Jean Mettelus
sélection juin 2004
Il se présente à
vous.
L’eau sonne sans une consonne
Jaillissante frémissante cascadante
Boisson naturelle des racines qui s’enivrent
Offrant à l’air conquérant des vies à caresser
Pelouse prodigue de sa verdure
Arbrisseau en pleine croissance
Ou fleur prête à éclore
L’eau inodore invisible dans les entrailles de la
terre
Alimente sans parade et sans bruit
Vergers forêts animaux et humains
L’eau affronte le jour
Diaprée par l’empreinte de ce qu’elle a nourri
Sa folle maternité n’égale que la puissance du verbe
L’air chaud la métamorphose en vapeur
Le corps de la femme enceinte en nouveau-né
Toujours présente à la table du partage
Elle apaise
La bouche en feu de convives altérés
Le gosier sec comme braise de l’ascète en extase
La peau brûlée dans les hauteurs austères
Le printemps finissant et l’été torride
Espèrent sa fraîcheur
Mais aux confins de la terre
L’eau apprécie l’exubérance
Avec la modestie du sage
La politesse des humbles
Et la coquetterie de l’ortie
L’eau cherche querelle à ses hôtes
Affirmant sans détour
Qu’elle est à elle seule
Et le haut qui veille les cieux
Et le bas qui supporte le monde
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