de Patrick Joquel, sélection
avril-mai 2002 :
Il se présente
à vous.
A bord
du Transroubaudien |
1
Partir disais-tu
Mourir de ne pas mourir
Essayer encore
2
En ces temps là je vivais en rouge
et seuls quelques arbres s’obstinaient
à l’unique fenêtre de mon adolescence
La nuit je coupais mes songes à la tronçonneuse
hélas je n’avais pas assez de fourneaux
ni de foyers
pour les brûler tous
Tel un anthropophage
Affamé de forêts
Je signais de sang frais
Chacun de mes voyages
J’écoutais mes arbres
traverser le siècle fondu au napalm
sans jamais rien entendre d’autre
que mon cœur battant pavillon rouge à mes semelles
Parfois
l’insomnie éveillait devant moi
de flamboyantes hallucinations
et je croyais voir alors
ce que l’autre poète aperçut jadis
de son grenier
Je traversais alors pays et paysages
sans les voir
solitaire
et je tétais à une douleur
qui n’était ni sage ni tranquille
Je
collectionnais les corps de femmes
non pas pour nourrir quelque sordide tableau de chasse
mais afin de désaltérer mes soirs de blues
à leurs courbes bleues
Je collectionnais aussi les graines de mes voyages
avec le secret espoir
qu’une fois cloué par l’âge à mes balcons
je puisse garder le monde à hauteur de mes yeux
Dans mes jardinières
germent à présent
des fleurs étonnantes
elles me dévisagent longuement
A ce jeu des regards
je cligne le premier des paupières
Saurai-je
au moins un jour avant ma mort
mûrir aussi sereinement qu’une fleur
et
qui alors m’embrassera
quel papillon osera venir
boire à mon mystère
Dorénavant je n’en finirai plus de naître
*
->
Vous désirez envoyer un commentaire sur ce texte? Il sera
rajouté à la suite en entier ou en extrait.
-> Vous voulez nous envoyer vos textes?
Tous
les renseignments dans la rubrique : "Comité
de poésie"
|