Denis
Moreau sélection novembre 2003
(il se présente
à vous)
Maha Moho est cette main fuligineuse et griffue qui chaque soir
surgit du néant pour nous saisir droit à la gorge
Maha Moho est ce visage mou sans cesse tapi dans les vastes replis
de l’Absolue-Ténèbre tel un monstre de légende
à double gueule exhalant de pâles soleils sans reflet
Maha Moho est un ouragan d’organes desséchés creusant
des millions de gouffres sans fond sous la cendre compacte d’un
ciel fraîchement mis en pièces
Maha Moho est l’étoile nacrée du matin soudain
contiguë au sexe humide de la jeune courtisane
Maha Moho est le spectre badin à la barbe flottante qui
jalouse les dieux et déchire les pierres
Maha Moho est l’empereur fou de l’impossible sacrifice qui
succombe en riant sous les mille coups de bec d’un grand oiseau
de poussière brûlante
Maha Moho est l’éternel faux pas qui conduit inéluctablement
l’aveugle voyageur à l’entrée de la cité
interdite
Maha Moho est la parole prononcée par une bouche de peaux
mortes à travers le masque lacéré d’un silence
sans âge
Maha Moho
Devant l’homme apeuré qui sort de son rêve comme
on s’enfonce avec lenteur et pour jamais dans une terre vierge
insatiable de pourriture
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