Vos textes publiés ici après soumission au comité de poésie de francopolis.







 
actu  
  archives

 

Ile Eniger, sélection janvier 2004

 Elle se présente à nous.

 


Trois poèmes

 

 


La nuit brûle. Je pense à ses bras. Son épaule dirait viens. Et ce serait Venise.

Tu les vois ces mots, ces pauvres grains de rien, courts et mal taillés, mal ficelés, utilisés, déjà portés. Ces crus d'amour devenus halls de gares, rayons de supermarchés. Des creux sans oiseaux, sans neige ou terres.

Des hors du ciel, du tout venant de rues, de la douleur et de l¹usure. Tu les vois ces mots, ces affamés tendus ? La nuit brûle.

 

*

Tes mots d'évadé dont ma soif boit le sable. Ce goût de lilas couché aux terres. Manège d'herbes. Frissons aux flancs des dunes. Vieillissent tous les soleils sur les phrases d¹attente. Un étrange miel gomme la facture des heures. Violon de nuit, tes mots, à la croisée de ma maison.

*

 

Derrière les dents des feuilles, au dur de l¹été, tu délies les ronces, fouilles les souches, apostrophes les soleils. Le front collé d¹une vieille fatigue, dégrafé, voix nu-pied, bras tendu, poignet fléchi, en vendange, tu chantes. Toutes veines dehors. Langue de couleurs, origine des pierres, nappe de bistrots, remous des eaux, visages, tu essuies le noir des vitres.

Montreur d¹étoiles. Phare d¹exclamation à l¹envers sur la mer, tu dérives le mot. Drôle de lampe allumée.

 

Ile Eniger

 

 

-> Vous désirez envoyer un commentaire sur ce texte? Il sera rajouté à la suite en entier ou en extrait.

 

-> Vous voulez nous envoyer vos textes?

Tous les renseignements dans la rubrique : "Comité de poésie"

Créé le 1 mars 2002

A visionner avec Internet Explorer