Je ne te rejoins pas, mon frère. J’ai la tête inclinée d’ombres et les roches que je touche sont semblables à celles où tes lèvres bleuissent. Tu couches dans tes nœuds, phrases apprises des fantômes derrière la vitre. Ta langue me tend l’oreille. Les voix qui te tiennent sous leur contrôle, j’y reconnais un sang presque jumeau.
Mais personne ne te rejoint mon frère. Je me tiens face au mur entaillé, j’aboie, je respire des souffles antiques qui sont le miracle menacé de chaque jour.
Je te convoque et je te perds. Tu détermines les lignes de fatigue, les écroulements. Tu es ce feu qui me laisse à mes pieds. Ta tête tombée du mur qui me débâcle est pour toujours une soif.
 
 
Venir à toi avec mes phrases muettes, mes yeux chargés, mes épaules. J'abandonne mes valises. Mes armes brisées je les laisse aux fenêtres. Ma bouche est gagnée par les marécages. On enterre ma langue. Mes yeux fleurissent sous la pierre. Je ne déplace rien. Pas un geste qui me réclame. Je me laisse brûler.
 
 
 
Ton visage sans formule rien qui traverse jusqu’à mon cœur il faut le faire plus petit poser ses mains derrière et s’écarter.



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