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de Sandra Lillo
, sélection décembre 2004
Elle se présente
à vous.
Il n'y aura pas d'hiver après l'été
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Ella arriva à l'hôtel en début de matinée
après avoir fait d'une traite plus de cinq cent kilomètres.
Elle gara sa voiture l'esprit vide et le corps soulagé. Nicolas se
réveilla à l'arrêt du moteur, il avait dormi d'un sommeil
profond toute la nuit. Elle prit dans ses bras le petit corps chaud du bébé
qui se recroquevilla d'instinct au creux de son épaule. Le maître
d'hôtel lui laissa le choix entre une chambre simple ou triple. Elle
venait de gagner bêtement au loto, la première fois qu'elle
y jouait, et se décida pour le confort :
- Une chambre triple s'il vous plait.
La chambre était spacieuse avec un lit en mezzanine. Elle posa
leurs sacs sur les édredons moelleux, fut tentée de s'allonger
et de fermer les yeux un petit instant mais Nico l'a regardait de ses yeux
grands ouverts, sa petite main dodue tendue vers elle:
- Maman, faim, faim !
Elle s'agenouilla face à lui la main sur son propre ventre:
- Faim mon bébé ? Faim ? On va se remplir le ventre ? Mouai
? Ok!
Plus une seule pensée ne traversait son esprit et malgré
sa nuit blanche elle se sentait calme et reposée. Le maître
d'hôtel accepta qu'ils prennent leur petit déjeuner dans la
salle commune même s'ils n'avaient pas passé la nuit sous son
toit. Elle vit en son geste la fin d'un long périple et le commencement
d'une histoire qui commençait juste à cet instant précis.
Le maître d'hôtel lui renvoya son sourire sans penser une seconde
qu'il pouvait être avec son gilet rouge et ocre au pli soigné,
un élément du destin d'Ella.
La salle de déjeuners n'était pas très grande mais
laissait le soleil tout juste levé s'épanouir à travers
de larges baies vitrées. Seule une famille était là,
elle hocha la tête en guise de bonjour. Un garçon visiblement
malade était accompagné de ses parents. Le père regardait
Nico avec une insistance qui dévoilait impuissance et souffrance.
La maman regardait son fils comme si sa vie pouvait dépendre de l'attention
qu'elle lui portait. Ella détourna le regard et s'installa à
une petite table pour deux. Nico enfourna deux croissants chauds tandis
qu'elle avalait doucement son café.
Ils quittèrent leur table au même moment que leurs voisins.
Nico paraissait être mort de curiosité et ne pouvait détacher
son regard de la chevelure rouge de la femme. Elle s'apprêtait à
le distraire de son attention quand son petit doigt se leva pour montrer
l'objet de son intérêt :
- Rouges, Mman, rouges?
- Chhhuuut ! Fit Ella.
- Ce n'est rien, ne vous en faîtes pas, répondit la femme
à la chevelure flamboyante.
Puis elle s'accroupît et s'adressa à l'enfant, en montrant
du doigt le haut de sa tête, elle dit:
- En fait, je les ais peints pour faire joli.
Nico fut véritablement interloqué par cette entreprise et
son expression stupéfaite parvint à faire rire le petit groupe
le temps d'un instant. Ils se séparèrent alors sur un dernier
sourire, chacun prenant des directions opposées.
L'enfant et sa maman allèrent marcher le long des allées
verdoyantes de l'hôtel. Un doux soleil d'été pas encore
au zénith donnait à l'air une couleur jaune pâle tandis
que les oiseaux sifflotaient à l'aise sur leurs branches nouées
enfin retrouvées. Nico et Ella flânèrent jusqu'à
l'heure du déjeuner qu'ils prirent en solitaires dans leur chambre.
L'heure de la sieste était proche, entre fous rires et chatouillis
le bébé s'endormit tandis qu'Ella allongée sur son lit
regardait la lumière filtrer à travers les rideaux bleus. Enfin
ses yeux se fermèrent et elle s'endormit dans une douce torpeur qu'elle
n'avait pas côtoyée depuis plusieurs années.
Ce furent trois petits coups frappés à la porte qui réveillèrent
Ella et Nico. Nico se dressa sur la pointe des pieds pour tourner la poignée
ronde. Ella croisa deux yeux bleu clair au-dessus de la tête du gamin,
une femme pas plus grande qu'elle tenait dans sa main la taie d'oreiller
qui servait de doudou à Nico. Le petit garçon avait égaré
celle- ci et Ella avait remercié Dieu d'avoir emporté dans
sa valise une poignée de ses objets adorés.
La jeune femme entonna sur l'air de frère Jacques une comptine
qui cloua Nico sur place:
Doudou si doux
Doudou chouchou
Où es-tu?
Que fais-tu?
Je joue à cache-cache
Avec la voisine
Reprends-moi
Avec toi.
Ü
La voisine dit à Ella qu'elle avait retrouvé le doudou sur
le seuil de sa porte et s'en alla comme elle était arrivée
volant dansant.
Ella prit Nico sous le bras pour l'emmener à la halte-garderie.
Elle croisa dans le couloir de l'étage un homme d'une cinquantaine
d'années. Son air lointain et distant, son cahier sous le bras et
le stylo dans sa main n'était pas sans lui rappeler son propre état
d'esprit. Elle aurait parié à son attitude qu'il était
écrivain, un homme perdu dans le monde visible et possédé,
si ce n'est damné, par le pouvoir invisible des mots. L'écriture
était une des raisons qui l'avait poussée à partir.
Elle avait besoin de s'isoler, de calme, si elle avait attendu encore, le
besoin de se répandre sur le papier comme elle s'était extasiée
dans la lecture se serait petit à petit tari, elle le savait sans
en douter un instant. Elle vit en ce voisin provisoire un signe du destin
l'encourageant à poursuivre son chemin dans cette voie qu'elle aimait.
La halte-garderie n'était pas très grande mais accueillante.
Des coussins de toutes les couleurs jonchaient le sol, un rayon de soleil
entrait par une fenêtre étroite pour laisser derrière
lui un halo de lumière jaune que l'électricité ne pourrait
jamais inventer. Nico fut accueillie par une jeune femme aux chaussures oranges
qui le mit assez en confiance pour qu'Ella parte sans que les larmes ne
coulent.
Elle partit pour téléphoner à ses parents.
- Allô maman !
- Où es-tu ma fille ?
Moins que la question elle-même c'était de devoir y répondre
qui lui contracta le coeur, Ella avait de plus en plus de mal à rendre
des comptes ou se justifier. Au jour de la réalité elle voyait
bien que sa maman n'avait que l'inquiétude d'une mère soucieuse
du bonheur de son enfant comme elle-même l'était avec Nico.
Mais trop d'histoires flottaient dans l'air pour que la colère ne soit
plus en elle, à chaque tournant, à chaque réplique. Elle
expliqua à sa mère qu'elle était partie. Elle l'écoutait
sans parler, Ella savait qu'une multitude de phrases tournoyaient dans sa
tête. Comment devait-elle réagir pour être la mère
parfaite? Maman demande-moi pourquoi, simplement pourquoi et tu sauras :
- C'est toi qui vois ma fille.
La phrase débusquée lui donnait de l'assurance, alors sa
mère plus généreuse qu'un feu, plus subtile qu'un coquelicot
lui envoyait toute la foi qu'elle venait d'engendrer et de sa voix aux oreilles
d'Ella il y avait la certitude absolue qu'Ella faisait ce qu'il y avait à
faire. Ella souffrait simplement de cette solitude qu'on commence à
ressentir après 25 ans quand tout va pour le mieux, au moins à
moitié, et à 5 ans quand tout va pour le pire. Ce vieux sentiment
de solitude voulait se répandre, être accueilli dans des bras
silencieux, cette solitude voulait avoir le temps de trouver les mots justes
pour exprimer la souffrance, pour dire que cette souffrance là est
vraie, n'est pas qu'un cliché finalement. La solitude n'est pas comme
les autres souffrances puisque celle- ci commence dés le réveil
et ne se termine que quand on en n'est plus conscient, pendant le sommeil,
pendant le rêve, pour revenir à peine la paupière relevée
comme une tarée de bestiole en papier sort de sa boîte sur
un ressort increvable. A son tour elle répondit à sa mère
en faisant ce qu'elle croyait devoir faire, mais pas forcément aimer
et l'a rassura d'une voix un peu ironique, un peu tendre, de la voix ´tout
va pour le mieux dans le meilleur des mondesª. Le combiné raccroché,
elles ressentirent ce sentiment qui les éloignait autant qu'il les
rapprochait, cette solitude d'où manquent les mots qu'on aurait du
dire, voulu dire mais pas su dire, Ö cet amour qui se bouscule et interroge
jusqu'à la prochaine fois. Jusqu'à la prochaine fois, Ella
leva la tête osant à peine croire qu'elle avait franchi le pas,
qu'elle était sur la route du départ, le chemin du retour.
Elle franchit la cabine téléphonique d'un pas souple et partit
en convoitise chercher un jeu pour son petit garçon.
La boutique à souvenirs regorgeait de babioles inutiles destinées
seulement aux touristes. Ella tournait à la recherche d'un jouet pour
Nico quand elle tomba sur Le Truc : une sorte de boite rouge avec deux petits
verres ronds pour regarder à l'intérieur. Une manette minuscule
placée sur le côté permettait de visionner des images
de nuit, d'étoiles, de lunes et de planètes sur un écran
de cinéma minuscule. Elle se dirigeait vers la caisse quand ses mains
furent attirées par une boule transparente dans laquelle de la neige
fictive tombait sur un navire de plastique ridicule. Ce fut comme si une
poigne l'attrapait par les cheveux pour la tirer en arrière. Avec
une violence intégrale elle se retrouva dans un pays ou seules régnaient
ténèbres et terreur:
- Tiens ma fille c'est pour toi.
Ella à huit ans, elle regarde l'objet, son esprit est attiré
vers la bulle, cet univers magique à l'abri de tout, à l'abri
de la peur. Elle ne sait pas pourquoi elle a tout le temps peur comme ça,
mais elle a peur. Elle croit qu'elle est folle. Elle a des réactions
tellement différentes des autres qu'elle passe son temps à
se cacher pour finir par montrer que tout va bien, elle joue à être
Martine. La Martine du livre rit toujours, elle est tout le temps avec son
petit frère et prend soin de lui. Ella prendra l'habitude de se coller
un sourire sur les lèvres, censé rassurer la galerie il abusera
tout le monde sauf elle, pas elle :
- Ma fille tu veux qu'on fasse les seins?
Et ta soeur tu crois qu'elle voudrait, elle ? Non j'veux pas, j'aime pas
ça, mais sa grand- mère est si seule, Elle à besoin
de câlins c'est elle qui lui a dit, alors elle sort sa large poitrine
et met son mamelon dans la bouche de l'enfant qui n'est ni son enfant, ni
un bébé, et puis il n'y à pas de lait dans cette chair,
non aucun lait. A moins que son petit corps de fille n'ait besoin de pommade
parce qu'elle souffre de démangeaisons. Quand sa maman met le baume
ça ne fait pas mal mais quand c'est sa grand- mère ça
fait mal, ça se découd à l'intérieure et elle
à envie de balancer son pied dans le dentier en porcelaine juste à
sa hauteur. Ça fait mal, elle se contracte, ça fait mal, maman
où tu es maman, j'ai besoin de toi, maman, maman viens me chercher,
maman, maman! Papa protége- moi, dis-moi que la vie est belle, dis-moi
qu'il n'y aura pas d'hiver après l'été, dis- moi que
la lumière ne se repose pas, jamais, papa viens- me chercher !!!
Mon Dieu, faîtes que, faites que je meure, elle ne pense pas les mots,
ne les prononce pas, Dieu pourtant sait, il entend son silence, les mots
qu'elle n'ose pas dire et qui lui broie le coeur. Elle veut mourir, ne plus
revenir, survoler les champs et les collines vertes, à l'infini parler
avec le vent, dans l'éternité aller vite, traverser le temps,
entrer dans la constellation et exploser en étoiles, ressuscitée.
- Tout va bien Madame ?
Ella lève des yeux écarquillés sur un visage blafard.
C'est à l'expression inquiéter de la femme aux cheveux gris
qu'elle réalise qu'elle doit avoir l'air d'une cinglée. Elle
se voit à travers ses yeux, elle à l'air vieille, si vieille
tout d'un coup, son bras tient mollement la boule, elle est fatiguée,
lasse. Ella lève sur elle, sans le vouloir, sans pouvoir le retenir
le regard d'un enfant triste et aux abois. Son regard bouleversera la femme
lui rappelant sa propre enfance, sa détresse, sa solitude et l'espérance
solide comme du bois qu'un jour cela cesserait, un jour elle ne serait plus
seule, un jour elle serait deux, peut- être un vieux maître,
peut-être un jeune con, peut-être une mère isolée
dans son quartier, peut- être une grand-mère aux dents écartées
comme le bonheur, mais il y aurait quelqu'un destiné juste pour elle
pour la comprendre, une présence. Personne n'était venu ou beaucoup,
tous avec la même attente, ils s'étaient compris, aimés,
éloignés, oubliés, la vie avait passé en laissant
derrière elle, devant elle cette tristesse, cet aveu profond de la
solitude. La femme se voyait dans les yeux d'Ella, Ella se voyait dans les
yeux de la femme, une femme mise à mort par la fatalité, une
femme qui avait abandonné la quête, drame revisité et
revêtu de mille vies déjà passées, le costume infernal
du karma continue sa ronde ancestrale.
Ella pensa à Dieu, comme elle avait pris, trop, l'habitude de le
faire ces derniers temps. Puis ce fut le moment, ce fut maintenant, un sourire
éclata sur son visage qui remplaça la tristesse sans l'effacer,
qui amoindrit le choc de l'aveu sans avoir d'autre choix que de se rappeler.
Rien n'était perdu, jamais, tout restait possible, à faire,
à refaire, la fin n'existait pas, le dernier moment non plus, il était
toujours temps, c'était toujours le moment, c'était toujours
maintenant.
Elle alla régler le jouet pour sortir -s'échapper- de la
boutique à souvenirs qui portait bien son nom. Elle avait besoin de
souffler, de relâcher l'air enfermé dans ses poumons. Le passé
voulait la rattraper, elle avait une seule petite longueur d'avance sur lui,
elle s'adossa contre le mur en sortant puis se réfugia dans sa chambre,
pour un mois, pour une heure, pour toujours.
Sans réfléchir, elle ouvrit les robinets de la baignoire
de la salle de bain, elle entra dans une eau tellement chaude que sa peau
devint tout de suite rouge. Elle avait un besoin convulsif d'être propre,
de se sentir propre. La nuque posée sur le bord émaillé,
elle aida son coeur à se calmer. Les yeux fermés, elle se laissait
presque aller. Presque aller, presque elle-même, presque confiante,
sa vie n'était qu'un presque, arrivée au trois quarts du chemin
elle finissait toujours par se retourner et c'est là que la terreur
dévalait sur elle comme une armée de soldats envahit un pays.
Jusqu'au jour où elle ouvre les yeux, découvre que la femme
qui l'a élevée, sa grand-mère, a abusé de son
corps, d'elle, au nom de l'amour.
Elle est enceinte de Nico, la lumière rouge de l'enfer est dissimuler
derrière ses paupières, la lumière du sexe, du désir,
la lueur du manque.. Depuis la rage s'est installée en elle et elle
en veut quasiment plus au reste de la famille qu'à la grand- mère,
finalement sérieusement malade, mais les autres non, les autres sont
conscients. Pourtant elle sait qu'elle peut comprendre, elle sait que parfois
on préfère ne pas voir, ne plus savoir. La peur étouffe
l'amour, la culpabilité aussi. Elle veut pardonner pour ne plus que
la rage étouffe chacun de ses réveils et ne fasse de ces journées
un jeu d'échecs entre perte et victoire, entre euphorie et désespoir.
Elle sait et c'est suffisant, elle ne fera pas comme si elle ne savait pas,
elle se trahirait elle-même, elle trahirait l'amour, elle trahirait
Nico. Elle ne peut l'ignorer, elle passe de l'un à l'autre sans les
voir, une vitre transparente s'est glissée entre elle et le monde,
ils ne la voient pas. Pas parler, se taire, pardonner, pour se retrouver,
pour retrouver celle qu'elle était, pour être vivante.
Elle ouvre les yeux, elle est partie, elle est là sur le chemin
du retour à elle-même, du retour pour Nico, pour qu'il puisse
se blottir contre elle sans qu'elle ne se contracte tellement que le gamin
finisse par ne plus se blottir, par plier de fatigue, parce qu'il n'a pas
le choix. Dieu sait qu'elle l'aime, Dieu sait qu'elle a peur de lui faire
du mal. Dieu sait, et c'est vers lui qu'elle se tourne pour pouvoir respirer,
seulement respirer. La prière fait taire les voix apparues durant
son enfance, quand sous le poids du secret elle ne pouvait parler qu'à
elle-même ou aux ombres sans visage, sans voix que celles qu'elle invente
pour ne pas rester seule, pour avoir des réponses. Est- ce que c'est
elle qui est méchante? Est- ce qu'elle ne devrait pas être plus
heureuse d'aider sa grand-mère qui chaque matin la réveille,
qui chaque après-midi lui prépare son goûter? Alors elle
se confie à Dieu, à dix ans elle lui dit qu'elle veut mourir.
Elle entend les réponses, non je n'ai pas le droit de faire ça,
mais je le fais Seigneur, je le fais, je ne dis pas non, est- ce que je suis
mauvaise ? Par sa seule tristesse, ne trahissait-elle pas sa grand-mère
? Seul le silence lui répond.
C'est aujourd'hui qu'Ella comprend, sait, que sans ce silence elle aurait
été perdue, elle serait morte, serait devenue folle version
camisole. C'est la seule certitude qui lui reste, l'invisible sera toujours
plus fort que le visible. Au commencement était le verbe, au commencement
était le silence.
Nico et Ella passèrent une dernière nuit à l'hôtel.
Nico dormit auprès de sa maman sans qu'elle ne puisse le tenir au
creux des bras, l'air lui manquait et elle rentrait en apnée, ce que
Nico ressentait de tout son être. Mais elle put lui caresser le front
et même le regarder dormir sans que le souffle ne vienne à lui
manquer.
Ella fit un rêve étrange; un moment à l'aube. Un arbre
osseux est couvert de gel, le banc d'herbe, sous ses branches, est neigeux,
c'est l'hiver, pourtant l'air est chaud comme à midi en plein été,
le ciel est bleu.
- Il n'y aura pas d'hiver après l'été... il n'y aura
pas d'hiver après l'été.
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