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de Léa,  sélection septembre 2003

Elle se présente à vous.

- coup de coeur de l'équipe -


Longue est la nuit...


Mon univers est tout petit
Mon quotidien pourtant minuscule
Arrive à  peine à  s'y loger.
Seulement moi je suis grande
Alors je replie mes genoux sur ma poitrine
Et j'enfonce ma tête dans mes épaules.
Immobile. Ne pas attirer l'attention.
Les mouvements sont suspects ici.
Durement réprimés.
Ainsi rapetissée telle Alice au Pays de l'Absurde
Sans révolte,  je laisse le temps me frôler.
Même pas humiliée. Seulement lassée.
Battements de coeur. Tort ultime.
Quelquefois, ils m'obligent à  me déplier,
Pour faire une promenade. Une vraie.
Mais pourquoi ce ciel continuellement plombé ?
Et cet homme inquiétant qui est là 
Avec ce drôle de bâton à  la main.
Pourtant je ne vois que des corps vêtus de gris
Comme le ciel.  Des corps de femmes.
Ce n'est pas dangereux une femme
C'est léger, imprévisible, déroutant,
Mais pas dangereux.
Dérouler mes membres me fait souffrance,
Alors depuis peu,  je refuse la sortie
Je préfère m'enfoncer dans les abîmes
De ma mémoire. Et retrouver au hasard,
La splendeur d'un coucher de soleil,
L'incendie d'un volcan,
L'ombre d'une femme, peignant,
La nuit venue,  des aurores boréales

Pandora avec tous ses dons et l'Espoir au fond .
Les Danaés des condamnées aux enfers.
Etre ma propre vestale
Et laisser le feu sacré s'éteindre lentement

Il m'arrive encore de regarder mon poignet
Étonnée de ne pas y voir la violence bleue
Des signes tatoués. Mais non tout est bien.
Seulement ma peau diaphane,
Et de fines veines qui promènent en liberté
Liberté!  Quelqu'un crie ton nom !
Maudits soient les poètes.
J'ai peur et je tremble
Mais  pourquoi voudrait-elle de moi ?
Je suis fille de rien et femme de personne.
Un homme en blanc va passer comme chaque soir,
Et me demander mon prénom.
Sobrement je réponds toujours ABIHAN
Il s'irrite du secret de mon âme. Impuissant.
Alors avec douceur il caresse mes cheveux cisaillés.
Sa voix n'est plus qu'un vain murmure.
Qui t'a baptisée ainsi ?
Un vieux guerrier Monsieur
Tué de mes mains pour cause de Trop
Trop de quoi ? murmure-t-il encore.
Je  ne sais plus Monsieur .. J'ai oublié
Je suis là  depuis si longtemps Absence de regard
Désorienté il sort en silence. Prémonition.
Il reviendra demain… Mais...
Le Feu sera éteint….FIN DE LA NUIT ! LIBERTE Enfin!

Secret gardé…Ainsi soit-elle!



*

 

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Créé le 1 mars 2002

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