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Mars-avril 2021

 

 

Alice Bernat, Fragments d’errances (roman)

 

(The book Edition.com, 152 p., 12 €)

 

Dans la lecture d’Eliette Vialle

 

 

 

Tel une fleur qui se referme à la nuit tombée, le roman Fragments d’errances se clôt sur lui-même, sur un billet de papier froissé, perdu et retrouvé des années plus tard ; un message qui résume le roman : deux prénoms : Pierre et Marianne et la mention des « abeilles ». Pierre appartient au passé. Ce passé que Marianne voit resurgir, un jour de sa vie d’adulte, sous la forme d’une carte postale postée de Montpellier par Léa, la sœur de Pierre.

 

Ainsi commence la quête de Marianne, quête de Léa, qui devient celle du passé. Plus rien n’a d’importance pour Marianne que de retrouver Léa et son passé… Son présent : travail, vie sociale, est balayé. Elle part pour Montpellier, accompagné par Thomas, un ami et complice un peu déjanté : Thomas est un artiste peintre aussitôt séduit par l’image fantasmée de Léa et par sa recherche.

 

De ce passé surgit de temps à autres quelques bribes avec comme toile de fond, une ville Montpellier ; Marianne y déambule le jour, Thomas la hante la nuit.

 

Quelques personnages s’agrègent à cette quête : silhouettes à peine esquissées par des prénoms et /ou quelques caractéristiques physiques ou sociales. Une quête désespérée qui entraîne le lecteur haletant au gré des rues et des places, errances citadines qui parfois prennent des allures d’enquêtes policières. Lorsque, un peu perdu, le lecteur – comme Marianne – pense être le jouet d’un rêve : des éléments anodins mais précis font rebondir l’intrigue. Des personnages apparaissent et disparaissent comme absorbés par la ville, dissouts par le temps qui passe… Marianne appartient à ce passé qu’elle veut retrouver et finit par y être engloutie, Thomas, lui, fait du passé son présent et son futur, et lui seul demeurera…

 

Et toujours, en contrepoints de l’histoire, les abeilles ponctuent ce texte évanescent comme le souvenir…

 

Une langue impeccablement travaillée rend cette impression indéfinissable qu’ont les souvenirs. Des images fragmentées finissent par composer un décor incertain comme ces photos palies par le temps que l’on retrouve en feuilletant un vieil album.

 

Roman de la quête désespérée du passé, du besoin de le faire resurgir à travers quelques éléments qui en surgissent mais qui s’évanouissent tout aussi vite. Roman de l’intangible, ce roman nous dit que le passé est révolu que l’on risque comme Marianne de s’y perdre, s’il est le seul but, mais qu’il peut être la base d’un présent et d’un futur si on sait l’exploiter, comme Thomas dans son œuvre picturale, et créer un à-venir…

 

On sort de ce roman ensorcelé et ravi, touché par un sentiment doux amer de nostalgie.

 

 

 

 

Eliette Vialle sur Alice Bernat

Francosemailles, mars-avril 2021

 

 

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