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de Jean-Marc Baholet, sélection mai 2004
Il se présente
à nous
VOIX
Epeler les syllabes des mots frottés contre la vitre
que touche la nuit
avec ses ongles bleus.
Esquisser le roulis de la phrase,
tournée et retournée
par la langue,
plaquée contre les dents.
Le silence s’esquive
et se dérobe aux sons martelés
dans la forge blanche,
page rouée de signes,
peau fraîche
tisonnée
- où l’œil grave ses éclats,
son ondulation sensible,
proie des reflets,
cette ondée au surplomb
du monde.
Poudre noire dispersée
à tous vents
sur les monts arides,
lignes de crêtes
et récifs
taillés dans la chair
et nourrie de mon sang,
cet alcool trempé
au brasero suspendu,
ce vide que mes mains remplissent,
pourvoyeuses d’objets :
bois, fer ou plastique…
cette matière aimante mon errance
immobile
quand je scrute l’espace agenouillé
autour de ma solitude,
cette ombre qui me suit
comme une lampe éclaire les visages
d’une foule amassée sur un quai
que je fends.
Aileron aiguisé,
le stylo est l’arme du nageur
en eaux profondes,
scaphandrier
des terres intérieures,
en quête d’araignées de mer
et d’anémones sanglantes.
Les mots sonnent
sous la peau,
échos abrasifs de tourbillons
et de vertiges enfouis :
battus en brèche
les élans, la neige, le regard…
Seul le silence
ce nomade accompagne
ma voix.
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