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El Amraoui  Mohammed  sélection décembre 2007

il se présente à vous.


Ayn - (Regarder boire)

            à Geneviève et Jacques

Dehors

la brûlure continue d’une cascade
dans la profondeur ouverte
des herbes :
    racines, enracinement dans la paroi d’une lune qui ne m’est pas étrangère
(mon calendrier lunaire à chiffres
prêtés à un ciel d’occident)

Un mot
éclate dans ma bouche ayant sens
de
œil et source

    Les sentiers qui, là-haut, mènent aux arbres sont habillés de pierres. La-haut,

haute maurienne : femme

qui
déboutonne sa chemise de nuit le jour.


    Le val arque tout ce que la voix nomme ou dépêche. Les éléments, tous les éléments chutent comme un désir dans la rivière, puis se modulent- un tourbillon où gravitent temps et espace. Puis se dissolvent. Et tout,

tout d’un coup, devient,

devient presque, seulement presque, et se révèle hypothétique. Aucun sens à confirmer, pas besoin ! Aussi mince soit-il, ce fil,
qui me relie aux éléments qui viennent de renoncer à leurs noms, alors que je regardais la source,

est un fil indéchirable, bénéfique à la santé de mon rêve. Car, oui, l’absence est dans cette chute forme de présence.

Par quel éther remplir le vide ? –dit l’onde, alors.

Par l’onde, dit le vide, on dirait.
La brûlure continue

   L’enfant cherche sous ses pas les traces de neige ou d’un quelconque motif

    (motif comme relief ou comme
broderie sur
une étoffe
étalée
à mesure qu’avancent ses pas)

    Le nom d’une petite fille compose avec les notes d’une pluie salvatrice

    La femme éparpille les signes et l’alphabet sur une surface de granules blanches
L’encre a goût de salive

   Au centre du village, derrière les vitres d’un café, les voix s’enlacent, et des parfums de temps à autre passent avec l’éclat d’un éclair. Quel sens sert-elle cette chorégraphie d’ombres, à moins que pour solidifier le lien entre songe et réel.
    Sur le balcon, un homme écrit à la dictée du mont d’en face. Son écriture traverse les lignes koufites qu’élancent les poteaux.

Ici, l’infirme engendre l’altitude
L’ici marche dans le chemin de l’ailleurs
Le vent protège d’une sombre canicule
L’enfant, la petite fille, la femme sont miens.
Et le dernier mot

est à vos mains qui serrent le ciel dans leurs mains- les mains du ciel, dit l’hôte.


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Créé le 1 mars 2002

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