Billet d'humour ou ballade d'humeur
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  Aphorismes
d'Yves Heurté, Umar Timol,
Jean-Marc La Frenière, et Laïla Cherrat

 


par Aaron de Najran

-Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- : «Tout est là» (Jules Renard)

 

Choix d'aphorismes

 

10 aphorismes d'Yves Heurté - Extraits de son recueil «Grenailles»

Ecriture, amour : deux enfants du désir.

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Mes mots vous font signe et vos songes me répondent

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Un poème parfait rayonne de jeunesse et de lucidité. Il n'en est pas plus clair pour autant.

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Image : bagarre harmonieuse entre deux mots qui se cherchaient et qui enfin règlent leurs contes.

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La rêverie se laisse filer dans le courant. Le rêve du poète remonte vers les sources.

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Un poète qui donnerait sa propre définition de la poésie serait une preuve majeure de la réincarnation bouddhiste.
Dans une vie antérieure, il aurait été journaliste ou spécialiste en Sorbonne.

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Le poète, quand il met sa toque devant sa sacrée cuisine ne connaît ni le menu, ni la recette, et ne sait même pas si quelqu'un goûtera à son plat.
Seule certitude : quand le poème raté commence à coller à la poêle.

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Les plus beaux poèmes ne sont jamais impénétrables. Inépuisables, toujours. Le poème le plus éclatant est celui qui concentre dans sa gangue le plus de nuit

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8 aphorismes d'Umar Timol

Le nouveau-né ressemble au vieillard et le vieillard ressemble à la mort.

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On voudrait que nos vies soient des poèmes mystiques mais ils sont des romans bâclés.

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Tout poème est un suicide raté.

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Le poète est un enfant qui n'en revient pas d'être homme.

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L'enfant devient barbare sur les bancs de l'école.

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La jeune fille est une fleur bleue qui ingurgite de l'eau de rose.

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La passion amoureuse est un coup d'état qui impose la dictature des sens.

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La sensibilité poétique est un fardeau puis, quelques siècles après, un cadeau.

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12 aphorismes de Jean-Marc La Frenière


-Brin d'herbe- par Aaron de Najran

Le moindre petit vent justifie le brin d'herbe.

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Ce sont les pas qui font la route comme les sources la mer.

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Tous les yeux se ressemblent quand ils regardent ensemble.

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Compter sur l'homme, c'est comme attendre un miracle.

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Si je tends l'autre joue, c'est pour une caresse.

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Quand la fanfare se tait, un oiseau reste pour enchanter la vie.

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Les mains qui plantent un arbre donnent au futur ses racines.

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Je ne crains plus le temps, je le mets en musique.

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Le poème est un tout petit pain dans une faim immense.

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Quand on promet la lune, on néglige la terre.

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L'homme sans Dieu est semblable à un labyrinthe sans chemin de sortie.

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Le poète n'a aucun mérite. Il n'est qu'un transcripteur.

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8 aphorismes de Laïla Cherrat

Si la parole est fièvre, le silence est ferveur

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Si les mots nous disent, le silence nous prononce

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L'impossible n'est jamais qu'un possible qui s'ignore.

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La méchanceté n'est jamais qu'une dent aiguisée par la faim.

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L'arrogance n'est jamais que le visage ostentatoire de la bêtise.

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Quand le verbe s'essouffle, il faut le conjuguer.

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Si la bonté est un mythe, l'humanité aussi.

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Le poids des mots se mesure à l'aulne du silence.

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Créé le 1 mars 2002

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