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Ile Eniger sélection novembre 2003

 Sa présentation


Du feu dans les herbes (extraits)

 

 

La gerbe étroite de décembre explose sa lumière. La bise mord le ciel, fige la rue et la chanson. Il fait ce blanc et noir d’attente en réclusion, cette gerçure où s’enfonce l’oubli. Plus aucun sang ne germe. Des gestes se rassemblent autour de la douleur. Des mains dans les poubelles ont perdu leurs anneaux. Quelque musique rare explore le silence. Un brasero lointain déconcerte la nuit, les pauvres de Noël désossent leur misère. Brutale, la mer prie en une plainte hostile. L’hiver a dévoré les cendres de sa neige. Sur les heures qui fuient ne reste des visages que la hâte des pas qui a baissé les yeux.


*

T’ai-je ouvert ?
Comment m’as-tu trouvée dans ce perdu d’arêtes et de rochers ?
L’hiver s’est rompu d’une jacinthe. Des lèvres ont arrondi l’instant, la morte a dénoué les bras. Tu as touché ma nuque et la mer, de nouveau, a déroulé ses reins. Tu as creusé le sable et j’ai vu la promesse, le soleil dans les gouttes du fil à linge, la ligne réfractée des pupilles. Tu as posé un sucre d’espérance sur l’allégeance noire. Tu es venu de l’ultime horizon, sans bruit, en homme du désert, en homme du désir. Tu as replié l’ombre, le doute et le couloir. Appuyée à ta rive, plus rien ne me mourra.

 

*


Tu cueilles le monde pour ma main. D’un mouvement, tu séduis la beauté, la couches sur l’instant. La lampe de tes doigts allume des douceurs. Du cinquième horizon tu convoques l’élan qui fait ce clair d’ailleurs et, de la pierre à l’ange se magnifie le paysage. Quand le roulis des océans gémit et réveille la vie, tu apprivoises le souffle des tempêtes, le sauvage. Alors, il neige bleu au centre du soleil.

*

 

Peut-être tout n’est qu’inutile, qu’importe.
Je suis la mer, vieille avec celui qui part, jeune de celui qui vient. Je suis du verre à feu, une danse sans raison, louve nourrie de baies et de vent. Femme, je choisis l’intense, les mots dans les yeux. Je ne suis pas poète.

 

 

 

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Créé le 1 mars 2002

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