1
incandescence
d'un corps nu
dont le ciel
est l'ampoule
*
l'encre s'enroule
chevelure
dans le siphon
de chaque mot
*
l'endroit partagé
de nos regards
est ce remous
*
n'interrogeons-
nous pas sans cesse
des cicatrices
sans blessures ?
*
laissons sécher
le sel de nos lèvres
quand ils dilapident
la parole
2
le poème
est invagination
dans le silence dit-il
*
d'une aile froide
la lumière
scalpe la cime
de toute chose
*
le regard
perce l'œil mais
garde une longueur
d'avance sur la pensée
*
de ses yeux clairs
je n'aurais pas juré
qu'il savait si bien la nuit
*
et sa voix
dont il n'est que
l'enclos fébrile
c'est la foudre à l'envers
3
ces reflets
sont une farine pour
ton pain d'espérance
*
mais connais-tu
l'ombre qui migre
sous ta peau ?
*
on a replié
les rallonges d'une table
c'est une soustraction
dans la lumière d'automne
*
la direction
des larmes
est toujours incertaine
*
dehors la foule
n'a plus que
des jambes
4
figure
des passants
en chaque lieu
renouvelée
*
et ce trou d'air
sur mon épaule
posé comme une
seconde tête
que rien n'altère
*
j'ai rayé
la parenthèse
des images trop pleines
et qui rêvent pour deux
*
aujourd'hui
j'apprends à lire
les yeux fermés
*
: ton absence
me dicte
des poèmes
5
L'oiseau […]
doit détruire
un monde.
*
le poing rompu
de nos pères
s'ouvrait sur un champ
de gravats
*
et ce qui marchait
devant nous
laissait des ruines d'air
dans son sillage
*
nous descendions
boire l'eau
de nos solitudes respectives
*
parfois
les pierres disjointes
dessinent encore
ton visage familier
6
barbe de pierre
grise
et friable
*
visage angulaire
à peine un reste
de ciel dans les yeux
*
obsolète sa voix
: son ventre n'est plus
que le bâton dur
de la faim
*
avoir le dernier mot
est-ce faire
autre chose que
le dernier bruit ?
*
qu'il s'apaise
la nuit fera
sa page de rature
***
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