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il se présente à vous.
1. frère ce sont tes lèvres et tes paupières qu’il te faudrait clore pour réapprendre l’ouïe l’écoute muette des choses premières pourquoi ne fais-tu pas du désert ta maison là-bas un cactus attend ta compagnie des pierres déjà ont pris la forme de ton corps qui d’entre vous sera le lit de l’autre je te laisse le choix du silence ou du cri de la parole jamais ne vois-tu pas que sous tes dents de sagesse des crocs ne demandent qu’à pousser je voudrais que tu bondisses je voudrais que tu t’abattes sur tes propres rêves te dévores et te digères je te voudrais cruel envers toi-même pour que ton âme acculée se découvre rebelle que tu commences enfin à exister cela je l’exige 2. mon âme là dans le reflet de ma main sur l’horizon dressée mon âme ombre et promesse levier du monde mon âme mon poing menaces suspendues et les faux soleils déjà se couchent les villes peuplées de fous progressivement s’éteignent et les déserts progressent inintelligibles étendues rêves de moi-même et de mes frères animaux du silence en d’éternelles maternités fondus nous naissons de la danse peuplons l’instant déclinons périssons et nous rejaillissons démultipliés de nous-mêmes 3. je ne compte plus les nuits où j’ai refait le ciel aux couleurs de ma tribu il y a toujours une déchirure sonore pour entamer la danse pour lézarder le vide et consumer nos peurs un cri mêlé sublime cacophonie il y a la vieille guitare aussi dont les notes à tour de doigts tiennent éveillés les plus faibles d’entre nous et tour à tour nous sommes ceux-là car il est des secondes assassines fourbes portant dans leur néant des sommeils inouïs mais nous savons le feu les sortilèges allumés de nos yeux et ces visages aussi ces monstres de beauté nous les offrons au versant muet de la lune c’est là que nous avons assis notre clan à l’intérieur du cercle de nos bras c’est là indivisibles et invisibles que nous brillons pour les règnes à venir 4. les hommes vont de multiples chemins comme dirait l’Autre j’ai démultiplié le mien au hasard des rencontres m’abreuvant aux quêtes les plus insensées celles dont la richesse repose non dans la fin mais dans le pas accompli j’ai marché vers des mirages en compagnie d’êtres ineffables et pas un ne m’est resté hors l’empreinte de mes pas compagnons de route ! c’est ainsi que je veux vous célébrer dans le processus de la marche tantôt paisible tantôt ardente fondamentalement mobile c’est ainsi que je veux chanter les contrées parcourues sous l’arche de vos yeux les îles où nous avons laissé l’inutile au voyage je veux chanter le dépouillement l’abandon les chemins avalés à nu je veux chanter la pierre sur laquelle mon pied a buté car c’est elle qui m’a appris à danser à dégager mon corps de l’attraction des astres c’est elle qui a réveillé l’acrobate qui dormait en moi qui m’a sculpté des ailes et je sais le prix des envolées à l’ampleur de la chute chaque fois que je suis tombé j’ai laissé un peu de moi sur la route voilà pourquoi je vais léger et démultiplié les hommes vont de multiples chemins… *******
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Créé le 1 mars 2002
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