Vos textes publiés ici après soumission au comité de poésie de francopolis.







 
actu  
  archives

 

Broc Brigitte,  sélection janvier 2009

elle  se présente à vous.


 
   Traversées



Vertiges
éclaboussures
traversées.

J'habite ces parages
de peu de densité
où l'éclair d'un regard
chavire l'horizon.

Membranes soulevées
sur le dos des fleuves
s'éparpillent en rémiges,
en consonnes
brunes et vigoureuses.

Se déversent les langues
dans une amphore,
se délecte le ciel
d'être à nouveau en crue.
Pour apprivoiser
les pinèdes en maraude,
les forêts de silex,
il faut tailler son nomdans le tronc le plus vieux,
habiter son élan.

Dans les prairies de l'Homme
je sais un abreuvoir
où se rassemblent troupeaux
de hautes sèves,
clameurs de laines
blanches et bouclées.

J'y porte l'épaisseur
de mes murs,
la lourdeur de mon sang.
Une odeur de suint,
ocre et tenace,rassure les ancêtres.
Claquante
comme une étreinte,
la parole éperonne
les flancs fumants de ce matin tout neuf.

Tourbillon,
ivresse pure,
je virevolte, à cru,
sur des phrases de sel,
m'accouple à leur écorce
et hurle `' source vive ! `'

J'ouvre,
dans ma poitrine,
des fenêtres
aux giboulées de grives,
de raisins et d'étoiles,
aux rafales d'ardoises,
aux foules écervelées des déserts,
des pierres et des jardins.

Là, dans cet espace
consenti à l'incandescence,
la bruine déploie mon feuillage,
gâche sa salive à ma résine.

Sur mes berges calleuses
faseyent quelques saules.
Guetter l'exubérance,
étirer les limites
de son sang,
de sa peau,
pour être ampleur,
luxuriance,
et faire tomber de soi
jusqu'à la moindre ténèbre.

Et puis
se rencogner
dans l'angle juste
de la légèreté,
retrouver sa foulée
d'osier souple
et de vent.


***


-> Vous désirez envoyer un commentaire sur ce texte?
        

 

-> Vous voulez nous envoyer vos textes?

Tous les renseignements dans la rubrique : "Comité de poésie"

Créé le 1 mars 2002

A visionner avec Internet Explorer