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Ariel
  sélection janvier 2010

il se présente à vous.



Hors Champs

Quelque chose semblait s’enfuir des yeux fermés.

Comme on repose un instant l’histoire qui vous subjugue,
l’âme desperada levait le front pour chercher une perspective où se perdre.
Mais c’était encore le grand déni du vent.

Le circulaire du regard sur les rancs, les puechs, le faîte des sapinières,
mendiant les dents serrées, où pouvait-on rêver d’une plus grande couronne ?
Si haut hissé le souffle court,
où deviner le spectre de ses propres pas croiser d’autres errances,
invisibles gerçures dans ce paysage nu de tout,
la prunelle arbalète posée sur les meurtrières de la déraison ?



1941.

- Tu as froid.
Là où les enfants jouaient
- ils te disaient « - Maîtresse », la bouche emperlée rouge des fruits de leurs batailles-
s'est élevée une chapelle nommée brouillard,
la porte frappée des mots « tu ne me trouveras pas »,
et de grands cercles fermés sur les chemins sont oubliés par la neige.

- Tu as froid.
et tu ré-ouvres ton livre d’histoire.
Ils ont tiré une ligne de pierres plantées sur l’horizon.
L’aurais-tu suivie
si ta voie ne s’était perdue dans les champs de coton et de brumes.
Que cherchais-tu, étrangère, comme étrange ici admise,
mais devant se soumettre à l’ordre instinctif du découvrir,
ceinte dans une enveloppe n’ayant pour objet
que de séparer subrepticement avant de fondre
- une peau qui ne révélerait que l’en deçà de l’autre,
et celui-là te dirait : « - Tu as existé ».

Avancer jusqu’au doute. Tomber, sans le savoir.

Si froid,
De cette main gelée tendue à ton inconscience …



Avance-t-on, dans une action de vivre, et c’est un pas vers le terme.
Se met-on à l’arrêt de la paix imposée,
va-t-on jusqu’à tendre sa joue à la terre, dont le rien vibre sous la main,
ouvre-t-on des yeux les portes pâles du jour,
et c’est une naissance.

La tête blottie dans la doline des herbes sages
on regardait entre échines et dômes aréolés de pierres
s’étioler des mers oubliées, des os parmi les ossements,
toutes colères absoutes par le bleuissement des champs d’avoine.

Ainsi ce qui sépare relie.
Témoignage d’eau et de sel.
Rise un miroitement et c’est le vent, la lumière, écrits, page à l’infini recommencée.

Des cailloux que nous semons, naissent d’autres déserts
mais que j’aime ces mains cicatricielles, tiennes dans leurs coutures lentes,
tumulte où j’aimais à ensevelir mes désordres.
J’y apporterai jusqu’au jamais plus
le bouquet de renouées et de silences à la grande fraîcheur
où tu te mis hors d’atteinte.



Naître, d’une étincelle.
Hésiter un premier pas, s’illuminer du suivant.

… avancer jusqu’au doute. Tomber, sans le savoir .

Ce qu’on a ramassé, ces poussières au sol,
savait-on ces morceaux de l’étoile, cette lumineuse inconscience,
avant que le vivant ne réalise à la fois le vivre et le vécu ?
Dès lors ce n’est plus qu’un questionnement.
Continuer, ne pas continuer.
Quand tant la poursuite que l’arrêt ne signifient rien, ne justifient rien,
quand il n’y a pas de réponse.

Quelque part n’a-t-on pas entendu parler du mot « Fin » ?

Mais c’était au delà de notre entendement. 

 ***

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Créé le 1 mars 2002

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