I
Avec la poussière des volcans lunaires
j'ai rompu toute mesure
En surface
la terre creusée par l'espace
le vide resplendit comme un grand cri
rabote la peau
où s'amassent les songes-creux
De tout mon poids
je pèse sur le cerceau bleu
royaume terrestre
et les branches séculaires du chêne
agence générale des druides
irriguent la peau
Le rire figent les oiseaux-tonnerre
II
J'erre
une comptine aux lèvres
un chevalier rampe à mes côtés
et son destrier aveugle
Nous faisons route ensemble
vers le centre de la terre
La noblesse n'est pas l'apanage des aigles
sinon les alchimiste de la rue Nicolas Flamel n'ont plus qu'à ranger
leurs alambics et leurs cornus
au fond des ventres solitaires
Un cube irréductible
en plein jour
Au point où nous gravitons place Saint-Sulpice
un hippocampe
Je veille au grain entassé sur la cheminée
ma forge éteinte
Vertèbre après vertèbre
la nuit tombe
Ma nudité accroît le trouble de l'eau
Langue fléchée sans limites
l'herminette brise le coffre empli de souvenirs
aussi l'enjouement n'est jamais loin
ombre furtive graciée par le jour
III
Gisement aurifère
sonde jetée aux sources du néant
Voilà le rite
la parole jetée aux quatre vents
Les masques tombent
à même le corps
entité nerveuse que froissent les muscles
et la morsure cannibale
lors des nuits précolombiennes
Matins vermeils
quand les gestes inaugurent la naissance de l'aube
alcool fort de la nature
giboyeuse
malgré la cendre et le fer
des villes bâties contre le ciel
Toutes les forces se polarisent
façonnent les décors fantomatiques
le foyer tutélaire
où j'habite
maison sans murs
cent portes rayonnent vers d'autres rives
embarcadères en velours
comme ce fauteuil
troué
Peu à peu
je glisse vers les forêts premières
temps incertains
où
le silex
pourvoie aux signes
comble la béance urbaine.
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