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La rencontre des cultures par le Conte.

Une nouvelle vague d’expression semble vouloir envahir les festivals et les salles de spectacles au Québec avec un débordement chez les Acadiens et les Européens.
Le Conte semble séduire autant les jeunes que les plus vieux et phénomène tout aussi étrange, les conteurs prennent un coup de jeunesse.Voici donc deux conteurs québécois.

1. Conteur Jocelyn Bérubé
Je me souviens des contes de  Jocelyn Bérubé, originaire de la Gaspésie, beau parleur,cet homme aux milles facettes,nous emmène dans la magie du conte,nous transporte dans une poésie  avec ses histoires de diables  et d’amour. Il ensorcelle son public, en jouant ses mots aux accords de son archet,  le soulève et le fait voyager face au vent, en pleine nuit . Surveillez bien  le canot de la  Chasse Galerie pourrait traverser votre ciel .

Un court extrait de ce conte dans lequel des bûcherons, confinés en plein bois pendant le temps des fêtes ne peuvent aller voir leur famille, les chemins étant inexistants. Ils vendent leur âme au diable en échange du pouvoir de voler en canot d'écorce au dessus des forêts pour aller rejoindre leur blonde...

« Ah, mes amis, la chasse-galerie, parlons-en. C’est une légende qui n’a pas fait couler beaucoup d’encre sur papier, mais qui a brassé beaucoup de salive dans la bouche des conteurs d’ici.
Tu ne pouvais plus voyager. Pas besoin de vous dire que les soirs d’hiver étaient longs et ennuyants. Pas mal plus que maintenant. Un de ces soirs d’ennuyance, donc, un bûcheron, le grand Baptise Beaufouet, a dit aux autres:

« On serait ben à soir, les gars, à fêter et danser chez nous au village. Il y a sûrement une veillée chez le père Bourret.
Ah, si je pouvais donc y être avec ma blonde. Pour y conter fleurette, y donner un beau bec à pincettes. »

A côté du poêle à deux ponts il y avait le cook, le cuisinier qu’on surnommait Jos Grosse Fourchette parce qu’il n’était pas subtil trop trop dans ses fricots. Là, il écoutait sans dire un mot. Il ne faisait pas juste des bines et des fèves au lard du matin au soir. On le soupçonnait de faire aussi de la magie noire. Tout à coup, il leur dit dans le tuyau de l’oreille :

« C’est bien simple, les gars, on va y aller en chasse-galerie. »
« Quoi!!!  dirent-ils. En canot volant dans les airs, tu y penses pas, c’est interdit .»


Mais les contes , mieux vaut les entendre…   
Extraits sonores
sur  site pour la protection du patrimoine québécois . 

"La Chasse-Galerie"

Et sur le site Planète rebelle, une présentation de son spectacle

« Portraits en blues de travail "

***        ***


"Moi, je crois à une langue québécoise, un français qui explose dans la bouche pis qui goûte pas juste la feuille de grammaire..."  Fred Pellerin

2. Conteur Fred Pellerin
Fred Pellerin, habite au Québec dans un petit village, Saint-Elie-de-Caxton. Il  explique ce nouvel engouement pour le conte par l’ouverture au monde qu’apporte Internet :
« Face à la mondialisation et grâce aux échanges rendus possibles avec le monde entier par l'entremise d'Internet, on rencontre tous les folklores du monde. La musique du monde fait vendre des disques. La musique du monde, c'est le rassemblement des traditions d'ailleurs. On avait besoin de retrouver la nôtre. » 
tiré de Culture.ca

 Les récits de Fred Pellerin, tirés des dires des anciens, sont des éclats de rires  et tout en rêveries. Il raconte les gestes de personnages colorés et attachants, inattendues. Il porte son village comme, une tache de naissance, Saint-Élie-de-Caxton . Son village est vaste malgré sa petite taille, et j’ai eu la chance de le visiter et d’assister à des spectacles donnés à la Pierre Angulaire. Même si son village l’habite, Fred Pellerin  se promène dans toutes les salles du Québec et ne passe pas inaperçu dans les festivals de contes d’ici ou d’ailleurs.
Il était le porte-parole du festival inter-culturel de Québec en 2005 . L'enfance de Fred Pellerin a été bercée par les histoires contées par les gens de son village de Saint-Élie-de-Caxton, village, en Mauricie « où les lutins et les fées s’écrasent dans les pare-brises le soir ».  Il veut  transmette la tradition du conte , ceux entendus de sa grand-mère et de son père « qui savaient prendre la parole » … Il puise donc ces contes dans la mémoire des anciens et les promène un peu partout à travers le Québec, France, Belgique et Suisse.

Médaillé bronze aux compétitions des 4es Jeux de la Francophonie 2001, dans la catégorie des conteurs, Fred Pellerin  dit que le conte  est là pour  «remettre un peu de magie dans notre monde de calculatrices, de chiffres…»
"Je suis un conteux, un charmeux d'oreilles, un décrasseux de souvenirs... "
 Il a depuis donné plus de 600 spectacles.
Qui aurait cru qu’un jeune conteur pourrait vivre de son art au Québec ?

Extrait sonore
de son livre, sur le site Planère rebelle

  "Dans mon village, il y a belle lurette ».

" Il faut prendre le taureau par les contes"

" Comme une odeur de muscles"


pour francopolis février 2006
Gertrude Millaire

 

Créé le 1 mars 2002

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