Billet d'humour - aphorismes-pensées
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ARCHIVES: HUMEURS & APHORISMES

 

Mars-Avril 2021



Réflexions sur notre temps…

 

par Michel Ostertag

(textes et collages)

 

Le temps d’oublier Dieu

En ces temps derniers, le monde a changé, malgré nous, notre passé devient confus, nous vivons sans lui, la jeunesse des anciens est devenue un monde lointain, terra incognita et qu’on ne veut pas connaître. Dieu est sorti de notre pensée, de notre réflexion, nous sommes entrés dans un temps d’oubli, de lui et de ses préceptes. Mais pourra-t-on continuer ainsi indé­finiment ? Le temps d’oublier Dieu est forcément un temps court, donné sur une période calculée. Le tumulte du monde devra s’estomper un jour ou l’autre, la sérénité devra réapparaître pour nous tous, qui ne souhaite pas cela ? Espérons que le temps d’oublier Dieu devienne un vague souvenir dont plus personne ne se souviendra !

La catapulte de la vie

Notre destin, Mesdames et Messieurs est ainsi dessiné : des boules dans le ciel, allant et venant, dirigées par une grande cuillère manœuvrée par la puissance Suprême ! Les boules vont dans le ciel au hasard du rebond, propulsées par la force divine, nous sommes de la sorte dirigés, sans qu’on nous ait demandé notre avis d’aller ici ou là, c’est notre destin, je dois vivre là où j’ai été envoyé, je n’ai pas le choix.

Je m’appelle Christophe C.

Je navigue sur toutes les mers, au gré du vent et de mes envies. Rien ne m’arrête, ni les bourrasques ni les tempêtes, pas davantage les typhons des mers du sud. Je suis né entre deux océans, un jour de grand vent, j’ai poussé mes premiers cris au fond de la cale et seule une mouette égarée à pu m’entendre, d’après ce que m’a raconté ma mère. La terre pour moi ne fait pas partie de mon horizon, je mourrai en chutant du grand mat un jour de tempête et mon bateau continuera seul sa course jusqu’à l’infini, ainsi est mon destin et je l’ai voulu de la sorte.

Nous étions des gamins

Nous étions des gamins, on riait pour un oui pour un non, quand on apercevait un monsieur coiffé d’un chapeau que nous jugions ridicule, on lui prêtait des formes invraisemblables ; des yeux sans sexe ni âge, des têtes séparées du corps avec un buste plus long que tout le corps et des pieds rouges. Nous restions assis côte à côte à dessiner sur des grandes feuilles de papier coloré tout en rigolant de ce que nous dessinions.

Nous étions jeunes, insouciants, les années ont passé et deux d’entre nous sont devenus dessinateurs de bandes dessinées, le talent naît avec la jeunesse et tous nous avons gardé cet esprit potache, capables de se moquer d’un détail, grossir un défaut, quelque part nous sommes restés des gamins !

La ronde des chiffres

Nous sommes tous enfermés dans la ronde des chiffres, du matin au soir et cela dès notre plus jeune âge. Relevés bancaires, EDF, feuilles d’impôts, nous sommes entourés de colonnes de chiffres qui s’empilent sur notre bureau et encombrent notre esprit au point de chiffonner nos rêves et ne plus savoir pour qui pour quoi nous travaillons.

Les chiffres sont à l’opposé de la poésie, plus matériels qu’eux, tu meurs, la seule possibilité de la poésie est de les faire valser, de les regrouper sous forme de cascades, de jongler avec leurs formes si disparates. Ils empoisonnent notre vie de tous les jours, mais ils conditionnent notre vie, ils sont notre squelette sans lequel nous ne pourrions tenir debout. Notre meilleur ennemi, ce sont eux !

 

 

 

©Michel Ostertag

pour Francopolis – mars-avril 2021

 

 

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Créé le 1 mars 2002