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de Julien Dupuis
, sélection septembre 2004 


Il se présente à nous.

Radio-canadien, toi-même !

Ils sont débarqués au village, toutes dépenses payées
les loups machiavéliques du nécromancien
rocker onusien
star des énergies obscures
versant l’image merdique d’un duel mythique
aux donateurs d’aumônes des ondes nationales

le Bien amène le Mal,
le Mal amène le Bien,
je suis la machine à écrire
docteur ès scènes aérospatiales :
Hamlet-Machine

mon drame n’as plus lieu
lui succédera le soulèvement informatique
avec vue sur Berlin, maman
drame retiré derrière le rideau blindé
comme une femme humiliée

j’écris ce qu’écrirais un Bouddhiste au Groenland :
– à bas la gloutonnerie national-socialiste !
quel comédien paradoxal qu’un bodhisattva
niché au balcon du massacre des causes orphelines

Ophélie, sur tes photographies ensanglantées
androgyne sous ta robe mal ajustée
le cœur ravagé que tu manges
est l’ensorcellement d’une nuit où ce théâtre s’est tué
quand dans ta poitrine d’horlogère
le public murmure : ― C'est l'overdose de l’Europe !

Wrebbit ! Wrebbit ! Wrebbit !

le manuscrit de mes lubies, accident de bagnole
est captivité déterrée à même le décor
instrument renversé par delà le front de la consommation

alors, la pie niche haut et l’oie niche bas,
l’hibou niche, ni haut, ni bas,
mais où niche l’hibou
l’hibou niche pas
quand la vérité se passe un doigt
là où ne le faut pas
viande hachée qui s’assemble se ressemble

quelle ordure que celui qui essaye d’apprendre
la Haine à la colombe de la rémission
que je le changerai en crapaud et l’enverrai au tunnel
quitte à purger ma peine, ma tonte, au donjon monastique

quoique j’aie sur réfrigérateur
un poste-radio en lambeaux, indifférant
un mensonge auquel croient les menteurs
et personne d’autre que des menteurs

Wrebbit ! Wrebbit ! Wrebbit !

quoique mon cerveau, ma nausée quotidienne
soit une cicatrice bien pensée, dignité
quoique la douleur ait plein de chose à me dire
quoique mon cri disparu sous la chenille du soldat
photographe envoyé au Harrar pour le Commonwealth
ô combien sergent sur son tabouret
soldat qui noue le dernier nœud
finit par se casser la nuque…

pour que tu aies l’illusion de savoir, Ophélie
un Parizeau a encore clamé : – Heil COCA COLA !
de son royaume lavé du meurtre de l’Indépendance
pour des gens que le tragique n’intéresse plus

ce texte d’uniformes, de haches et de policiers en armes
à quinze ans connu par cœur
changera-t-il le lait de tes seins en remède transgénique
Ophélie, si j’en avais bu plus qu’une gorgée
après m’être perdu sur le plateau, porté disparu
j’aurais dit : – Je suis certain d’être indécis !
ou : – Radio-canadien, toi-même !

le Bien amène le Mal,
le Mal amène le Bien,
je suis la machine à écrire,
docteur ès scènes aérospatiales:
Hamlet-machine.

Ophélie, le rôle ne m’intéresse plus
par la moustache de Nietzsche !
à la folie pas du tout, même au prix de mon pacte
avec mon maître et avec mon Dieu
dois-je louanger Rowling for Colombus
pour que demain tu cesses de me tuer
quand j’ai bonheur de participer à la vie divine

Ophélie, deux fiancés de tôles, création québécoise
ne sont que cousins acoquinés sans avoir à l’être…

le Bien amène le Mal
le Mal amène le Bien
je suis la machine à écrire
docteur ès scènes aérospatiales
Hamlet-Machine

YOU’RE QUEEN OF MY SORROW
WHEN THE WHOLE WORLD
IS ROTTEN AND DYNAMITED
BY THE PHOBIA OF THE IGNOBLE NOBEL

alors, ceux que ma pauvreté de poing ricain brandi
a sauvé avec le mal qui amène le bien
aux funérailles de mon humour vachement juif
demain, ces Élus changeront l’appel à toutes délivrances
pour ce drame à l’effondrement du Pouvoir
voilà que les crapauds chanteront encore :

Libération !
Libération !
Libération !

 

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Créé le 1 mars 2002

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