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il se présente à vous.
Nous reçoit des lettres triées sur le volet. Il va les chercher dans les petits casiers en bois du hall d'entrée quand certains visages se rappellent à lui. Face à ce HLM de pigeonniers, nous plonge la main sans hésiter dans la case qui porte son nom. Il caresse le papier. S'il sent sous l'index une matière plastifiée, nous passe à une autre lettre. Il sait que tout ce qui n'est pas papier est porteur de mauvaises nouvelles (frais du blockhaus, convocations urgentes, factures variées, prospectus déguisés en formulaires vitaux…). Nous ne veut que du lisse, rien qui retienne le doigt. Il ne sort du carré de bois que les lettres vraies, les lettres rédigées par des personnes de chair, pas des employés, pas des ordinateurs, pas des publicitaires. Nous les serre fort dans sa main gauche en traversant les couloirs beiges qui le ramènent à sa chambre. A ce jour, nous n'a encore ouvert aucune enveloppe.
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Créé le 1 mars 2002
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