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elle se présente à vous.
La nuit grandit de nous avoir éparpillés La vie blottie dans ta main que tu
fermes sans savoir. Un cri tranchant le tissu de la nuit dans ton premier
sommeil. L'odeur de résine de l'amitié, au fond du tiroir chez
mémé. Une femme au langage d'oiseau, une fille qui s'en va
quand tout s'abîme, surtout sa peau à sauver dans les ruelles
du vent, attendant un client. L'encre tarie de ton stylo abandonné
pour un clavier. Trois mots inanimés. Nos regards où le froid
durcit. Les hommes inventant des confettis avec des brins de soleil découpé.
Une petite fille qui se bouche les oreilles pour écouter son cœur
sous la peur. La fenêtre fermée de cette maison que tu aimais,
impasse des Bateaux. Le chat abyssin Petit Nuage et mille ans de sable pensif
dans son pelage.
Enfin, un livre de poésie
oublié sous la pluie, près de l'arrêt de bus où
tu cours pour te rattraper, les mots soulignés à l'intérieur
se noyant doucement. “Quoi ? L'éternité”. Rimbaud à
genoux devant un port du désert qui se fait sourd et muet. Alors,
l'éternité.
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Créé le 1 mars 2002
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