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il se présente à vous.
Étudiants sans école et sans livre Escargot sans coquille, mer sans vague Travailleurs sans main, visionnaires sans paupière Soldats sans uniforme, ni galon ni artillerie Appuyés sur la colonne vertébrale de la terre, ils livrent bataille Sans escadron et sans cri Pour arme lourde, la faim Pour drapeau, le sang Pour benzène et pour courant électrique, les nerfs Du coté de là-bas les machines Les automobiles et les chars blindés Les livres de bon papier, les règles à calcul La viande, le pain, les tapis, les colliers Les avions, les communications Le centre de la ville avec ses hauts édifices solides De ce coté-ci des tranchées d'adobe de chaudrons défoncés, d'oignons de chemises sans bouton, de roses séchées Sans caries sur lesquelles planifier les démarches tactiques et stratégiques Avec, comme bélier et défense, l'immensité humaine somnolente et faible dispersés dans les déserts, couronnant les cordillères, engorgeant les vallées Se reproduisant et mourant Sans papillon, soleil ni tambour Sans héros portant le heaume, chevalier à monture royale Sans épée qui ne chante, sans Graal Sans étendard ni étoile brillant aux ailes des aéroplanes Assemblés en une poitrine sans dos visible, une vaste envergure de la couleur des plumes de la grive, un semis de front et d'yeux Dirigeant non pas des compagnies mais bien des générations Opposant à la détérioration des cartouches brûlées la dissolution de la chair aux chenilles des véhicules, les charrues brisées Engrenant 1'engrenage des articulations engourdies dotés de la sagesse de la machine humaine face à 1'astuce des États-majors Opposant la distribution de l'homme sur le sol aux traitements de "choc" Faisant appel à l'épuisement des bras, planifiant la suspension de l'énergie qui sustente les usines Face au pouvoir armé de mitraillettes et de calculatrices Qui peut contrôler les marées, non le grossissement des mers Qui peut récolter les épis et ne sait éliminer la nécessité du blé Qui se couvre la tête sous le soleil et ne sait éliminer la source des rayons Qui peut brûler des livres déjà écrits mais ne peut en écrire d'autres Enfoncés jusqu'à la taille dans la boue de l'histoire Faisant étalage de la possession du temps dans les génitaux Arborant la source de toute force dans les bras Gardant la reine des abeilles dans l'écrin du coeur L 'incendie vorace dans l'obscurité des pupilles *******
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Créé le 1 mars 2002
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