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d'Aziz Majhoub, sélection mai 2003 :

nous vient de Franceet se présente à vous.

et nous propose deux courtes proses poétiques

 

L’air con.



Aujourd’hui veut qu’on soit bruyants, irradiants, chargés d’ondes, pollueurs des trompes émotives. Mitaines de tolérance, obtus sous la rengaine et le crissement du quotidien, nous voulons qu’aujourd’hui le ciel pleuve,
depuis ce plein champ d’organdi mousseux où Sotere abandonne sa tâche et laisse les humains sottiser leur retraite aux cieux. Je note là ce qui passe en gare de ma tête, en souvenir des coups du vent dans les rues supposées tranquilles. Je pars du noyau dur, opaque et consistant. Je pars de là comme d’un sinus blindé, prêt à mordre la terre, à coucher mes mains pleines de vers dans la profondeur de ma prose. Creuser jusqu’à l’asphyxie, ramper, se faufiler, méandrer dans ce qui n’a pas Temps, pas encore, plutôt que de passer la tête de
suie aux encolures de ma tranchée. J’ai peur de mon image informe, pas encore assez nonchalante pour apparaître au grand jour ajourné toutes les nuits. A demain.

 

 

Un bon cri bien senti.

 



Un bon cri bien senti sert à sonder les choses dans leur bon sens, sous le bon ordre de la solitude. L’emprise est de plomb, au grand air d’une œuvre-acompte, sagement [al]ourdie dans la balance des ambitions. Socialement borné, socialement mort. Enumérons les causes de notre histoire. La fillette de 20 ans, le gros vieux dégueulasse, habitué du bar d’à côté, qui faisait voltiger les minettes. Un grand bal de charité, un petit parc de quartier, attirant, mon lit suspendu, ma sécurité, anomalies dès la 6e, rencontre des nervosités souscrites à ma candeur, des fantoches invisibles dont on n’arrive plus qu’à se foutre, un étalon lunaire, des mesures irréelles, obligé d’arrêter la pluie, de remettre en selle une journée de tournage, en rond, sans que rien ne se passe, vous savez, vous avez lu, aussi, que jamais rien ne se passe.

Un périple de 120 ans
M’attend
Un périple d’immigré fou, tropicard en cavale, infesté de gangrène.

Un bras rouillé, l’autre en forme, en forme de suiveur, un passeur outre des bras de la faucheuse, quel athétisme, « une mer de bras » disait Duprey, une mer d’arrivistes faucheurs, un océan pour nous, pauvres piocheurs, une rive a l’autre et nous avons ce que sue leur étreinte, oppressive, je suis animiste dans l’âme, n’est-ce pas drôle…
Il me faut aller vite, ne plus perdre le temps compté, tenir le Lieu dans son Temps dévolu, faire tenir un carreau sur un souvenir ancré, pas le contraire, ne pas céder à la maîtrise, ne pas laisser passer la péremption des idées
mortifères. Je vais sortir. Dans la rue ils tabassent un barbu blanc aux veines clouées.

 

*

 

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Créé le 1 mars 2002

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