « on voit que pour apprendre, il n’est jamais trop tard ! » (Le Vieux singe et le Lionceau).

Et bien sûr on ne peut terminer sans mentionner la superbe, drôle, délicieuse première de couverture illustré par Debuhme (Debuhme-Philippe Baumann), prélude aux paroles, aux facéties des animaux du recueil : l’oiseau tenant dans ses serres deux cerises est l’appel à la gourmandise gustative et à celle de la lecture.

 

© Nicole Hardouin

 

 

Olivier Dessibourg lu par Nicole Hardouin

Francosemailles, Automne 2024

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Créé le 1 mars 2002